Le Sentiment de Légitimité
Bien !
Il est temps pour moi de vous révéler une technique qui donnera un formidable élan à votre Sentiment de Légitimité. Attention ! Ça va être costaud : après avoir écrit plus de 10 pages (6 heures de rédaction) j’ai fait un travail de synthèse pour vous livrer l’essentiel en moins de 3 pages.
Ne considérez donc pas que ces quelques paragraphes ne valent que 3 minutes de lecture rapide… Il y a beaucoup de choses à prendre (et à laisser) dans ce qui suit :
L’histoire de Néo
Néo fait le «navrant constat» que les postes à responsabilité de son entreprise sont tenus principalement par des camarades de promo de la même école de commerce. Il va ruminer intérieurement à propos de cette injustice pendant des années. Il va même profiter de pauses devant la machine à café, pour en parler avec des collègues déçus de vivre des déconvenues :
– Ton projet était super, mais cette boite est dirigée par des incompétents qui font du copinage en haut lieu !
Nous sommes d’accord que Néo n’accorde aucune Légitimité (de diriger) à ses dirigeants. Mais voilà qu’un jour, Néo reçoit une lettre inattendue de sa Direction. Il pensait qu’il était viré, mais non ! C’est le contraire : on lui propose une promotion vers un poste à Responsabilités ! La première chose qu’il va se dire est :
– Où est le piège ???
Eh oui ! Pourquoi rejoindrait-il ces dirigeants de pacotille ! Et d’ailleurs, puisqu’ils sont incompétents, ils ont forcément choisi la mauvaise personne pour ce poste… Et peu importe si cette mauvaise personne est lui-même ! Il aurait dit la même chose à propos de n’importe quel autre lauréat, et il ne déroge pas à la règle. C’est alors qu’il refusera l’imposture en résistant au changement : hors de question de devenir comme eux ou de leur servir d’alibi. Evidemment, cette résistance ne sera pas exprimée de cette façon (ce serait trop facile). C’est l’inconscient qui utilisera tous types de prétextes pour ne pas aller vers…
C’est un cas de Réciprocité : le jugement que Néo porte sur «les autres» lui retombe dessus lorsqu’il devient candidat à rejoindre «ces gens-là». Il aura besoin d’un coach pour le tirer de là. Et heureusement pour lui, «les incompétents» qui tiennent les ficelles de cette boite en connaissent un très bon…
L’histoire de Jeanne
Jeanne termine ses études, et avant même qu’elle ait le temps de chercher un emploi, son oncle lui propose de piloter un projet innovant dans sa boite. Elle prend les rênes et fait du très bon boulot, mais elle entend souvent (en particulier lorsqu’elle prend des risques) qu’elle a été parachutée-là parce qu’elle était la nièce du patron… Et comme c’est vrai, elle va commencer à douter de sa Légitimité.
À mi-chemin de la réalisation du projet, Jeanne doit rejoindre l’équipe d’une société partenaire. À sa grande surprise, son principal interlocuteur est plus jeune qu’elle d’un an. Elle ne pourra s’empêcher de penser que lui aussi a pris cette place par népotisme. Eh oui : le jugement qu’elle porte sur elle-même retombe sur cet autre dont le profil ressemble au sien. De fait, elle lui ôte sa Légitimité avant même de commencer le partenariat. Le projet périclite…
Jeanne a besoin d’un coaching ! Elle commencera par refuser, parce que le prestataire qu’on lui présente est le coach de la femme du patron ! Mais une rencontre suffit pour la rassurer : il a beau être pistonné, c’est un très bon coach. Elle n’aura besoin que de 2 séances pour se débarrasser de son «Syndrome de l’Imposteur». Puis, comme par magie, elle reconnaîtra les compétences de son jeune partenaire. Le projet reprend sa place dans la course !
