J’ai choisi, donc je décide
J’ai besoin d’un peu de temps pour vous écrire à propos du “grand méchant loup” (imaginaire ou pas) qui rend les décisions si faciles ! Ceci-dit, pendant que mes neurones travaillent comme une pâte à pain qui lève, prenons une petite pause pour distinguer deux mots : CHOIX et DÉCISION…
Avant tout, je voudrais remercier Isabelle qui m’a beaucoup inspiré en écrivant l’ébauche d’un article qu’elle a fini par me céder, parce qu’elle en a un autre en vue. On peut donc dire, que cette publication est une co-création.
CHOIX et DÉCISION
Pour beaucoup de gens «prendre une décision» et «faire un choix» sont synonymes. Mais si on entre dans la profondeur des mots (en allant chercher jusqu’à dans leur étymologie), on trouve de véritables trésors, qui non seulement permettent de distinguer les deux formules, mais en plus de mieux affirmer ses choix et ses décisions.
Anciennement, le mot CHOIX était synonyme d’ÉLECTION. CHOISIR, c’est ÉLIRE, et en ce sens, il convient de se rappeler qu’une élection implique par la suite :
- Soit des actions d’une durée relativement longue (des actions conformes au choix)
- Soit une mise en valeur (sur un piédestal) de l’objet choisi, comparativement aux autres
Vos CHOIX sont donc très lié à vos valeurs profondes (ce qui n’est pas forcément le cas de vos décisions).
Par exemple, si vous faites le CHOIX de reprendre vos études, cela signifie que vous avez un réel intérêt pour les études choisies et que si vous en parliez à quelqu’un ce serait la main sur le cœur. D’ailleurs, personne ne vous obligera à parler de vos CHOIX… Ça vient tout seul !
J’ai choisi ma femme. Je l’ai élue, et elle trône sur son piédestal chaque jour, suite à cette élection. Les actions que je mène tiennent compte de ce CHOIX. Et parfois, ce choix me donne du fil à retordre… je ne dis pas ça pour me plaindre. Je le dis pour que mes lecteurs se sentent moins seuls. Mes lectrices aussi d’ailleurs… Quel sacré choix que celui-là !
Dans toute élection, il y a forcément d’autres candidats éligibles. Donc d’autres choix… Chacun d’eux a un programme et il convient de choisir avec discernement, parce qu’ÉLIRE c’est un véritable engagement à long terme. Tous les CHOIX de votre vie sont ainsi. Si vous n’avez qu’un seul choix, vous n’avez plus le choix : c’est une vie sous dictature ! Ceci-dit, en coaching on considère que vous avez toujours le choix. Si si ! Je sais, c’est moche… mais vous pouvez me décrire plein d’exemples ou vous avez osé dire «je n’ai pas le choix», et en tant que coach, je vous prouverai que vous vous racontez des histoires ! Ceci-dit, en tant qu’ami, je pourrais pleurer avec vous, en vous plaignant pour ce seul choix qui ne vous a pas laissé le choix…
Honnêtement, je préfère garder ma posture de coach…
Pas le choix ?
J’ai un ami qui m’a dit un jour à propos de sa femme :
– Je me suis mis avec elle parce que je n’avais pas le choix ! C’est la seule qui voulait de moi…
Alors non seulement c’est faux (parce qu’il n’a pas écumé le fond des mers), mais en plus de ça, en sortant de sa zone de confort, il aurait pu faire le Choix de vivre célibataire.
Oui… Parce qu’il y a toujours un Choix au-dessus du Choix en cours d’élection. Mais on ne l’aime pas trop celui-là ! En général, je le cite dans mes coachings, juste pour rappeler à ceux qui disent qu’ils «n’ont pas le choix», qu’au moment où ils prononcent cette phrase, elle est relative à un CHOIX qui a été fait préalablement. Un CHOIX d’un niveau supérieur qu’on peut donc réélire.
Par exemple, en supposant que vous disiez «je n’ai pas le choix : je dois payer 62% de charges comme tous les employeurs de ce foutu pays !», je vous rappellerai qu’être employeur est un CHOIX, et qu’exercer votre activité dans «ce foutu pays» en est également un. Si vous voulez retrouver tout un panel de choix au moment où vous pensez «y a pas l’choix !», reconnaissez que vous aimez créer des emplois et que vous avez ÉLU domicile en France. Après quoi, vous comprendrez que vous avez fait de vrais Choix est que vous vivez les conséquences d’une ou plusieurs élections. Et une élection ça se renouvelle.
