C’est pas du jeu !
Elina, ma fille de 9 ans sait résoudre des équations algébriques ! Vous savez, les formules du genre : 3x – 2 = -2x + 43. En réalité, elle ne les résout pas comme le ferait un petit matheux en classe de 4ème : elle joue !
Après avoir découvert une vidéo TEDx, j’ai téléchargé un jeu sur sa tablette. C’est un vrai jeu qui lui permet de jongler avec des cartes afin de faire naître et grandir un gentil dragon. La variable x, cette inconnue qui fait trembler tant d’enfants et que beaucoup d’adultes préfèrent oublier, est remplacée par un coffre contenant l’œuf du dragon. La mission du joueur consiste à protéger ce coffre en l’isolant grâce à quelques règles : 4 règles que l’on découvre progressivement, à mesure qu’il débloque les niveaux…
En moins de deux heures de jeu (de préférence avec l’accompagnement bienveillant d’une personne qui connaît les règles), l’enfant apprend à résoudre des équations algébriques ! Il lui faudra entre 15 et 30 minutes pour transposer son nouveau savoir sur papier… Le jeu sur tablette n’est qu’un facilitateur.
Jouer, pour mieux aller vers…
Ce jeu s’appelle «Dragon Box Algebra». Je l’ai proposé à une amie dont le fils est en classe de 3ème. Il a d’énormes difficultés avec les équations depuis l’année dernière, mais les 20 premières minutes qu’il a passées sur ce jeu avec ma fille ne le laissait pas transparaître : il isolait le coffre et faisait progresser son dragon tel un champion !
Les neurosciences le confirment aujourd’hui : le jeu permet de mieux apprendre, mémoriser, intégrer les règles, etc. Quant à la psychologie moderne, elle sait à quel point le jeu permet de poser un voile sur les traumatismes. Alexandre savait-il qu’il était en train de résoudre des équations ? Se souvenait-il, en jouant, de tous ces cours de maths pendant lesquels il faisait face à x… cette inconnue qui humiliait son intelligence ? Non ! Il relevait les défis du jeu… et il gagnait !
Depuis des décennies, voire des siècles, de nombreux livres proposent des apprentissages ludiques. La chose est décriée par certains ; la plupart du temps pour défendre le driver «Fais effort !». Eh oui… Si les enfants apprennent sans effort, où va le monde ?!!! A l’inverse, beaucoup de pédagogues (dont je fais partie) considèrent qu’il est temps de déployer ses efforts dans autre chose que dans la résolution de 3x – 2 = -2x + 43… Ça, ça devrait être un jeu d’enfant !
«Dragon Box Algebra» permet à beaucoup d’enfants (et de professeurs) d’économiser 30 heures d’apprentissage lourd, avec un taux de réussite insolent comparativement à celui de l’Education nationale. Imaginez ce que ces millions d’enfants pourraient faire de ces heures s’ils les mettaient au service de leurs talents.
Mais revenons à mon amie… Je lui propose de télécharger le jeu sur son smartphone, afin de permettra à son fils d’y jouer tous les jours. En quelques manips, nous arrivons au moment fatidique où il faut saisir le mot de passe pour payer le jeu… Et là, c’est le blocage total ! Mon amie est scandalisée et c’est un faible mot : elle HURLE au scandale ! Plus j’essaie de la raisonner, plus elle devient hystérique ! Je lâche prise lorsqu’elle commence à me rendre complice d’un vaste «complot» (sans même s’en rendre compte).
Son principal argument :
– On ne devrait pas profiter de la détresse des gens pour se faire du pognon !
Profit sur détresse
J’essaie de lui expliquer que tout ce qu’elle paie peut être considéré comme un «profit sur détresse». Par exemple, la charge principale d’un foyer, le loyer, profite d’une détresse potentielle. La plupart des gens s’épargnent cette détresse en s’en acquittant bien avant qu’elle n’apparaisse. Mais sans ce paiement, ce serait la détresse totale.
Toutes proportions gardées, lorsque la voiture tombe en panne, le garagiste «profite» de la détresse causée par cet imprévu pour facturer sa prestation ! Et que dire de la nourriture ?… Nos placards sont régulièrement réapprovisionnés d’avance, donc nous n’y pensons pas puisque c’est un automatisme. Mais nous faire payer la nourriture, c’est encore un «profit sur détresse»… Et pas la moindre : la faim est l’une des pires détresses humaines.
