Vous arrive-t-il de répéter des formules bâties sous la forme :
Je ne suis pas…
ou encore
Je n’ai pas…
Par exemple :
- Je n’ai pas le temps
- Je n’ai plus 20 ans
- Je ne suis pas aidé(e)
- Je n’ai pas d’argent
- Je ne suis pas aimé(e)
- Je n’ai pas eu de bons parents
- Je n’ai pas assez de relations
- Je n’ai pas une assez bonne (ou belle) voix
- Je ne suis pas assez intelligent
- Je ne suis pas beau / belle
- Je n’ai pas l’esprit de compétition
- Je n’ai pas assez d’ambition
- Je ne suis pas sportif / sportive
- Etc.
En coaching, on appelle ces formules des «prétextes pour ne pas avancer». C’est dur à entendre pour une personne qui a l’habitude d’utiliser ces formules pensant qu’il s’agit de raisons légitimes…
C’est une façon détournée de prononcer le paradigme redoutable : «Je n’ai pas le choix !».
Si vous vous entendez dire ce genre de choses, je vous propose un exercice de pensée : au lieu de valider vos propos (ça peut réconforter sur l’instant), essayez d’y voir l’arbre qui cache la forêt. Ou devrais-je dire, l’arbre qui vous chasse du Jardin d’Eden…
Le maître de midi
A ce propos, j’ai une petite anecdote vécue à vous raconter. Ca concerne un jeu télévisé : « les 12 coups de midi » (sur TF1 chaque jour – y compris le week-end – entre 12h00 et 13h00). Le principe est basé sur des quizz orientés culture générale. La chance, le stress, le choix, les défis et la logique ont une belle place dans les questions qui sont proposées. L’animateur est jovial, le public bon-enfant. C’est très sympa !
De novembre à Décembre 2012, un facteur nommé Sébastien a enchainé les victoires de façon impressionnante. Ce qui le distinguait des autres champions, c’est sa façon de livrer son raisonnement à haute-voix : par comparaison, par élimination, par intuition… D’une certaine manière, il livrait des cours de réflexion.
Il a enchainé 37 victoires (111 concurrents), avant de tirer sa révérence à quelques jours de Noël.
J’en ai parlé à un client lors d’une séance de coaching. Ce Responsable Qualité devait perfectionner son anglais en rejoignant un atelier de suggestopédie organisé par son entreprise. Il se montrait particulièrement dénigrant envers la méthode, répétant souvent :
Je ne suis pas un rat de laboratoire
Sa Direction voulait d’abord que je l’aide à prendre conscience de son incompétence dans le domaine du Développement Personnel.
>> L’incompétence inconsciente ne permet pas d’entamer un quelconque processus de formation ou de performance).
Après quelques phrases admiratives sur Sébastien, « le maître de midi », mon client a lâché ceci :
« Le type dont vous me parlez est facteur, il n’a pas le droit de travailler plus de 35 heures par semaine… Le reste du temps, il bouquine. Il a le temps. Moi, je ne suis pas facteur ! »
>> Le dénigrement est le premier indicateur d’une incompétence inconsciente).
Il espérait terminer là-dessus, convaincu que derrière les victoires de Sébastien, il n’y avait aucune méthode et peu de volonté. Uniquement du bachotage d’une personne qui ne savait pas quoi faire de son temps et de sa vie…
J’ai alors confronté son prétexte :
« Dans ma belle-famille, il y a un facteur : il passe ses après-midi au bistrot. Je ne pense pas que Sébastien, le maître de midi ait le temps de lire des encyclopédies parce qu’il est facteur. Je pense plutôt qu’il a CHOISI un métier qui lui permet de lire des encyclopédies. »
Le CHOIX
L’idée de cette analogie est d’aider mes clients à prendre conscience qu’ils ont choisi leur métier, et qu’ils ont la liberté d’en choisir un autre, à tout moment. Il est possible d’atteindre l’excellence par contrainte (c’est le cas de certains champions olympiques qu’on canalise très jeunes), mais en général, on décroche des médailles grâce à une attitude volontaire.
