L’Histoire préférée de mon père

Je voudrais vous raconter l’histoire préférée de mon père. Il me l’a racontée des dizaines de fois. Peut-être une bonne centaine.

A la troisième répétition, je lui ai dit :

– Mais je la connais cette histoire, papa… Tu me l’as déjà racontée !

Mais il a continué jusqu’au bout en me faisant un clin-d’œil à la fin. Je n’ai pas compris !

Quelques semaines plus tard, il a recommencé une quatrième fois, puis quelques temps après, une cinquième fois sans que je puisse l’arrêter et toujours avec le clin d’œil final. J’ai commencé à me douter qu’il y avait quelque chose derrière cette répétition, mais je ne trouvais pas !

Avant d’aller plus loin, voici l’histoire :

(Si vous voyez un cadre vide ci-dessus, essayez ceci : https://www.youtube.com/watch?v=Fx3BKbHTAhQ)

 

Petit exercice d’auto-coaching

Pourriez-vous me dire pourquoi mon père me répétait cette histoire en bien des occasions ?

Quelques indices ;

  • Le premier indice, vous l’avez déjà : il savait que je connaissais l’histoire et il me la racontait quand-même ! Même si j’essayais de l’arrêter.
  • Deuxième indice : je me suis rendu compte (au bout d’un moment) qu’il me la racontait lorsque je me plaignais de quelque chose.
  • Troisième indice : de toute évidence, mon père voulait que je m’identifie à la «pauvre victime» de cette histoire, et que je trouve ma solution dans «la morale». Mais cette morale, je ne l’ai pas comprise tout de suite…

Pourriez-vous m’aider ?

Bon… en réalité, je ne vous demande pas vraiment de m’aider parce que j’ai levé le voile sur ce mystère. Ce que je vous propose, c’est de faire votre auto-coaching en résolvant l’affaire. Et pour jouer le jeu, FAITES COMME SI vous vouliez m’expliquer ce que mon père me suggérait à travers ce conte pédagogique.

A++

Stéphane SOLOMON

25 réflexions au sujet de « L’Histoire préférée de mon père »

  1. Bonsoir Stéphane
    La chèvre agace l’homme et la femme, prend toute la place dans la maison et les empêche de faire autre chose. Quand elle part, la place disponible devient visible, grande.
    La répétition de l’histoire que tu ne pouvais pas arrêter, même en disant « mais je la connais cette histoire » ne te procurait pas du plaisir mais de l’agacement, tout comme la chèvre agaçait l’homme et la femme. Et tout comme ce couple s’est trouvé soulagé quand la chèvre est repartie, ton père voulait que tu trouves le BON moyen de le faire taire : arrêter de te plaindre. La répétition de l’histoire, c’est comme la maison trop pleine. L’histoire c’est comme la chèvre. Ton père voulait te montrer que quand on s’arrête de se plaindre, on a du temps et de la place pour autre chose.
    PS t’a vu j’ai fait court cette fois ! 🙂

    • C’est remarquable Florence, et pas seulement parce que c’est court 😉 Mais parce que tu as ajouté une dimension à laquelle je n’ai pas pensé.

      Puisque j’ai découvert autre chose, je serais tenté de te répondre :

      – Non ! Ce n’est pas ça… Mais en fait si ! C’est aussi ça !!!

      Alors merci d’avoir FAIT COMME SI c’était pour moi que tu répondais, parce que ça m’est bien utile !

      (Je vous avais bien dit que je rencontrais des gens super grâce la peau de banane !)

      A++

      Stéphane

  2. Bonjour Stéphane,
    On ne perçoit/voit pas toujours ce que l’on a, tant matériellement que spirituellement.
    Il faut un « chamboulement » extérieur pour que l’on prenne conscience de la réalité. Et il faut quelque fois qu’il y ait répétition et/ou que l’on vous ouvre les yeux pour le saVOIR.
    Il y a pas de problème, il n’y a que des solutions. En l’occurrence de cette maison trop petite, un réaménagement…
    Un manque peut nous faire prendre conscience de ce que nous avions auparavant ; alors profitons de ce que l’on a.
    Denise

