Jean, Pierre et Jacques sont 3 lecteurs assidus de TIME-COACH. Ils ouvrent mes courriers dans l’heure qui suit l’envoi. Toutefois, depuis le temps qu’ils «connaissent» TIME-COACH, ils ont eu le temps de se forger une opinion :
- Lorsque Jean voit TIME-COACH s’afficher, il se dit : Chouette ! Je vais encore m’amuser… Me chatouiller l’esprit.
- Lorsque Pierre reçoit l’avis de réception, il se dit : Je vais commencer ma journée de demain par cette lecture. Je suis sûr que je vais trouver de quoi alimenter mon projet en cours… C’est tellement intéressant tout ça…
- Lorsque Jacques aperçoit mon nom, il se dit : Oula ! Qu’est-ce qu’il veut encore me vendre, celui-là ? Quel type de manipulation va-t-il utiliser pour asservir ses lecteurs ?
Question de coach :
En ouvrant exactement le même message, Jean, Paul et Jacques, vont-ils lire la même chose ?
Réponse de coach :
Non ! En recevant exactement le même article, ces 3 lecteurs liront 3 messages différents !
- Jean lira une récit amusant
- Pierre lira un article proposant réflexions et actions
- Jacques lira une proposition commerciale
Après lecture, Jean ira chatouiller l’esprit de ceux qui l’entourent, parfois en précisant que c’est TIME-COACH qui lui a inspiré cette bonne blague. Si mon message n’est pas spécialement drôle, il va se demander pourquoi je le lui ai envoyé, alors qu’il s’est inscrit pour rire…
Pierre se concentrera sur ma proposition et lui accordera une certaine VALEUR. Après transformation, il m’enverra un témoignage du type «C’est incroyable ! Votre message tombe à pic… J’étais justement coincé sur cette réflexion. On dirait que vous l’avez écrit pour moi ! Merci mille fois ! J’adhère avec joie au programme que vous proposez en conclusion, et j’en parle autour de moi.». Si ma proposition ne lui évoque rien, il se rappellera que j’écris à 10.000 lecteurs et que cette fois-ci, mon message a touché d’autres destinataires.
Jacques s’exclamera : «Quel énergumène ! Et le pire c’est qu’il vend avec ça ! Les lecteurs de ce pauvre type sont de gros malades qui ne savent pas quoi faire de leur temps ! Je vais envoyer ça à mon avocat. Je suis sûr que cette pratique commerciale est illégale !». Si mon message le touche un peu, il se dira que parfois j’ai l’air honnête, sensible, altruiste… Mais que c’est peut-être pour mieux tromper mon monde par la suite. Et cette suite lui confirmera qu’il avait raison !
Perception
Eh oui… Ca s’appelle la perception. Nous en sommes tous victimes ou bénéficiaires. Nous obtenons ce que notre état d’esprit nous autorise à recevoir. Parfois un peu plus, parfois un peu moins… En d’autres termes, Jean, Pierre et Jacques trouvent ce qu’ils cherchent, et ont ce qu’ils méritent : le premier un amusement gratuit et sympa, le second une source de réflexion et une opportunité de se développer personnellement, le troisième une publicité maladroite, à la limite de la vente forcée.
Ce que je trouve fascinant avec la perception, c’est que Jean, en transférant mon message juste pour rire, va susciter l’intérêt de ses proches. Certains d’entre eux vont adhérer à TIME-COACH, puis se comporteront comme Jean, Pierre ou Jacques. De même pour Pierre : beaucoup de ses correspondants se demanderont pourquoi il est si enthousiaste, alors que c’est juste drôle ou suspect…
Quant à l’avocat de Jacques, il va adhérer à TIME-COACH pour creuser la question. Après quelques semaines, il me téléphonera pour me demander un coaching personnalisé, et deviendra l’un des mes meilleurs clients… Je ne pourrai pas remercier Jacques, car son avocat est tenu au secret professionnel. Je saurai juste que j’ai été «vivement recommandé» par quelqu’un qui me lit régulièrement pour trouver une faille.
Qui que vous soyez, merci Jacques !
Filtrage
Ce genre de filtrage, qui dépend de chaque individu, est valable en toutes circonstances et dans tous les domaines. Les options qui s’offrent à vous sous forme de flux continu d’idées de propositions, de suggestions, d’expériences… sont écrémées par votre perception. Vous y ajoutez vos VALEURS, ou vous les délestez de toutes valeurs en quelques secondes. Cette opération instantanée est sensée vous protéger des dangers qui vous guettent, mais elle peut également vous priver de belles opportunités.
La perception vous rapproche de votre vérité, mais elle peut vous éloigner de LA vérité.
Il y a beaucoup de formules pour décrire une mauvaise perception, une fois reconnue :
- Je crois que c’est un malentendu
- C’est un énorme quiproquo
- La fatigue aidant…
- Il régnait une certaine confusion lorsque vous avez abordé ce sujet
- On m’a induit en erreur
- Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde
- Après réflexion…
Après réflexion…
C’est sur cette dernière expression que j’aimerais m’arrêter : APRES REFLEXION ! Elle se distingue des autres expressions par le fait qu’elle responsabilise un seul acteur : celui qui perçoit.
