L’histoire d’Amandine (2/2)
Il est important de lire le premier volet de cette histoire avant de découvrir le dénouement :
Pour résumer : après 2 ans de chômage, Amandine se voit proposer un emploi de Secrétaire de Direction. Elle me contacte dans l’urgence pour un coaching, car elle ne se sent pas légitime pour ce poste. Je lui fais différentes propositions en essayant de m’adapter à son budget. Elle les considère toutes comme dignes d’intérêt, tout en les refusant parce que c’est «trop cher» pour elle. Elle finit par renoncer à son poste au profit de quelqu’un de «plus méritant qu’elle»…
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Quelques semaines après cette histoire, j’étais en plein lancement du programme «Attitude-Coach» (le conte de la Princesse Merveilleuse et ses coulisses). J’ai repensé à Amandine, car plusieurs modules de ce programme correspondent à son problème de légitimité, et apportent des solutions.
Elle me remercie pour mon suivi, mais ne peut pas y adhérer !
(Nous parlons d’un programme à 28€…)
Je la recontacte une semaine plus tard, lorsque je mets en place la cagnotte solidaire afin de lui proposer ce programme pour 5€. Bien entendu, je lui explique le principe : un inconnu bienveillant paiera les 23€ restants. Vous resterez inconnue pour lui, il restera inconnu pour vous…
Et c’est là que nous vivons une révélation tous les deux !
Amandine ne veut pas s’inscrire, mais elle veut contribuer à la cagnotte ! Elle est convaincue que cette démarche sera utile à beaucoup de gens et elle adore l’initiative… Elle insiste pour faire une contribution conséquente. Il y avait déjà 150€ dans la cagnotte et elle veut y ajouter 300€, carte bancaire en mains ! Elle n’attend plus que mes instructions.
Cette proposition vient contrarier beaucoup d’hypothèses :
- On aurait pu penser qu’Amandine n’avait pas Confiance en mon travail
- On aurait pu penser qu’elle était dans une très mauvaise impasse, financièrement parlant
- On aurait pu penser qu’elle n’appréciait pas ma démarche commerciale
- On aurait pu penser qu’elle était «carrément radine» (comme l’ont suggéré certains commentaires)
- …
Mais Amandine avait pleinement confiance en moi ! Elle appréciait et respectait mon travail… Elle était convaincue à 100% que mes séances de coaching valent le prix annoncé et que mes programmes collectifs sont à la hauteur des promesses ! Elle n’avait aucun doute sur mes compétences, et elle n’était pas pingre. Bien au contraire : Amandine est une femme généreuse et particulièrement altruiste.
Si elle n’a jamais accepté d’être coachée c’est parce qu’elle manquait de Confiance en sa propre capacité à profiter du coaching, qu’il soit spécifique ou collectif. Elle était convaincue (dès qu’il était question d’argent) que toute autre personne qu’elle, en profiterait mieux qu’elle ! Et ça ne concernait pas uniquement le coaching : c’est la même conviction qui lui a fait lâcher l’emploi qui lui était proposé. Dans son esprit, toute autre personne qu’elle, travaillerait mieux qu’elle et profiterait mieux qu’elle de ce poste… Pire encore : lorsque nous avons creusé la question, il s’est avéré qu’elle se sentait illégitime face à toute initiative qui pourrait améliorer sa vie !
Ce qui est déroutant, et c’est là qu’on remercie la psychologie cognitive de nous éclairer, c’est qu’elle n’avait pas conscience de ce vide existentiel ! Elle ne pouvait donc pas me dire simplement : «je suis une grosse merde ! Lâchez-moi ! Je n’en vaux pas la peine !». En me contactant, sa démarche était sincère (quelque chose en elle luttait pour aller de l’avant), mais face aux solutions que je lui proposais, elle avait toujours un blocage qu’elle ne comprenait pas et qui se manifestait par des prétextes variés et «faciles» (vous avez eu un bref aperçu de la liste précédemment).
Je l’ai immédiatement rappelée pour que la conversation soit plus fluide : je sentais qu’elle était au seuil de la délivrance et que j’étais le seul maïeuticien à 100 km à la ronde (l’image est à peine exagérée). En quelques minutes, nous avons découvert que tant que la relation coach/coachée n’était pas officielle, elle progressait à mon contact, mais investir en elle lui était impossible ! Que ce soit 5€ ou 1.000€, c’était le même problème : elle ne les valait pas !