Presque tout ce que nous payons répare ou nous épargne une «détresse» ! Les jeux éducatifs épargnent aux enfants une détresse d’apprentissage. N’a-t-on pas d’autres combats à mener pour leur refuser ça ? Si je me focalise sur les enfants, c’est pour rester dans le cadre de mon exemple. Mais pour les adultes, c’est exactement le même principe. Vous pouvez vous épargner de nombreuses heures de pénibilité en lâchant-prise sur quelques PRINCIPES. Il y a forcément des postes de dépense à remettre en question régulièrement pour améliorer votre vie.
«Dragon Box Algebra» coûte 7,89€ ! C’est rien comparativement au service rendu : une tranquillité d’esprit totale au moment où apparaît l’une des plus grosses bêtes noires des élèves qui n’ont pas la bosse des maths… Rien ! Absolument rien ne devrait faire hésiter les parents.
Certaines personnes me diront :
– Mais avant de dépenser ton argent là-dedans, tu devrais attendre de voir si c’est vraiment nécessaire. Il se pourrait très bien que ta fille n’éprouve aucune difficulté en 4ème…
C’est très courant comme mode de pensée : attendre que ça aille mal avant d’agir… Or comme pour la faim et les courses, en ce qui concerne l’apprentissage, il convient d’agir AVANT la détresse. C’est ce que j’ai fait avec ma fille : le fait qu’elle sache résoudre des équations à 9 ans ne fait pas de moi le père le plus fier du monde… En revanche, le fait de lui alléger un calvaire d’apprentissage me rend heureux.
J’ai payé une AET ! Ne cherchez pas ces initiales sur Google, elles viennent de mon cerveau : Elina est couverte par une Assurance Equation Tranquillité…
Radin et Freebie Seeker : même combat ?
Vous pensez peut-être que mon amie est avare, pingre, radine… Eh bien pas du tout ! Un Freebie Seeker n’est pas un radin ! Dans son mode de fonctionnement le plus exagéré le radin cherchera les meilleurs plans de réduction. Il cessera tout achat à l’approche des soldes et négociera systématiquement les tarifs pour ressentir une victoire dans le cas où le vendeur céderait. Un Freebie Seeker ne veut pas que le produit soit payant ! Acheter le produit quelle que soit la réduction dérogerait à ses valeurs morales. Pour lui, le raisonnement est binaire : soit c’est gratuit, soit c’est payant, et si c’est payant, il shunte l’information (qui lui est insupportable) !
Autre distinction du Freebie Seeker comparativement au radin chronique : il refuse la dépense même si ce n’est pas la sienne. Lorsque j’ai proposé à mon amie d’offrir le jeu à son fils, elle s’est sentie offusquée, me disant qu’elle n’était pas à 7,89€ près… Ce qu’elle ne veut pas, c’est cautionner l’achat, même si son portefeuille n’est pas touché. Selon elle, tout ce qui concerne l’Education DOIT être gratuit ! Le seul qui pouvait lui offrir ce jeu, c’est un pirate informatique, ou l’éditeur lui-même, mais de façon impersonnelle (grâce à un jeu concours par exemple) !
Tout en défendant son PRINCIPE elle sacrifiait sans s’en rendre compte le plaisir d’apprendre chez son propre enfant ! Pire encore : elle le prenait à témoin pour lui faire dire que ce jeu était «bien sympa», mais qu’il ne valait pas un sou ! Plus je tentais de lui expliquer les avantages des jeux éducatifs, plus son combat devenait éducatif à son tour : elle voulait que son fils comprenne que ça ne se faisait pas d’acheter ce genre de jeux. D’ailleurs, si j’ai rapidement changé de sujet, c’est parce que ma fille était là, et que je ne voulais pas qu’elle se fasse éduquer par des mots qui volaient dans la pièce à plus de 10 décibels des miens…
Si c’était votre amie et que vous étiez juste deux dans la même pièce, je serais curieux de savoir comment vous feriez pour l’aider. Ou plutôt pour aider son fils et les générations suivantes…
Et ne me répondez pas «c’est toi le coach, démerde-toi !», car lorsque vous commentez un article d’auto-coaching, le premier à bénéficier du commentaire, c’est vous-même.