  3. Bonjour,
    C’est bien connu, l’herbe est toujours plus verte ailleurs et nous ne nous rendons pas toujours de notre propre richesse.
    il faut parfois, un bouleversement, un drame, un changement de notre quotidien, une maladie parfois même pour se rendre compte de nos potentiels non négligeables…
    il a certainement voulu vous faire comprendre par vous-même que le bonheur, la richesse se trouve au fond de chacun mais de là à s’en apercevoir il faut parfois du temps ou juste un coup de pouce extérieur…

    Merci Stéphane pour ces coups de pouce que vous m’avez apportez par toutes ces métaphores depuis toutes ces années, merci donc à votre Papa de vous avoir mené jusque là…
    …et félicitation à votre fille, elle a de jolis dons de conteuse! 😉

    Très belle journée,
    Virginie

  4. Et à chaque fois qu’il la racontait, il te disait « mais arrête donc ton FOCUS négatif et regarde les BELLES choses autour de toi ».
    Ta façon de voir la vie est de TON CHOIX mais certains choix te font du bien et d’autres moins alors…CHOISIS ton angle de vision mais s’il te plaît, arrête de te plaindre 😉
    Nos amis japonais disent « Le malheur peut être un pont vers le bonheur ». Faut-il avoir vécu, avoir souffert pour le comprendre ?
    Le détachement au trouble (la « PETITE » maison) peut se faire en conscience mais qu’en est-il des attachements inconscients ?
    J’ai découvert récemment les petits bonhommes allumettes et cet outil me permet de rompre certains attachements et de dégager certaines pensées surgissantes et incommodantes. Il peut être utile aussi en mode PROACTIF sur des sujets en cours pouvant interférer sur mon futur par des attachements non nécessaires.
    Voilà pour mon apport au schmilblick de la chèvre
    Merci encore pour cette belle vidéo et la voix sublime de la conteuse

  5. Au cours du deuxième visionnage, comme lorsqu’on regarde un film pour la deuxième fois, j’étais libéré de l’intrigue et je pouvais mieux me concentrer sur l’application avec laquelle l’histoire était racontée et dessinée. J’ai apprécié les qualités et, c’est mon gros défaut, aussi repéré les petits défauts..J’effacerai cela la troisième fois peut-être..et au bout de la dixième fois je prononcerai les phrases que je préfère avec la conteuse ou le guide.. je serai dans l’histoire un acteur de plus, j’en ferai partie et l’histoire fera aussi partie de moi, comme on dit je la connaîtrai « par coeur » et je l’aimerai beaucoup car elle le sera intime et familière. Par ce canal émotionnel j’entendrai des résonances inaccessibles lors de la première fois.. C’est pour cela que les fables de La Fontaines, les histoires pour enfants, les livres, les films, les chansons…s’écoutent plusieurs fois. Avec la répétition on les aime plus. D’ailleurs, ne nous assomme-t-on pas à la radio des airs que les producteurs veulent voir devenir populaires?

    Mais ça, c’est une autre histoire (comme disait Titus, le petit lion)…tien encore des histoires!

    Les producteur de tubes c’est un peu comme le père de Stéphane qui continuait « quand même » à raconter cette histoire pour qu’il l’aime enfin..à moins qu’il prenne du plaisir à raconter encore cette histoire avec quelques nuances de plus en y gagnant lui aussi, des nouvelles perles à la 1000+unième diction/écoute auto-écoute++ ?

    On m’a aidé je l’avoue, dans cette deuxième écoute j’ai entendu plusieurs fois « je m’y étais engagé ». J’ai pris la chèvre chez moi pendant 2 semaines, en arrivant ma femme n’était pas contente et je l’ai installée à la maison quand même « par engagement ». Elle m’a rendu la vie impossible et a troublé toute la famille et j’ai continué « par engagement ». Quand je l’ai ramenée au guide qui a vu qu’elle m’aimait, il m’a proposé de la garder encore un peu et là « ouf », j’ai fait 3 pas en arrière et je lui ai laissé « la gentille chèvre », j’étais libéré de mon engagement. En prime j’ai eu la surprise de voir que mon problème était résolu « tout seul » lorsque je ne me suis plus senti « obligé ». Alors maintenant je vais surveiller les fois ou je pense que je fais des choses « par engagement », ça cachera peut-être une chèvre qui s’ignore?