Les Choix de Vie
Toujours en utilisant la métaphore des élections, au moment où vous élisez votre Choix, vous en évincez d’autres… Vous allez immanquablement rencontrer des gens qui auraient fait un autre choix, et forcément, ils feront tout pour vous dire que vous avez mal choisi…
Par exemple, quelques semaines après que j’ai choisi ma compagne, des femmes ont défilé dans la rue en mini-jupe jaune, pour me dire que j’ai fait un mauvais choix, et qu’il fallait recommencer ! Elles étaient des milliers (quelques centaines d’après la police). Mais bon… Lorsqu’on affirme un choix on finit par l’avoir dans la peau.
Élection après élection, on se construit une vie ! Une vie au cours de laquelle il y aura des décisions à prendre. Et ce qui est génial lorsqu’on fait des Choix (je parle de vrais Choix), c’est que les décisions deviennent faciles à prendre !
Par exemple, supposons qu’on me propose un contrat à l’autre bout de la planète. Une affaire que tous mes confrères m’envieraient ! Le seul hic, c’est qu’il faut que je me sépare pendant 6 mois de ma famille. Après ces 4368 heures passées loin des miens, il y aura plus de souplesse et je pourrai voyager vers ma famille, comme je pourrais la faire voyager vers moi. Pourquoi est-ce un hic ? Parce que j’ai fait le Choix d’être auprès de ma famille ! De fait, toutes les propositions que l’on va me faire vont être validées ou invalidées par ce Choix de haut niveau. Dans mon cas, le NON est une bonne décision.
Ce n’est pas forcément une bonne décision dans l’absolu, puisque je pourrais féliciter un confrère s’il dit OUI. Je pourrais même recommander un ami pour cette mission. Ce n’est donc pas une question de morale ou d’éthique. C’est personnel.
Vous pourriez me dire que je pourrais faire un compromis… Après tout, 6 mois ça passe vite, et je reviendrai au sein de ma famille avec une expérience hors du commun. C’est justement là que ça devient intéressant : lorsqu’on fait un vrai Choix, il n’y a pas de compromis ! Il faut attendre la date des prochaines élections, qui ne pourrait en aucun cas survenir à l’improviste (sauf coup d’état), mais à une date choisie.
Les personnes qui ont du mal à prendre des décisions, sont des personnes qui n’ont pas fait de vrais Choix. Chaque proposition les fait pivoter telles des girouettes.
Vous voulez prendre des décisions plus facilement, plus rapidement, et sans avoir de remords après l’action ? Sans vous interroger sur la possibilité de revenir sur vos décisions ?… Faites des choix ! Et affirmez-les comme tels : élus parmi plusieurs candidats, forts en valeurs existentielles, à durée déterminée (mais assez longues pour que des résultats puissent apparaître), controversés par d’autres électeurs, et que vous mettez sur un piédestal lorsque vous en parlez.
Elisez les Choix de votre vie
Vous avez pu vous rendre compte qu’Isabelle était plutôt discrète en ce moment. Elle me donne des idées, mais n’a rien publié depuis le début du mois. La raison est simple : elle a fait le Choix de créer un programme estival, et réserve donc toute sa disponibilité à la préparation de celui-ci. Nous aurons le plaisir de vous le présenter courant juillet. Dans ce programme, il sera question de faire des Choix. De vrais choix de vie, qui feront qu’à chaque décision vous vous sentirez dans votre élément.