Et vous savez quoi ? J’avais vu juste : le simple fait de comprendre ça, l’a aidée à se délivrer de quelques barrages. Un quart d’heure plus tard elle me commandait ses 5 séances, alors qu’elle n’avait plus aucune proposition d’emploi. Elle s’engageait dans ce coaching pour répondre OUI à la prochaine occasion !
Nous allons entamer notre troisième séance la semaine prochaine, juste avant son départ en vacances. Eh oui… Bien qu’elle ne roule pas sur l’or, elle avait mis de l’argent de côté «pour les mauvais jours», et ma proposition d’utiliser cet argent pour s’offrir de bons jours lui a beaucoup plu !
***
Si je vous raconte cette histoire, ce n’est pas pour m’enorgueillir du résultat, mais pour vous faire part de ma joie de constater que ma démarche gratuite et sans engagement a du sens : sans ce «rien» auquel Amandine s’est accrochée pendant des mois, il n’y aurait pas eu de relation d’aide. Elle avait besoin de progresser sans investir en elle. Cette explication, plus profonde, tord le cou à la version du «radin chronique qui vient grappiller du gratuit partout où il peut». Je pense même que celles et ceux qui se présentent comme des radins à coups de «lol», devraient reconsidérer la question : et si ce que vous affichez cache quelque chose de plus profond et de moins facile à exprimer avec des mots ?
Mon côté hautement spirituel me laisse penser qu’en créant cette cagnotte solidaire, j’ai construit l’outil qui allait nous permettre de pointer du doigt le véritable problème d’Amandine, et ce, pas uniquement pour elle, mais pour des dizaines, peut-être même des centaines de personnes qui me suivent de façon indolente.
Et si le cas d’Amandine était beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit ? Et si sa prise de conscience pouvait servir à d’autres ? Dans ce cas, nul besoin de contribuer à la cagnotte : son témoignage dont je me fais l’écho, vaut une sacrée contribution à ma vocation qui consiste, je le rappelle, à aider «les orphelins du Développement Personnel» à investir en eux, et plus spécifiquement :
à VOUS aider à investir en VOUS.
A++
Stéphane SOLOMON
Petit rappel pour ceux qui ne l’aurait pas vu: Stéphane ne facture pas la première étape de son coaching qui consiste à nous faire entrer en processus de coaching. Je lui tire mon chapeau; il mérite.
Merci pour ce partage Stephane
Merci Stephane et Amandine, jz découvre ainsi que l’altruisme, porté à son paroxysme, a en fait une face cachée :le risque de s’annhiler soi même… et donc de se consumer de l’intérieur !
Tous deux vous participez ainsi à l’extinction préventive de futurs ” burn out”!en ravivant le thème ” charité bien ordonnée commence par soi-même ”
Merci de ce partage !
Moi même si j’ai commencé à te suivre c’est dans l’optique de ne pas succomber au burn out que je voyais poindre dans mon horizon !
Il suffit d’un pas, disait St. Ex.
Souvent difficile à trouver en nous !!!
merci à l’assertivité que tu nous insuffles
Formidable.
Je suis clairement atteint, et je ne le savais pas, de ce syndrome.
Altruiste. Pas méritant pour moi même.
Mais pas tout le temps. Parfois, c’est le contraire. Le syndrome opposé. «Je suis le meilleur et tous les autres sont nuls et je mérite tout». !!!
ambivalent ??
Bonjour Stéphane,
Merci beaucoup pour ces deux emails. C’est très inspirant, ça me donne plein d’idées, je découvre des choses que je dois changer, et j’apprécie les choses que j’ai déjà changé.
Bonne journée
Vraiment super intéressant cette histoire et à la lecture des commentaires on voit bien qu’elle est porteuse de plein de révélations, et des révélations qui peuvent être très différentes.
Cette histoire éclaire aussi pour moi une partie de ta saga Facebook!
On sent bien que c’est une préoccupation essentielle chez toi : pourquoi les gens ne passe pas à l’acte. Comment les y amener.
Chapeau.
Bonsoir Stéphane,
J’avoue que je suis scotché, bravo à Amandine et à toi !
Je suis un éternel optimiste mais j’ai des petits coups de mou et ce genre d’histoire me requinque, me redonne confiance en l’être humain.
Cela tombe juste à point après la discussion virulente avec ma banquière que j’ai eu cet après-midi et qui m’a énervé au plus haut point.
Bonne soirée et bon week-end
En générant ce retour sous forme d’histoire par Stéphane, Amandine a donné bien plus que 300 € pour la cagnotte. À elle-même, à Stéphane et à tous les lecteurs.
Un grand merci !