- Avec « On m’a induit en erreur », vous accusez « ON ».
- Avec « il régnait une certaine confusion… », c’est « IL » qui est responsable.
- Dans un quiproquo, un malentendu, une longueur d’onde, le stress ou la fatigue, il y toujours cet « autre chose » qui intervient.
A côté de tous ces prétextes, «après réflexion» est une formule magique : elle vous permet d’obtenir ce dont vous avez besoin, alors que jusque là, c’est « ON » ou « IL » ou « CE » qui choisissait pour vous.
Vous pouvez faire le tour de vos prises de décision, et constater que beaucoup d’entre-elles ont subi une décision quasi-automatique. Vous n’y avez pas vraiment réfléchi, vous avez obéi à une loi interne, votée et entérinée. Vous la suivez sans même y penser.
C’est parfait lorsque cela réussit. Mais si vous reconnaissez de mauvais effets, vous pouvez remettre en question les causes. Sachant qu’en première place se trouve la perception.
En pensant autrement, vous vous autoriserez d’autres perceptions, et «après réflexion», vous pourrez innover.
A++
Stéphane SOLOMON
Ce message est très juste et me fait penser à d’autre à travers les programmes suivis.
Il reste cependant une difficulté : penser autrement.
Comment faire ? J’avoue avoir des pistes, car le chemin déjà parcouru m’a donné des éléments de réflexion, des moyens mais il reste des plis ! Peut être que je m’égare en cherchant à savoir si ce qui est déjà fait est juste. Les changements ne sont jamais spectaculaires et leur perception peut parfois se noyer dans le quotidien.
Je prépare ma rentrée pour penser autrement.
“ce qu’ils cherchent”: ok.
“ce qu’ils méritent”: à voir. n’est-ce pas une notion de morale qui n’a rien à faire ici!
“après réflexion”: ok
Bonjour Noémi,
Tout dépend comment vous entendez le mot “mérite”. Le termes du coaching et du Développement Personnel peuvent avoir une étendue différente, selon le contexte.
Ce que vous dites est juste : partant du principe que la morale n’a rien à faire ici, le verbe “mériter” n’y est pas associé.
Le «mérite», ici, désigne le résultat obtenu par l’action.
A noter également que le jugement se prononce sous forme d’expression populaire de façon négative et absolue : «ils n’ont que ce qu’ils méritent !».
La formule positive «ils ont ce qu’ils méritent» a une toute autre signification, et se distingue de l’expression populaire (mais je comprends qu’on puisse faire le lien).
— Autres termes souvent mal-compris —
Prenons l’exemple du mot «recadrage». Pour un coach, il s’agit d’une technique extrêmement puissante et bénéfique. Dans le langage courant, c’est un sermon !
Un autre exemple : le mot «incompétent» désigne une personne qui n’a pas une compétence (ou pas encore). Dans le langage courant de l’entreprise, c’est une personne qui ne mérite pas son poste…
Ainsi, le mot «mérite» a tout à fait sa place, mais le même article, sur un blog différent, dans un contexte différent peut apparaître comme un jugement moral.
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Merci pour cette contribution qui permet de contextualiser la lecture de cet article.
Stéphane SOLOMON
Je voulais juste préciser la définition du mot “opportunité” que vous employez comme beaucoup trop de monde avec une grande fréquence, et à tort, pour désigner, au choix : une occasion, une chance, une possibilité…
C’est un faux-ami et une mauvaise traduction littérale de l’anglais “opportunity”.
Voici ce qu’en dit le dictionnaire de l’Académie Française, 9ème édition :
OPPORTUNITÉ n. f. XIIIe siècle. Emprunté du latin opportunitas, de même sens.
Caractère de ce qui est opportun, de ce qui vient à propos. L’opportunité d’une démarche, d’une décision. Discuter l’opportunité d’une mesure. Absolt. Avoir le sens de l’opportunité, ne pas hésiter sur la conduite à tenir, en toute situation. C’est à tort que ce terme est substitué à Occasion dans tous ses emplois. Ainsi, on ne dira pas Je me réjouis d’avoir l’opportunité de vous rencontrer, mais Je me réjouis d’avoir l’occasion de vous rencontrer.
Bonjour L.,
Je ne sais pas ce qu’il en est du «trop de monde» que vous citez au début de votre commentaire, mais en ce qui me concerne, je trouve que le mot est bien choisi… Surtout après lecture de la définition de nos académiciens.
Je ne parle pas de hasard dans mon article. Je parle de quelque chose qui tombe à pic au moment où vous en avez besoin. D’une véritable opportunité offerte par votre univers. Pour parler juste, je devrais parler de «réponse» à une demande plus ou moins consciente que vous avez formulée. Mais pour rester «accessible», je préfère éviter d’utiliser des termes qui pourraient paraître ésotériques à certains lecteurs.
Stéphane SOLOMON
et si, au lieu de bavarder sur le sens des mots utilisés, on faisait un peu d’introspection pour connaître vraiment sa propre perception? et si ce “bavardage” évitait inconsciemment ce “travail” à faire sur soi, pour ma part, je crois que ce coaching va réveiller mon autocritique et ma lucidité<.
Merci STEPHANE