    Tiens je me suis identifié au père dans cette histoire, il se passe « quelque chose » quand on parle d’une histoire…

    A++
    Patrick

  6. Bonjour Stéphane.
    Votre histoire, me fait penser à l’épopée que j’ai vécu il y a quelques semaines. Je viens d’aménager dans une petite maison, hélas beaucoup moins confortable que celle d’avant. Tout m’avait semblé inconfortable et incommode. Je ne trouvais pas un coin qui m’aurait permis de placer un pied devant l’autre. Désespérée, je suis allée m’asseoir un moment sur ma petite terrasse. Soudain, je découvre un endroit idéal pour un meuble assez grand qui ne trouvait pas sa place dans l’appartement. J’ai donc placé ce meuble sur ma terrasse, et au dessus de celui-ci, j’ai posé toutes mes plantes et mes pots de fleurs. C’était correct. !!! De retour à l’intérieur, je me suis mise à ranger de façon à avoir de la place pour circuler dans ma petite maison. Une fois que toutes mes affaires ont retrouvé leur emplacement, voila qu’une de mes amies arrive, et d’un air émerveillée me dit « Mais c’est génial !!! Tu as réussi à tout caser dans cet espace si restreint et il y a encore de la place. Au fait ; j’ai un meuble qui pourrait fort bien trouver sa place dans ce coin ». J’ai poussé un cri et lui ai répondu : « Non merci » !!! Si j’avais connu l’histoire de votre papa, je lui aurais tout bonnement dit, que je venais à peine de me débarrasser d’une chèvre et que je commence enfin à aimer ma petite maison.

    Merci Stéphane pour votre belle histoire qui m’as fait comprendre, qu’il ne faut jamais baisser les bras. De plus, elle est racontée merveilleusement par votre fille.

  7. Pour ma part je ferais court. Nous ne changeons pas les choses, ni les personnes qui nous entourent. Nous ne pouvons que changer notre regard sur elles. Mais nous sommes souvent « aveugle » malheureusement. LE bonheur est en nous et ne dépend que de nous…et de notre regard. Et parfois il nous faut du temps pour faire la leçon…d’ou la répétition. J’aurais aimé avoir un père « éveilleur » de pensée, comme le votre.
    Amicalement.

  8. Bonsoir Stéphane,
    merci pour cette histoire (merci également à Fédéric V.)
    merci à tous pour les commentaires.
    J’ai pensé à vous Stéphane très récemment et voilà que je reçois mon premier message sur ma « nouvelle » adresse mail :-). Ca fait du bien de vous relire… Et je me sens HEUREUSE ! Voilà juste ce petit mot à partager avec vous.
    Estelle

    • Pour ceux qui ont un peu de mémoire cela pourrait être :
      « Il faut avoir eu faim pour apprécier pleinement ses repas »
      Malheureusement la mémoire en la matière est souvent courte.

      Étant enfant, c’est au cours d’une maladie (probablement d’une bonne grippe) que je m’étais aperçu :
      1) Qu’être bien portant était un grand bonheur
      2) Qu’il faudrait que je m’en souvienne à ma guérison
      Je pense qu’il a fallu que je le ressente dans ma chair pour l’intégrer… mais je m’en souvient encore !
      Si étant bien portant, on m’avait montré mon bonheur en montrant la peine d’un autre, ça n’aurait pas marché.
      C’est ce qu’a fait le sage : il a fait éprouver à l’homme ce qu’était être plus malheureux pour qu’il puisse se sentir heureux une fois revenu à l’état initial. Espérons qu’il s’en souviendra !

      Çà montre aussi que le bonheur est relatif : ici l’homme compare sa vie à celle de son passé proche.

      Je trouve que l’intérêt de cette histoire est qu’elle peut ouvrir une voie intéressante : Essayer de ne pas avoir besoin de vivre le malheur pour vivre son bonheur.
      Il est plutôt sage de s’apercevoir que finalement notre vie est bonne et ce sans qu’il soit nécessaire de passer par l’étape de la chèvre.