A++
Stéphane SOLOMON
Je me suis aperçue qu’en prononçant cette phrase ” je n’ai pas le choix” ou “je n’ai pas eu le choix”, j essayais en fait souvent de me convaincre d’aller vers ce choix et de m interdire de penser à une alternative qui peut-être me faisait peur ou me sortait trop d’un train-train, de principes, ou de ma zone de confort. Discuter parfois de ce manque de choix avec de tierces personnes me permettait de percevoir d autres voies et parfois de penser: “mais pourquoi n y ai-je pas pensé ou pourquoi ai-je refusé d’y penser ?”. Finalement cette ressource était en moi pour peu que j’accepte de l’explorer sous d’autres prismes. Côté décision, c’est l’engagement que je refusais ou rechignais à prendre. Ces deux mots sont liés et ne sont pas cohérents l’un sans l’autre: je décide de mes choix de décider, je choisis de décider de mes choix. Ce qui m irrite est l absence de décision qui est parfois, et aussi dans les entreprises devenue une méthode, conduisant soit à un abandon soit à un consensus mou. Reste à assumer la responsabilité de ses choix et de ses décisions, grâce à la fierté d’avoir pris ses responsabilités, quelles qu’en soient les conséquences. A mon avis, tant que l’on reste aligné avec ses valeurs et en direction de ses objectifs, on n’a rien à se reprocher, alors que si je ne choisis pas et ne décide pas, ON choisira et décidera pour moi, et cela crée un malaise pire qu’un “mauvais” choix qui complète, quelque soit le résultat, mon expérience.
..ici j’ai décidé, sans tergiverser, d’exprimer mes choix de schémas de pensée. (Evolutifs, certes ! )
Stéphane, l’idée de mettre « ta » femme sur un piédestal m’interpelle… Outre ton humour, que j’aime, ça me donne envie de rebondir : les choix de mettre sur un piédestal l’être aimé, et notamment nos enfants, nuisent parfois aux belles intentions que nous avons, nous amenant parfois à de cuisantes déconvenues.
Devons-nous apprendre à mieux écouter les rétroactions de l’Autre pour faire évoluer nos choix et mieux accompagner nos élus, Je le crois (en ai fait mon choix premier)(après celui d’etre heureux de mon mieux)(ce qui ne signifie pas que j’y arrive à tous les coups 🙂
Bise à tous,
Ben oui ! Quand je place ma femme sur un piédestal, j’écoute ses rétroactions. Mais je ne peux pas tout dire ici…
Bonjour Stéphane,
l’univers CHOIX-Décisions que tu nous dépeins ressemble fort dans sa dynamique au monde OBJECTIFS – Actions.
Les personnes qui ont du mal à se mettre en action, sont des personnes qui n’ont pas de véritables objectifs.
Ce que j’aime bien dans ton approche du Choix, c’est son approche par l’élection, son côté non irrévocable. Une élection conforme à mes valeurs…que j’interroge régulièrement (en long terme).
Ton paragraphe clé (bravo pour sa formalisation) manque de mise en valeur :
je vais tenter de le rendre plus lisible avec ton interface de saisie que je ne maîtrise pas encore (pardon par avance pour les ratés ;-)))
<font size="+2">
“Vous voulez prendre des décisions plus facilement, plus rapidement, et sans avoir de remords après l’action ? Sans vous interroger sur la possibilité de revenir sur vos décisions ?…
<font size="-1">
Faites des choix ! Et affirmez-les comme tels :
<- strong>élus parmi plusieurs candidats,
- forts en valeurs existentielles,
-
à durée déterminée (mais assez longues pour que des résultats puissent apparaître),
-
controversés par d’autres électeurs, et
- que vous mettez sur un piédestal lorsque vous en parlez.”
<font size="-1">
Pour le texte affiché en double (version non mise en forme après ta première signature, je te rappelle que pour coller c’est “Pomme”+V et pas “Pomme”++V+V (CTRL pour les autres univers, Command pour les modernes…).
Et voilà un bout de commentaire qui sera absolument inutile lorsque tu auras corrigé 🙂
Aller ! J’appuie sur le bouton publier…..
Merci pour cette analogie
Choix ==> Décision
En parallèle à
Objectif ==> Action
De manière synthétique, cela aide à bien comprendre le propos.
Facile de décider quand on a choisi, facile d’agir quand on a son objectif !
Et pourtant, il reste toujours des indécis procrastinateurs. Mais peut être en restera-t-il moins à la fin du mois.
Merci.
Oui ! Et c’est normal car
CHOISR c’est RENONCER
Choisir celle avec qui on partage sa vie c’est renoncer à toutes ces femmes qui ont défilé dans la rue en mini-jupe jaune.
Choisir d’aller habiter dans une maison en milieu rural, c’est renoncer à un logement en centre ville et à toutes ses commodités pour une consommation facile (culture, sorties…).
Tant que le choix n’est pas établi, “mis sur un piedestal”, “fort en valeurs existentielles”, tout semble accessible, il ne manque que l’énergie générée par le choix réalisé pour que tout soit réellement accessible.