C’est à vous :
Je lui demanderais à ses yeux ce qui est le plus important.
Que son fils sorte de ses difficultés, progresse avec joie et aie confiance en lui et avoir cette tranquillité aussi au quotidien ?
Ou appliquer ses principes quel que soit le prix à payer par son fils et pester contre le monde sans avancer?
1 autre option plus cash mais c’est ce que cela m’a inspiré
Résumons, tu as une opportunité, accessible de surcroit. Une chance, une solution qui s’offre à toi et surtout ton fils d’avoir un vrai plus mais finalement tu préfères le minimum de base? Et son avenir, tu le vois avec le smic de base ?
Et donc, une personne a trouvé une idée géniale, qui marche pour aider peut-être son enfant et en fait bénéficier les autres. Parce que manifestement la base, ça marche mais pas pour tous… Elle y travaille, investit du temps, des moyens et de l’argent car les choses ne sont font pas par magie. Elle s’y consacrer et essaye d’en vivre, peut-être pour développer d’autres choses encore, qui sait? Mais, sa méthode et tout son travail ne doivent pas être rémunérés? Elle travaille gratuitement voire à perte donc? Le travail et la création, c’est gratuit ? Ce sont bien ça tes valeurs ?
A ta première proposition, elle répondrait que son fils trouvera sûrement un moyen de sortir de ses difficultés sans fléchir face à ces envahisseurs qui vont jusqu’à capitaliser sur l’éducation des enfants. Et au pire des cas, s’il n’y arrives pas, alors il suivra une filière littéraire : il n’aura plus que 2 années de souffrance à subir. Après quoi, ce sera de l’histoire ancienne.
Pour l’histoire du smic de base… Oui, je pense qu’elle préférera que son fils soit un bon travailleurs acharné qui nourrit dignement sa famille avec peu de moyens mais beaucoup d’amour… Pas comme ces gens qui profitent de la moindre faiblesse pour se faire de l’argent sur le dos de ceux qui souffrent… Et puis qu’est-ce que tu as contre les gens qui gagnent juste le smic ? Moi je gagne le smic, ça ne fait pas de moi quelqu’un de moins bien que toi !
Et oui, si on travaille pour l’éducation des enfants, on ne devait pas être rémunérés au-delà d’un certain seuil (contrôlé par l’état). Il faut trouver une autre source de rémunération si on veut gagner plus… Mais pas sur le dos des enfants handicapés par leur manque d’appétence pour les études.
Essaie de convaincre un Freebie Seeker de la musique qu’il devrait télécharger moins et consommer contribuer à la vie des auteurs-compositeurs-interprètes qu’il apprécie… Et donne-moi des nouvelles.
Mais évidemment, je comprends tout ce que tu dis et j’adhère…
Je chercherais un sujet ou problème que mon amie n arriverait pas à résoudre, de préférence suffisamment important pour elle, comme le calcul des intérêts de son prêt par exemple, et le jeu qui lui apprendrait simplement et agréablement à le faire….et un clin d oeil à la fin. Bon je suis une convaincue du bienfait des jeux et j’en ai largement profité lors de mes entretiens d embauche avec les tests psycho-techniques trop drôles et trop fastoches ( nos jeux préférés sur la plage). Outre l exemple des jeux, je retiens de ce texte plusieurs choses : de me demander ce que je veux comme résultat et de m offrir ou offrir le moyen d y arriver sans repousser sans raison valable une solution qui ne paraît pas suffisamment chère, que faire effort n est pas toujours la seule et meilleure solution ni un but en soi, que rien ou tout n’est un dû, que la valeur des choses n’est pas que financière, … voilà c’est à peu près tout à chaud. Maintenant je n ai plus qu’à réfléchir. Merci pour cette invitation !
Très bonne idée de chercher en toi ce qui est plus ou moins comparable aux principes dits (et non dits) dans ce texte. Car en effet, nous avons tous des principes de ce type dans des domaiens qui nous tiennent à coeur, là où d’autres n’ont aucun frein.
Je lui dirait que si elle donnait de l’argent de poche à son fils il pourrait choisir si l’achat du jeu était un bon achat. Et que dans le cas contraire, peut etre avait il perdu des dents et economisé l’argent que la petite souris lui avait apporté.