Le principe de Réciprocité (parfois appelé «don / contre-don») est un sujet très complexe lorsqu’on décide d’entrer dans les méandres de la psyché. Ces deux histoires en simplifient le compréhension :
Si vous trimbalez un «Syndrome de l’Imposteur», il est possible que vous fassiez subir ça à d’autres. Et inversement, si vous vous opposez à la Légitimité des autres, ça pourrait rebondir sur vous. Pour peu que ça devienne un cercle vicieux, vous allez tomber dans le vice…
Coachings de Légitimité
C’est en recadrant les aprioris de Néo sur ses décideurs que j’ai réussi à lui rendre sa Légitimité. Le plus dur a été de trouver ce que j’appelle «La Mauvaise Histoire», parce qu’elle n’est pas livrée clefs en mains. Mais au bout de 6 séances à tourner autour du pot, j’ai compris que Néo ne supporterait pas l’idée d’être jugé par les siens (ceux qu’il allait désormais diriger). Et si ces jugements le hantent, c’est parce qu’il est à l’origine de la plupart d’entre eux. Il sait ce qu’on raconte devant la machine à café ! 4 séances de plus ont été nécessaires pour lui donner des outils permettant de faire face au jugement de gens qu’il appréciait… D’autres séances d’entretien sont prévues pour renforcer tout ça.
Jeanne considère que son jeune partenaire professionnel est illégitime. Elle le soupçonne d’avoir pris ses fonctions suite à un piston. Elle-même se sent en imposture à cause de ça, et elle projette… Cette fois ça n’a pas été difficile à trouver pour moi, car c’est un sentiment très courant chez les «fils de» ou les «filles de»… Le jugement du public est inévitable, et finit par affecter les intéressés. J’ai commencé par faire prendre conscience à Jeanne que ce qu’elle a réalisé était exceptionnel. Elle était inconsciente de sa compétence, et ce qu’elle a fait lui paraissait évident. Je lui ai également rappelé que son oncle (son patron) avait 6 autres nièces et neveux qui ont fait des études, et à qui il aurait pu faire plaisir s’il était adepte du népotisme. Il ne l’a fait qu’avec elle, parce qu’elle méritait sa place. Dès qu’elle a retrouvé sa Légitimité, son partenaire est également devenu brillant à ses yeux !
Nous sommes d’accord que rien n’a changé extérieurement. C’est dans les têtes de Néo et de Jeanne que les transformations se sont faites. La Légitimité, c’est intérieur ! Le monde extérieur influence le jugement et crée des arguments que chaque individu décide de rejeter ou de mettre en valeur pour se construire toute une histoire. Mon travail consiste à, déconstruire «La Mauvaise Histoire» qui limite mes clients, puis à reconstruire «La Bonne Histoire» qui les remet sur les rails.
Revenons à nous
Durant tout le mois de février, je vous ai titillé à propos d’une histoire. Une histoire vraie que personne ne peut contester parce que nous l’avons vécue ensemble : je vous ai présenté Isabelle comme nouvelle co-autrice de ce site, et on ne compte que 3 messages de «bienvenue à Isabelle»… À moins de vous appeler An, Frédéric ou Lise, vous n’avez pas «fait ce qui était attendu» ! Vous voici sur la sellette…
Pour rassurer certaines personnes (c’était apparemment nécessaire), je vous ai expliqué que ni moi, ni Isabelle n’étions affectés par cette situation. La Légitimité, c’est Intérieur, et nous avons tous les deux une bonne formation et une vaste expérience dans ce domaine. Donc il est inutile de s’excuser auprès de Caliméro… Tout va bien ici : cette histoire, on s’en amuse !
Mais ça n’amuse pas tout le monde ! Certains se sont dits «j’aurais dû ! C’était visiblement la chose à faire… Comment vais-je être perçu ?…», et là encore j’espère avoir réussi à vous rassurer. L’invitation était plutôt :
- D’évaluer l’importance de certaines choses dans votre vie : vous avez le droit de considérer que cette Newsletter n’est que récréative, et peu importe qui écrit quoi du moment que vous recevez des mails régulièrement. Dans ce cas, un auteur de plus ou de moins, un sujet de plus ou de moins, ça ne change rien ! Vive le tourisme dans Auto-Coaching.FR !… Dans cet état d’esprit, c’est congruent de rester de marbre face à l’info, car pour vous, c’est juste une info.