Le SENS
Parfois, je parle à mes clients de Charles AZNAVOUR :
Saviez-vous qu’il se lève tôt chaque matin pour faire 1h30 d’exercices d’assouplissement du dos ? Sinon, l’ensemble de sa journée est très douloureuse et ça peut étouffer sa voix, en soirée. Souhaitant servir à son public des spectacles de Qualité, et se souvenant de la fois où il dut annuler une représentation (la seule fois de sa vie), il s’évertue à exécuter ces exercices avant toutes autre action. Il pourrait se faire opérer, mais la chirurgie ayant donné peu de résultats concluants chez d’autres patients, elle pourrait mettre fin à sa carrière. Il préfère son rituel matinal, aussi contraignant soit-il.
(vu dans l’émission «Thé ou Café» sur France 2. Une émission que j’aurais bien intitulée : «Le Développement Personnel selon Charles AZNAVOUR»)
lorsque j’évoque cette attitude, certains clients me répondent quelque chose du genre : « avec le pognon qu’il a et le métier qu’il fait, il peut faire du sport toute la journée avec un le meilleur coach sportif ! Moi, j’ai à peine de quoi m’inscrire à une salle de sport, et la dernière fois que je l’ai fait, j’y suis allé 3 fois, et j’ai arrêté parce que je n’avais pas le temps… »
Il est vrai que Charles Aznavour a de l’argent et du temps. Mais alors, pourquoi chante-t-il toujours ? Il pourrait vivre de ses rentes, se payer le meilleur chirurgien du dos, et passer ses prochaines années au bord de sa piscine, au lieu de se soucier de la Qualité de ses prochains spectacles… Tout ça doit être très fatiguant… Ménagez-vous Charles ! Et faites place aux jeunes !
Qui êtes-vous ?
Sébastien a su faire des CHOIX et Charles a su donner un SENS à sa vie. Mon métier consiste à proposer des solutions à des personnes qui veulent donner un SENS à leurs actions, et qui veulent multiplier leurs CHOIX. Je propose des processus qui permettent de débloquer des situations définitivement, d’adopter la meilleure attitude face à un objectif, de créer de bonnes habitudes en remplacement des anciennes, de libérer des Energies nouvelles, et ce faisant, de ressentir un bénéfice à vie…
- Je ne suis pas boulanger !
- Je ne suis pas facteur !
- Je ne suis pas chanteur !
- Je ne suis pas banquier !
Et si vous vous focalisiez sur ce que vous êtes ?
A force de croire que vous n’avez pas le choix, que vous ne pouvez pas être qui vous voulez être, vous en arrivez à croire que les êtres d’exception n’ont pas eu le choix non plus. Vous finissez par croire qu’ils n’avaient qu’un seul destin, inscrit à la naissance, et qu’ils ne peuvent rien y changer : Charles AZNAVOUR était donc condamné à réussir dans la chanson !
C’est triste… Je suis sûr qu’il aurait fait un excellent facteur…
A++
Stéphane SOLOMON
C’est vrai, on a quasiment toujours le choix.. Faire ou ne pas faire..
Il est parfois plus confortable de trouver des responsables.
Pour moi, c’est : aide-toi le ciel t’aidera
A chacun “son truc” n’est ce pas !
Oui… Est c’est mon truc aussi :
– Lorsque je me laisse aller, je vois peu de miracles. Tout ce qui arrive est logique, et devait arriver.
– Lorsque je m’occupe de moi, des milliers de miracles apparaissent, et de nombreuses choses «tombent du ciel»
Alors si on me dit «aide-toi, le ciel t’aidera», je réponds AMEN !