Est-ce que tu donnerais de l’argent à ton fils pour qu’il puisse décider si l’achat d’une barrette de haschisch est un bon achat ? Est-ce que tu laisserais tes enfant utiliser l’argent de la petite souris pour ça ?
Comme je l’ai écrit dans le texte, non seulement elle refuse de payer, mais elle mène un combat d’idées ! Dans son modèle éducatif, vendre ce genre d’applications est malsain ! Et il est important pour elle que son fils soit bien élevé, donc elle lui transmet ses principes !
Sur la gratuité, Dan Ariely a écrit beaucoup de chose intéressantes…
Sur les principes, c’est une autre histoire, pas facile.
Aujourd’hui, je n’ai pas voulu cautionner (c’était un déjeuner d’affaires, donc en frais) l’achat d’un bouteille d’eau minérale à 10€ dans un restaurant car je trouve ça scandaleux… Ridicule ou pas?
Le public de Dan Ariely est un public qui cherche à mieux comprendre ses biais et à les surmonter ou à les contourner. C’est un public qui se remet en question. Il est en quête de dépassement de soi. Ce qui est loin de la façon de vivre de mon amie qui est convaincue que le monde entier devrait suivre ses principes.
En ce qui concerne la bouteille d’eau à 10€, j’ai envie de répondre :
– Mais que faisiez-vous là-bas ?… Ne saviez-vous pas qu’à un moment ou un autre vous seriez affecté par une proposition ? N’y avait-il pas d’autres restaurants aux alentours ? Pourquoi ce choix ?
Le restaurant est sympa et les plats sont d’un rapport qualité prix acceptable pour le quartier
Face à autant de rigidité, j’aurais un peu du mal à contenir mon côté troll. Soit dit en passant, si elle s’énerve autant, c’est qu’elle sent que tu as raison, non? Son hystérie ne viendrait pas du fait qu’inconsciemment elle se rend compte que son propre problème de résolution d’équation quand elle était gosse aurait pu être résolu avec 8 Euros?
Ca a de quoi faire péter les plombs, non? 😀
Je vois que tu as essayé de lui faire comprendre par des exemples que c’est un biais cognitif, pour pas dire plus. Tes exemples en prime étant pertinents (et un peu troll aussi), cela a du l’agacer encore plus.
As-tu essayé l’emploi de vocabulaire “savant” comme biais cognitif, neuro-science? J’ai remarqué que cela arrête le discours des gens. C’est plus toi qui parle, mais “la science”. Ca laisse place au doute, et cela laisse place au “essaye, t’as rien à perdre… Où si, 8 euros…. Mon Dieu, quelle horreur! :-D” Ca marche pas toujours du premier coup, mais j’ai un exemple sous les yeux avec qui ca a fini par marcher.
Créer un jeu, ce n’est pas gratuit. Pourquoi les créateurs ne devraient pas être rémunérés? 60 Euros en moyenne un jeu en France. Sauf que pour un français, être prof, c’est une vocation, pas une rémunération. Et l’éducation, c’est gratuit. Ca fait parti de notre inconscient collectif de français.
La science est un bon fanion à agiter pour les personnes qui doutent et qui ont besoin de quelque chose de solide et de précis à mettre face à leur doute. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne classe pas les personnes qui doutent ou qui hésitent dans le Freebie Seekers (sauf si le doute dure des années)…
Dans sa jeunesse, il n’y avait pas de logiciels éducatifs à 8€. Si aujourd’hui, on peut proposer ces prix, c’est parce que le nombre de consommateurs a augmenté, la logistique s’est allégée et aussi parce qu’il est plus facile de faire marcher le bouche à oreille lorsque le produit est vraiment bon (notamment grâce aux réseaux sociaux). Donc on est très en dessous du prix de sa jeunesse, avec certainement des bénéfices bien plus importants pour les concepteurs. Donc je ne pense pas que ce soit ce genre “d’humiliation” qui la bloque, mais je retiens l’idée (pour un autre article hors Freebie Seeking), car «avoir peur de l’humiliation» fait partie des principaux freins à l’action.
Dans son cas, je dirais que 8€ ou 800€, c’est pareil, puisque de toute façon, la conclusion est 0 !