- Si pour vous, le site Auto-Coaching.FR est important, la nouvelle est importante ! C’est un vrai bouleversement. Là encore, vous avez le droit de vous en réjouir COMME vous avez le droit de ressentir une appréhension, une déception, une jalousie, une inspiration, etc. Je peux imposer des décisions mais pas des émotions. Et comme nous sommes dans un cadre d’Auto-Coaching, je vous propose une introspection concernant vos ressentis, car 3 réactions seulement suite à une telle Communication, ça mérite d’en parler.
- «Bienvenue à Isabelle» est une Communication Orientée Légitimité. C’est donc du côté de la Légitimité-Réciprocité que je vous propose de faire un tour. Ça ne veut pas dire que j’ai raison et que c’est forcément ça ! Mais si (et seulement si) je tombe juste, ça vaut le coup ! Jeanne et Néo vous le confirmeront, et les entreprises dans lesquelles ils travaillent aussi : se sentir bien à sa place, ça vaut vraiment le coup !
La «Bonne Histoire» contre la «Mauvaise Histoire»
Souvenons-nous que pour résoudre un problème lié à la Légitimité, il convient de remplacer une «Mauvaise Histoire» par une «Bonne Histoire»…
La Mauvaise Histoire vous place au mauvais endroit et la Bonne Histoire vous place au bon endroit
Et vous savez quoi ? Je vous ai raconté une mauvaise histoire ! En d’autres termes, si l’exercice que je vous ai proposé autour de la Légitimité reste une opportunité à saisir, son énoncé est complètement tordu ! C’est un peu comme si je vous disais :
– Si vous pensez qu’une mouche à deux ailes, je vous invite à vous interroger sur votre propension à mépriser les riches…
L’exercice est intéressant, mais la raison pour laquelle je vous y invite n’a rien à voir ! J’ai pu lire dans les commentaires différentes tentatives de sortir de ce «malaise», mais seule Jacqueline a touché du doigt le fait que je devrais m’autoriser à me raconter une autre histoire :
Intriguée par mon exercice, Jacqueline a relu l’article «Bienvenue à Isabelle» pour essayer de comprendre ce qu’elle aurait loupé… À la fin de cet article, ce qu’elle a trouvé comme «appel à l’action» n’était pas de souhaiter la Bienvenue sous forme de commentaire, mais sous forme d’adhésion à l’un des deux programmes proposés.
Jacqueline a adhéré au programme payant, ce qui pour elle, est un témoignage de Légitimité, tant pour Isabelle que pour moi.
Elle a raison Jacqueline : c’était l’attente clairement exprimée !
Du coup, même en supposant qu’Isabelle me dise :
– Stéphane, je ne me sens pas légitimement à ma place chez toi… La preuve : j’ai à peine 3 messages de bienvenue
Je peux lui répondre :
– Isabelle, tu te racontes «La Mauvaise Histoire» ! Il y a 106 personnes qui ont adhéré à nos programmes communs. Ce qui nous fait 106 témoignages de Légitimité !
Je nomme donc légitimement Jacqueline comme révélatrice de Bonnes Histoires ! Dans le monde du Développement Personnel, ça pourrait être un très beau métier.
En conclusion, s’il est vrai qu’une personne qui vient de prendre ses fonctions s’attend à renforcer sa Légitimité par des avis extérieurs, cette bienveillance peut s’exprimer de différentes façons, et la meilleure reste l’action concrète alignée sur la fonction qu’elle occupe. Et là, on a une Bonne Histoire !
Allez ! Comme j’aime faire des métaphores avec La Boulangerie, je vous en fais une :
Si un boulanger s’installe dans votre ville, et qu’il se demande s’il est à sa place, à votre avis lequel de ces deux témoignages nourrira sa Légitimité ?