Un important facteur de réussite, c’est la confiance en soi! Alors pourquoi se fermer des portes ? SeniorFlex asbl aide les seniors à se réorienter pour leur 2° partie de vie. Nous aimerions pouvoir soumettre ce remarquable article a ceux de nos seniors qui se posent des questions… Pourriez vous nous y autoriser ? Voyez notre site www;seniorflex.org,V° Flexsenior, nous sommes actifs sur la Belgique et sur la France. D’abord Lobbyistes pour améliorer les conditions d’exercice d’une activité lucrative, nous aidons nos membres adhérents à se ré-orienter , selon leurs choix et leurs désirs…Nous , l’équipe du Bureau actif, sommes tous bénévoles cependant! Merci pour vos billets toujours très positifs!
Oui, mille fois oui ! La seule condition est que je sache où mon article est dans quel usage, pour éventuellement, l’adapter au contexte.
D’ailleurs, je vais en écrire un autre plus orienté Séniors, que je suis prêt à partager.
J’ai beaucoup de lecteurs de plus de 60 ans qui ne s’engagent pas dans les programmes payants (notamment celui sur la confiance en soi, puisque vous en parlez…). C’est très inquiétant. A croire que la fin des contraintes professionnelles (extérieures) met fin à beaucoup d’autres choses, plus intérieures…
D’ailleurs, je pense que vous pourriez écrire aussi un article que je publierai volontiers.
A 45 ans, je ne suis pas spécialement bien placé pour dire au Séniors “bougez-vous !”. Donc si vous pensez que vous pouvez être convaincants, je me ferai un plaisir de publier un article sur ce thème, d’une personne qui sait de quoi elle parle.
«Vous n’avez pas l’âge de vos artères, vous avez l’âge de vos projets…»
senior – le grand mot – après les jeunes, les ados, les adultes, les vieux. Pourquoi toutes ces ségrégations qui ne représentent rien. Il y en a qui sont vieux d’esprit, de courage, de projets, même en étant jeunes. Et vice-versa. J’attends bcp de ton prochain texte sur les projets qui nous restent, malgré les années qui passent et la force qui nous quitte qd mm un peu. Merci
Tout à fait d’accord avec ce raisonnement et je leur tire mon chapeau. Le plus dur est de savoir qui on est et ce qu’on veut vraiment. Je me pose encore la question me concernant …
Ce qui est difficile même si on a l’impression de savoir de mieux en mieux qui on est, c’est, je trouve, d’arrêter de dire “je ne suis pas ” parfois en faisant quelque chose qui prouve qu’on l’est, au contraire! Ex: je chante ou je déclame et je dis “je ne se suis pas…” devant des étudiants! Comme quoi, c’est dur de se dé/reprogrammer.
Bonjour Jean-Louis,
Lorsque vous chantez, vous faites de l’Art. Ce faisant, vous provoquez en vous et autour de vous l’effet Catharsis. Vous jouez un rôle qui vous permet de vous décharger. C’est très bien comme ça. Que serait notre vie sans l’émotion de l’Art ?
L’hyperintention qui accompagne l’Art est une façon de dompter la peur.
Lorsque Daniel BALAVOINE chantait «Je ne suis pas un héros», il y avait quelque chose de paradoxal et de magique qui se produisait : Il devenait un héros.
Il y a une différence entre s’épancher sur une oeuvre d’Art, et se laisser à aller à l’atermoiement. Le première attitude vous permet de créer de l’Energie utilisable à volonté. La seconde est une fuite d’Energies.
Chantez et dansez !
Stéphane
Très intéressant… et décapant, une fois de plus !
J’ai l’impression que ces réactions apparaissent souvent chez les jeunes à l’adolescence, lorsque les repères de l’enfance disparaissent et que la confiance en soi est peu à peu grignotée par la peur du regard des autres.
En tant que parent, on aimerait bien pouvoir enrayer cette “mécanique” qui devient vite un cercle vicieux, mais on est souvent juge et parti… et pas toujours le meilleur exemple en la matière !