Je sais que j’avance sur un terrain à polémique mais si chacun s’interroge sur son expérience vécue, il devrait remarquer que lorsque les choix sont conscients, l’énergie dégagée par les décisions va dans le sens de nos choix. Nous pouvons rencontrer des obstacles mais la source d’énergie qu’est le choix (que je pourrais qualifier de cohérent avec notre “soi”) nous permet de les surmonter, de les contourner, d’apprendre de nos erreurs.
Lorsque je ne choisis pas, mes choix sont alors inconscients et laissent la place aux décisions du “ça”, du monstre pulsionnel et celui-ci n’a pas accès à nos valeurs existentielles. Il va, il vient au gré de son humeur, de ses peurs, de ses pulsions. Il nous enferme dans notre confort et hurle en même temps pour nous en libérer.
Les marketeurs et publicitaires adorent ces êtres car ils sont hypersensibles aux messages porteurs d’émotions. Pour exemple :
https://www.youtube.com/watch?v=8IACufub5aw
Faire le choix de bien manger : mes décisions d’achat seront plus faciles et congruentes avec mes valeurs. Il me sera facile de faire mes choix même si cela me demande au départ des efforts pour trouver les bons fournisseurs, des efforts pour savoir bien cuisiner, peut-être le choix de créer et faire vivre un jardin. Une fois ces efforts réalisés, je prendrai plaisir dans ces tâches…dans ce temps absorbé au service de mes choix.
Faire le choix de relations harmonieuses : mes pensées seront plutôt tournées vers le positif, je pourrai continuer à gratter mes bobos mais dans le sens d’augmenter ma joie de vivre. Peux-t-on cultiver la joie ou dois-je acheter la nouvelle Clio ? Je ne disserterai pas mais j’invite ceux qui se posent la question à lire le livre de Frédéric Lenoir “La puissance de la joie”. Ils y trouveront certes certes l’approche philosophique de Spinoza, Nietzsche et Bergson mais ils y trouveront également les attitudes (habitudes?) qui nous préparent à cette belle rencontre.
Face à ces choix, donc à ses renoncements, j’adopte en général l’approche par les matrices pondérées de décision (approche par scoring).
Choix 1 : libellé 1
Critère 1 : poids (de 1 à 10) et note (de 0 à 10) obtenue puis multiplication poids*note
Critère 2 poids et note obtenue puis multiplication poids*note
…
Critère N : poids et note obtenue puis multiplication poids*note
Note finale (score) : somme de tous les multiplication poids*note
Choix 2 : libellé 2
mêmes critères et calculs, seules les notes diffèrent (normal !) et donc le score final
Choix 3 : libellé 3
mêmes critères et calculs, seules les notes diffèrent (normal !) et donc le score final
Le meilleur score emporte le grand prix du choix. Je n’oublie toutefois pas que je fais de mon mieux et que mon mieux peut évoluer.
Cette méthode manque toutefois de plusieurs éléments :
Je retourne à mes engagements du moment…
Très intéressant. Merci !
Bonjour Stephane. Autour de moi on me dit choisir c est renoncer. Qu en penses tu ? Pour moi choisir c est choisir point. Merci
Jérémy,
Comme je l’ai écrit (mais peut-être que cette fois l’humour n’a pas été formateur), lorsque j’ai choisi ma femme, j’ai renoncé à beaucoup d’autres femmes.
Bien sûr que choisir, c’est renoncer, et c’est probablement ce qui rend la chose si difficile.
En revanche, je te rejoins sur le fait qu’une fois que le choix a été fait et affirmé, le sentiment d’avoir renoncé à quelque chose disparaît. Mais chez certaines personnes, choisir, choisir VRAIMENT, ça prend des années.
Merci pour ta réponse. C est vrai que choisir c est parfois compliqué. Pour ma part il y a quelques années je n ainpas été au bout de mon choix et.. du coup je n ai pas avancé et je n ai fait que retarder le moment.. en réalité je savais quel choix je devais faire mais j avais “mes freins”..
Bonjour Stéphane et isabelle
J’ai assisté au webinaire prise de décision et j’ai demandé par mail une facture au nom de ma société mais je n’ai pas eu de réponse ni à ma relance
Je pense que mes mails passent en spam
c’est pourquoi je me permets de vous relancer par ce biais même si je sais que ce n’est pas l’endroit
merci de votre retour