A. Bienvenue dans notre ville !
B. Une baguette pas trop cuite s’il vous plaît, et ajoutez-y 100 grammes de vos excellentes chouquettes !
Euh… si je m’attends à vos commentaires, ne me répondez pas par A ou B. Cette question est purement rhétorique…
A++
Stéphane SOLOMON
Merci pour ce message, qui arrive fort à propos vis-à-vis de questions que je me pose en ce moment. L’enjeu est une décision que je suis fort tenté de prendre : démissionner de la présidence d’une association, parce que la culture interne de la majorité du CA oriente l’organisation dans une direction sans intérêt (de mon point de vue) et que je n’arrive pas à l’influencer comme je le souhaite. Je la repousse depuis quelque temps dans l’espoir que telle ou telle rencontre prévue à l’agenda me confirme que j’ai bien ma place à cet endroit. Encore une rencontre, dans quelques heures, et je crois que ce sera le temps de prendre ma décision. Si je m’écoute, je sais déjà ce que j’ai à faire : je me barre ; façon Nicolas Hulot, en disant à mes confrères et ceux qui nous suivent toute l’inadéquation entre leur façon de faire, et les enjeux qui devraient nous réunir.
Mais le développement personnel c’est de se remettre en cause et de ne pas se précipiter vers la première réaction ressentie. J’ai des raisons de me sentir légitime : il y a des membres qui m’ont poussé à cette place, et des raisons de ne pas me sentir légitime, ceux qui m’ont nommé ne connaissaient pas vraiment les directions que je veux prendre, et leur mode de fonctionnement, collaboratif, ne donne pas vraiment de place particulière au président. Il y a aussi que l’enjeu de légitimité est une de mes difficultés récurrentes, une de celles qui m’ont joué de vilains tours dans la vie, une question de thérapie autant que de coaching peut-être ; faisons ici ce qu’on peut côté coaching d’abord …
Stéphane, tu répètes : “La légitimité c’est intérieur” et ton histoire exprime aussi que la (non) légitimité est alimentée par les autres. Négativement , alimenté par lui même autour de la machine à café pour Néo, ou par les collègues jaloux de Jeanne ; positivement dans les deux cas par les personnes qui ont choisi de leur confier des responsabilités. La différence, intérieure, c’est l’histoire que l’on se raconte, sur la base des messages fournis par l’environnement, qui sont riches de richesses et de contradictions. C’est comme choisir sa nourriture au supermarché, on trouve de la malbouffe partout, et de la bonne nourriture presque partout ; n’empêche, il y a des milieux plus porteurs que d’autres : je confirme que quand je vais en France, les rayons de bonne nourriture sont bien mieux garnis que ce qu’on trouve ordinairement en Amérique du Nord. Nos responsabilités individuelles et collectives sont complémentaires et non contradictoires dans ce qui nourrit notre santé, physique ou mentale.
La responsabilité collective, c’est lourd à changer, cela demande beaucoup d’énergie et du temps. Face à une situation concrète, il faut se concentrer sur la responsabilité individuelle, plus directement accessible. Trouver dans le contexte “la bonne histoire” à se raconter, mais dans le contexte tout de même, parce qu’il serait malsain, et dangereux, de se placer en dehors des réalités. Le rejet de mes propositions me place tout de même dans une position où je ne suis pas valorisé, et cela finit par affecter mon moral (ma santé mentale quoi). La zone de confort serait certainement le repli vers mes propres réalités, celles, subjectives, qui me poussent à la démission.
Aller, encore une notion de coaching à utiliser : entre la zone de danger et la zone de confort, il y a la zone d’apprentissage. La question devient : quelle zone d’apprentissage me conviendrait mieux : confronter la situation ou lâcher prise ?
J’en arrive à une conclusion que j’avais déjà en tête avant de lire la contribution du jour de Stéphane : pour pouvoir continuer d’avancer, j’ai besoin d’alliés avec qui je peux parler franchement des enjeux et difficultés que je ressens, pour pouvoir apprendre ; sinon la situation d’isolement me met en situation de danger, pour ma santé mentale et par voie de conséquence, de faire des conneries regrettables, y compris du point de vue de mes aspirations. C’est donc ça l’objet de ma prochaine rencontre …
Impression bizarre d’avoir fait tout un détour pour revenir au point de départ. Excusez-moi de ne pas avoir fait plus court, comme en témoigne Stéphanne, ce serait encore un travail important.