Ce qui est possible (maintenant que tu m’y fais penser), c’est que ses parents se soient “ruinés” en professeurs particuliers, et qu’à un moment ils aient mis la pression pour que l’investissement soit à la hauteur (sans forcément le dire comme ça). Dans ce cas, ça peut laisser des stigmates, et là, effectivement on entre dans un COMBAT anti-fric.
Ceci dit je ne voudrais pas décourager une personne qui nous lit : les cours particuliers donnent souvent de bons résultats. Ce qu’il faut éviter, c’est faire ressentir à l’enfant le poids de l’échec, et surtout, le féliciter ainsi que le précepteur lorsqu’il y a des résultats. Les séquences du genre :
– Papa, j’ai eu 18/20 en maths !
– Vu ce que ça me coûte, y a intérêt…
Sont à éviter.
Bref, je me confrontais à une VALEUR. Son discours était universel et dépassait le cadre de son nombril. LE JEU devait être gratuit. Comme je l’ai écrit, qu’il soit gratuit pour son portefeuille n’était pas suffisant pour qu’elle adhère à ce «profit sur détresse»…
Cette personne n’étant visiblement pas seul dans ce type de comportement, j’insiste un peu sur le côté “inconscient collectif” FRANCAIS de la gratuité de l’apprentissage.
Il suffit de voir le salaire moyen des profs en France. Je suis tombé il y a peu sur un classement par pays sur le sujet, et la rémunération du personnel enseignant en France laissent pantois.
Et par effet de bord, la relation au coaching ne souffrirait-elle pas du même inconscient? Être coach, c’est avant tout une vocation, non? Comme avocat et informaticien…
Ca ne va pas forcément aider à trouver une réponse adéquate pour le cas de ton amie.
L’éducation n’est pas gratuite, c’est la collectivité qui paye. Serait-il possible, légalement, qu’elle offre l’accès à ce jeu sur un ordinateur du CDI dans l’établissement ou va son fils? (Ou qu’elle monte une association de parents qui fassent pression pour que les merveilleuses connaissances que “nous” avons aujourd’hui en pédagogie soient utilisées (de façons bénéfiques) par les appareils d’état) (Bien du courage à votre amie)
C’est une piste, car en effet, s’il y a moyen d’associer ce jeu à un cadre gratuit*, ce sera comme chez-moi à la maison. Son fils a le droit de jouer sur la tablette de ma fille, car c’est une visite amicale (peu importe le prix de la tablette ou du jeu).
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* Nous sommes bien d’accord que c’est assimilé à du gratuit, puisqu’il y a toujours quelqu’un qui paie. Mais il faut que ce soit transparent, avec «Entrée gratuite» affiché sur la porte, d’une façon ou d’une autre.
Ceci dit, elle ne pourra pas le faire elle-même puisqu’elle devra entrer dans les considérations financières. Elle ne pourra jamais rejoindre une Association dans ce domaine, car lorsqu’elle verra le frais qu’elle devra concéder pour rendre les choses gratuites, elle va pourrir la vie de la permanence…
Il faudrait que JE le fasse, et que je lui dise ensuite que c’est gratuit au CDI ou dans la médiathèque (si l’un des 4 appareils est disponible au moment de son passage)… Elle aura ainsi un sentiment de gratuité.
Le truc est que mon tarif est de 133€/heure. Il faudrait vraiment que ce soit une amie très chère…
L’humain est un mammifère, les mammifères apprennent par le jeu… as-tu déjà vu un gnou faire un cours de chasse à des lionceaux?!
Maintenant CB, s’il te plaît.
Je crois que je ne vais pas vous mettre en contact 😀
Le freebie seeker est certes un statut mais il est surtout un mode de vie.
Je peux trouver gratuitement (après avoir payé mon abonnement internet, cela va de soi 🙁 ) des informations sur la pyramide des besoins de maslow et je disposerai alors d’une connaissance superficielle de ces éléments de motivation….je crois accéder à la connaissance mais je n’accède qu’à une infime partie de l’intelligence et surtout à une intelligence fractionnée : un légo à gauche, un légo à droite, un autre ailleurs. Je vais surement réussir à fabrique un joli tas de quelque chose avec toutes ces choses gratuites !!!!