Même réaction que les interlocuteurs qui me précèdent : vous posez les VRAIES questions
Reste par ailleurs à trouver une réponse à celles-ci et je ne vois pas une de vos cessions de formation centrée sur cette problématiques fondamentale pour appréhender la vie et être heureux
Sans doute n’est ce pas si simple ..
Je crois que c’est la 1ère fois que je commente… parce que j’essaie de mettre en pratique cette façon de voir les choses depuis quelques temps et de ne plus me dire systématiquement “je n’ai pas le temps”. Le chemin est long ! Mais vous m’aidez ! merci
Un article qui vise juste, comme toujours. Avant je disais “je n’ai pas le temps de”. Avec votre programme j’en ai gagné ; mais surtout j’ai réalisé que c’était souvent une question de choix. Dorénavant je dis “je ne prends pas le temps de”.
Savoir qui l’on est et ce que l’on souhaite vraiment est un long travail, difficile à entreprendre. Il est plus facile de se plaindre en se persuadant que l’on n’a pas d’autre choix possible.
Alors si vous avez des outils, Stéphane, usez de maïeutique pour nous y aider !
Tout d’abord, merci Stéphane pour ce partage de connaissances, que j’ai beaucoup de plaisir à lire … lorsque j’en trouve le temps ! 😉
Pour ma part, je peux relier tout à fait cet article à une chose que Steve Job a dit lors de son discours à Stanford, et qui a changé ma manière de voir les choses et tous les prétextes qui nous empêchent d’avancer. Il a dit:
“Se souvenir que la mort viendra un jour est la meilleure façon d’éviter le piège qui consiste à croire que l’on a quelque chose à perdre. On est déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.”
Alors oui, je pense qu’en choisissant de suivre son coeur plutôt sa tête, tout en adoptant une attitude volontaire, on va bien plus loin !
Et comme vous le dites si bien:
– “Lorsque je m’occupe de moi, des milliers de miracles apparaissent, et de nombreuses choses «tombent du ciel»
merci pour cette proposition de gymnastique mentale.
Au début j’avais envie de vous dire : “à quoi bon?”. Beaucoup d’effort pour pas de résultat concret.
mais je me rends compte que des phrases perpétuellement négatives pèsent terriblement sur l’entourage; et même si sur le moment, elles vous permettent de vous justifier à vos propres yeux, donc d’éviter le “cafard” lié au renoncement (puisque ce n’est pas de votre faute), elles n’avancent à rien .
Donc, au moins, allégeons l’ambiance!
J’avais mis cet article sur le côté pour le lire ; et j’ai drôlement bien fait car j’ai enfin pris le temps de le faire et j’ai pris beaucoup de plaisir et d’énergie (positive) à le faire! Merci Stéphane.
J’ai passé de (très) longues années enchainée au paradigme “je n’ai pas de chance” et j’ai lu “Comment apprivoiser son crocodile” (Catherine Aimelet Périssol). Je me suis responsabilisée, devenue actrice de ma vie – ouf!
Et puis sournoisement je me suis laissée enchainer par “je n’ai pas le temps” – et en premier lieu j’ai arrêté de prendre soin de mon Crocodile, il a eu faim et il a recommencé à me grignoter de l’intérieur !
Les messages de Time Coach m’ont encouragés à sortir de cette spirale négative dans laquelle je retombe lorsque “je ne prends pas le temps”.
Lire et participer régulièrement à Time Coach aiguise mon “œil d’autocoach” tout comme la pratique de la photo aiguise mon regard sur le quotidien, voire le banal.
Grand grand merci 🙂
Je souhaite ajouter au je ne suis pas les MAIS mis en bout de phrase :
Ceux qui nous permettent de nous excuser de ne pas faire ou d’excuser des attitudes (personnelles ou d’autres personnes).
Si rationaliser est parfois nécessaire il faut trouver une autre façon car ce mot est néfaste employé ainsi.
Pa s de “je ne suis pas… Mais “