Merci à ceux et celles qui m’ont lu, je lirai vos commentaires avec attention avant de prendre ma décision. À suivre…
Entre la Zone de Confort et la Zone de Danger, il y a la Zone de Développement. Ce qui n’a rien à voir avec l’Apprentissage, car il est possible (et c’est souvent recommandé) de se développer sans rien apprendre de nouveau.
La question est donc différente : avec ce que tu sais déjà que souhaites-tu développer ?
– Ton lâcher-prise ?
– Ton aptitude à confronter les situations ?
Merci pour la précision. Il me semble que “lacher prise” ou “confrontation” serait presque des moyens plutôt que des fins. La question reste entière *ce que je souhaite développer ?*
Je vais me promener dans mon magnifique coin boisé sur le bord du fleuve, plein de glace et de neige, c’est si beau, et bon pour mon esprit tourmenté 😉 A+
Question particulière :
— Il est possible de se développer sans rien apprendre de nouveau
“et c’est souvent recommandé”
Pourquoi cette recommandation ?
Très bonne question !
Tout d’abord, il faut savoir que dans tout processus interactif, il y a un apprentissage, qu’il soit volontaire ou pas. Tu peux parler avec un mendiant ou avec un roi, tu apprendras toujours quelque chose qui pourrait être très pertinent pour toi. Ensuite, c’est toi qui décidera si ce que tu viens d’apprendre mérite d’être approfondi, expérimenté, analysé, partagé, etc.
D’une façon générale, TOUT est apprentissage dans la vie. L’être humain ne peut pas faire autrement.
Cependant, la société occidentale a décidé de créer des temps d’apprentissage formels. De DÉDIER, et donc de SÉPARER les temps d’apprentissage du flux normal de la vie.
Je rencontre très souvent cette hyper-intention pour l’apprentissage, ce qui rend le coaching inopérant ! Par exemple, certaines personnes entres dans un webinaire dans le but d’apprendre des choses (ils veulent un cours structuré de façon académique), et ils attendent que ça commence…
De fait, tout ce qu’ils auraient pu saisir (c’est bien plus qu’apprendre) dans le flux des conversations ne les impacte pas. Ils attendent le COURS…
Il est donc très important de le appeler : un Coaching n’est pas une Formation, et pour profiter pleinement du Coaching, il est très important de NE PS S’ATTENDRE à un processus d’apprentissage.
Dans ce cas, non seulement on profite de l’Energie apportée par le coaching mais on profite également d’un apprentissage doux et naturel.
Connaissant ton grand cœur, et les tourments auxquels il est souvent confronté, je peux te faire part de mon expérience professionnelle dans le monde associatif :
Beaucoup de gens pensent y trouver leur place, parce qu’ils croient que c’est un monde plus humain, plus solidaire, plus avenant envers l’humain… Mais il se trouve que la passion qui est associées la Mission d’une association, lorsqu’elle est mal gérée, provoque des situations complexes, et non-congruentes (c’est à dire contradictoire avec la mission originale).
Croire que sa place est dans un environnement associatif, parce qu’il paraît plus doux sur le papier, c’est partir en guerre sans armure…
J’ai vu de grosses entreprises faire commerce en respectant une éthique exemplaire, comme j’ai vu des associations défendant de Grandes Causes se laisser engloutir par leur envie de réussir à tout prix.
Il est possible que tu te sentes trahi par les gens avec lesquels tu oeuvres, parce que leurs COMMENT pour atteindre le QUOI (leurs stratégies pour atteindre leur mission) te paraît trop violente ou déplacée. Or parfois, pour temporiser ou faire face à un imprévue, il faut lâcher quelque principes afin de mieux défendre les valeurs (toujours plus haut placées que les principes), et ce discernement n’est pas évident.