      On peut aussi observer dans cette histoire que le sage a une chèvre insupportable et qu’il la garde sans sembler en être malheureux. Il ne cherche pas à s’en débarrasser, au contraire, il l’a tellement intégrée qu’il s’en sert pour ses activités de coaching.

  9. Une autre dimension de la répétition d’histoires comme celle-là c’est la notion de prière généralisée. Si on pense à une BELLE HISTOIRE, un conte, une forme de souhait/prière/espérance et si on la croit VRAIE (sincère, bonne, utile, sage, morale, porteuse d’espoir..), on a LA FOI et le miracle peut s’accomplir en nous puis, par contagions, chez les autres en la racontant à d’autres. A leurs tours ces auditeurs la rendront réelle… cesera même une proohétie auto-réalisatrice Je sais ça porte aussi un nom maintenant (story telling) mais ça existe depuis si longtemps.
    A++
    Patrick

  10. Bonjour Stéphane, j’ai appris avec cette histoire qu’un élément perturbateur peut une fois éliminé embellir la vie, telle qu’on la rêve, telle qu’on a envie qu’elle soit, qu’une fois le « coup dur » passé tout parait merveilleux, plus simple, plus facile. Je ne dis pas dans tous les cas, mais quand la tornade ( chèvre) s’abat, puis se retire, tout est plus lumineux, tellement plus vivable. Il n’y a pas mieux à côté, il faut savoir savourer sa vie, et se débarrasser de sa « chèvre ».
    @ très vite. L

  11. Nous sommes souvent aveugles et ingrats avec la vie, alors qu’elle nous offre des présents inestimables au quotidien. La maison de cet homme est petite et son travail est harassant. Oui, mais il a un toit, un revenu et une famille en bonne santé …
    A ce stade le père de famille remercie le guide, qu’il prend pour un magicien.
    Pour vivre totalement ce miracle il aura besoin de remercier la vie, le grand tout, ou Dieu, selon ce que lui propose son cœur.
    C’est la gratitude qui nous permet d’accéder à une belle vie, définitivement.

  12. Nous sommes souvent aveugles et ingrats avec la vie. Ses bienfaits nous sont invisibles au quotidien. Cet homme habite une petite maison, son travail est harassant. Oui mais il a un toit, une famille en bonne santé, un revenu régulier.
    Le séjour de la chèvre lui fait prendre ultérieurement conscience du confort de son quotidien.
    A ce stade il estime que le guide est un magicien. Mais c’est la vie, ou le Grand Tout, ou Dieu qu’il devrait remercier pour ancrer le bonheur dans son cœur.
    La gratitude est l’ouverture vers une belle vie.

  13. Bonjour Stephane,
    je pense que cette histoire montre qu’il peut parfois suffir de changer de point de vue pour se sentir plus heureux. Ici, il s’agit de voir ce que l’on a plutôt que ce que l’on n’a pas (d’autres fois, ça peut être « se mettre à la place de « )
    L’homme d’ailleurs, en début d’histoire utilise beaucoup la negation: je N’ai PAS de temps, PAS de place…. en occupant physiquement cet espace et ce temps, la chèvre aide l’homme à prendre conscience de leur existence.
    Quant à votre Papa et la répétition de cette histoire, il la racontait encore et encore parce que, visiblement, vous ne la (RE)connaissiez pas…

  14. … Jolie histoire. Qu’est-ce que j’en apprends…? (Sans lire tous les commentaires précédents, cela va sans dire…) J’en apprends qu’une même situation peut-être agréable ou désagréable… qu’arrêter de se compliquer la vie en s’inventant des chèvres (qui nous limitent dans nos mouvements et piétinent nos jardins et nos rêves) peut créer sacrément de place 🙂 et faire entrer la simplicité dans nos vies!!! Et du coup on voit tout ce qu’on a et qu’on ne voyait pas, tout cet espace, une femme souriante, un beau jardin…! Et on peut s’en réjouir…

  15. La chèvre permet de mettre en exergue toutes les choses négatives en avant et lorsque celle ci n’est plus la, on se rend compte du meilleur qui nous entoure.

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