Je peux, si je comprends la notion d’investissement, ACHETER (désolé pour le GROS mot) trois livres de cet excellent penseur comme “Être humain”, “Devenir le meilleur de soi-même” et “L’accomplissement de soi”. Il y aura certes des redondances et la notion de pyramide n’est pas encore formalisée mais j’accèderai à une pensée globale et de nombreux points à peine entraperçus dans les versions gratuites me sauteront aux yeux et éclaireront de nombreuses problématiques rencontrées dans ma vie en fournissant d’autres solutions….
Maslow a énormément travaillé sur le lien entre frustration et névrose.
Sur quoi travaille le freebie seeker ?
Moi je poserai la question “Et si c’est moi qui offre le jeu à ton fils tu trouveras ça toujours aussi anormal”
Je peux très bien le faire en plus et sans me ruiner. J’ai beaucoup de déplacement et je suis souvent logé chez l’habitant. Une fois une amie était gênée que j’offre une babiole à sa fille. Le truc avait couté 15 euros. Si j’avais du me payer l’hôtel et les repas pendant les 3 jours du salon j’aurais payé 300 euros.
J’essaierais de compredre quelle est la valeur qui guide le principe.
Si tant de gens en France ont pour principe que tout ce qui touche à l’éducation doit être gratuit, cela doit probablement venirs de valeurs. Je met “valeurs” au pluriel parceque les valeurs de chacun, même pour justifier le même principe, peuvent être différentes. Si on ne comprend pas les motivations de la personne, on ne trouve rien de pertinent à lui dire !
Si ses valeurs sont en cohérence avec les miennes (c’est une supposition) il se pourrait qu’elle considère que l’éducation doit être gratuite pour être accessible à tout le monde et que tous les enfants aient la même chance. C’est un idéal auquel elle peut contribuer par des engagements sociaux, politiques, créatifs, artistiques … mais dans la vraie vie, on a pas atteind cet idéal. Comme avait dit Coluche, la bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent bien par terre.
Est-ce que cela va servir à rendre l’éducation plus accessible à tous qu’elle se refuse d’offrir à son enfant une solution à sa difficulté ? Elle pourrait même développer les valeurs qui lui tiennent à coeur en disant à son fils quelquechose comme : ” J’ai du faire un compromis à mes valeurs pour payer ce jeu qui viens de te rendre service. Je pense qu’il devrait être gratuit pour que tout le monde puisse en bénéficier. Au moins fais en profiter tes amis. Comme ça on aura aidé les gens que nous pouvons”.
Bien d’accord que l’éducation ne devient pas gratuite parcequ’elle est prise en charge collectivement.
Les enseignants font partie de ses personnes qui rendent un des plus grands services à la société. Il y a aussi les éboueurs et autres “techniciens de surface” qui nous permettent de vivre dans la salubrité, c’est précieux ! Ceux ci et d’autres ne sont pas remerciés (payés) à la hauteur du service qu’ils rendent. Le problème ne me semble pas la banalisation de l’éducation, mais la banalisation du collectif.
Si nous accordions plus de valeur au collectif, nous serions heureux de remercierceux qui en produisent la qualité.
En invitant son enfant à partager le jeu qu’elle aura du se compromettre à acheter, elle oeuvrera plus pour ses valeurs d’éducation pour tous qu’en se refusant à cet aménagement avec la réalité du jour.
Il s’agit d’un jeu certes éducatif, mais un jeu. S’il était présenté dans une boîte avec un plateau et des pions, dans un magasin, exigerait-elle du commerçant de lui donner le jeu sous prétexte qu’il est éducatif? Selon elle, il ne devrait plus y avoir de commerce des jeux éducatifs? Ce qui reviendrait à les supprimer… nivellement par le bas etc. Créer un jeu logiciel a autant de valeur que fabriquer un jeu matériel. Je ne comprends même pas son principe. C’est contraire à « tout travail mérite salaire », à quoi j’imagine que ton amie adhère vu ses convictions. Elle a trop été habituée aux apps gratuites, et oublie qu’elles ne peuvent exister que grâce à la pub ou parce qu’à un moment donné le créateur devra bien réussir à en vivre. Il faut évoluer et comprendre que le digital sera partout, et pas gratuitement. Nous sommes juste dans une phase transitoire où le digital mixe du gratuit et payant.