Il est possible que tu te sentes trahi par les tiens, ce qui est très douloureux. Je vais te raconter une histoire. Elle ne t’apportera pas une solution immédiate, mais elle peut t’aider dans ta communication :
Un jour, l’Or s’adressa au Fer et lui fit :
– Sais-tu pourquoi les gens m’aiment plus que toi au point de me donner tant d’égards et tant de valeur ? C’est parce que lorsque le marteau du forgeron me frappe, j’émet un son discret. Certes la douleur est intense au moment du choc, mais je retiens mon cri. Jamais je ne pousserai des hurlements comme tu le fais à chaque coup…
Alors le Fer répondit à l’Or :
– Si je crie à chaque coup porté, ce n’est pas à cause de la douleur de l’impact. Je crie parce que c’est mon frère qui me frappe ainsi et ma douleur est plus grande… Si le marteau du forgeron était fait en or, j’accepterai mon sort aussi bien que toi.
Je le sais bien, depuis longtemps, que les milieux associatifs, communautaires, humanitaires sont aussi pleins de dysfonctionnements, de contrôle de pouvoirs, de mesquineries … Pour les grosses entreprises, je sais qu’on y trouve le pire du pire, à grande échelle ; mais aussi certainement une certaine dose du meilleur, dans certains aspects de leur fonctionnement, et peut être même pour certaines de ces grandes organisations, mais lesquelles ?
En coaching, ce n’est pas sur ces organisations, petites ou grandes, dans leurs bons et moins bons aspects, que portent mes réflexions ; mais sur ma façon de face face à ce que je rencontre …
Ton rappel des QUOI et COMMENT me permet de clarifier mes divergences avec certains interlocuteurs. Je les dérange parce que je veux aller droit aux valeurs, au quoi ; leurs procédures, principes, comment … me semblent des freins qui bloquent la réflexion et l’avancement vers des valeurs qui méritent d’être renouvelées. Ça plaît ou ça dérange …
Je n’ai pas peur de déranger (t’avais remarqué ?) j’espère plaire aussi (à d’autres, et parfois aussi aux mêmes) et surtout j’ai besoin d’interlocuteurs qui comprennent mes propositions au niveau des QUOI, et avec qui je peux parler des COMMENT … sinon, marcher sur des oeufs, cela reste un risque de terrain glissant !
Très bon article, merci Stéphane ainsi qu’Isabelle pour votre excellent travail !
Merci à toi Arnaud de savoir apprécier tout ça. Et désolé si les premiers épisodes de ce sujet t’ont un peu bousculé. C’était pour la bonne cause.
Oui bien sûr ! Je ne l’ai pas mal pris du tout ! Cela m’a fait remarquer que j’ai commis une petite erreur ou négligence que j’essaierai de ne plus reproduire !
Eh bien non. Justement il n’y a pas de négligence, puisque tu as adhéré au programme.
Bien sûr que j’y est adhéré ! Le programme est excellent ! Par contre je suis dans une situation compliqué et serais peu actif dans les prochains temps. Je peux en parler mais en privé alors.
Ce que j’aime dans cet article c’est la façon dont le coaching est présenté en révélateur.
Oui, le coaching révèle, le coaching donne de l’énergie,e le coaching motive, le coaching transcende, mais il n’enseigne rien que tu ne saches déjà, et ne change rien au monde extérieur.
Ce qu’il change c’est ton regard sur ce monde, ce qui te permet d’agir. Alors, grâce à ton action, le monde change.
Savoir n’empeche pas de douter. Le coaching rappelle alors que c’est en doutant du savoir qu’on le développe..
J’aurai adoré lire cela il y a 20 ans, cela m’aurait bien aidé.
Le meilleur moment pour planter une arbre, c’était il y a 20 ans.
Le deuxième meilleur moment, c’est maintenant.
(proverbe chinois)
[…] Le sentiment de Légitimité […]
Non, Stéphane je ne suis pas en colère après vous. Je reçois vos écrits comme un cadeau de la vie et vous en remercie.
Il me paraissait effectivement évident de la pleine légitimité d’Isabelle dans cette proposition de coaching à deux. J y ai adhéré et j ai aussi félicité Isabelle pour sa venue. Isabelle n est pas seulement légitime par toi mais aussi par ses capacités à nous faire nous depasser.
Je viens d’enfin comprendre que je vis avec ce syndrome de l imposteur .
Et moi qui croyais que tu vivais avec ton mari et des enfants!
Moi aussi …
Heureusement qu’ il est là pour me rappeler que je suis légitime .