J’ai failli détester les hommes

Samedi en fin d’après midi, je me suis autorisée une pause de 24h pour, entre autres, écrire un nouvel article. Tout est parfait, mon mari s’occupe des enfants et j’ai le lieu idéal pour cela : un mobil-home au sein d’un camping en pleine nature à moins de 40 minutes de chez moi. Je connais le domaine par coeur, il est sécurisé et les vacanciers surtout en basse saison sont respectueux des règles de vie en communauté.

Comme pour ancrer ce moment, j’ai pris une rapide photo de ce qui s’offrait à moi en levant les yeux.

Après avoir pris possession des lieux, j’installe mon environnement de travail. Le vent souffle beaucoup, je décide donc de rester à l’intérieur. Je déplace la table du salon pour avoir vue sur la terrasse et les pins environnants.

Il est 22h45, je suis en pleine rédaction du prochain article sur la Rupture de Pattern, quand je vois un homme dehors, absorbé sur son smartphone. Il reste devant chez moi et je trouve cela étrange. Je reste concentrée et tente de faire abstraction de sa présence même si les quelques regards qu’il lance en ma direction me mettent mal à l’aise. Je me raisonne et replonge le nez sur mon écran quand j’entends cogner à la porte-fenêtre. 

Je m’approche et je lis sur son smartphone :

  • Parcel 809 ?

traduit depuis une langue qui m’est inconnue. Je comprends qu’il est perdu. C’était donc la raison de sa présence ! Il cherchait comment formuler sa requête.

Rassurée, je décide de l’aider à trouver son chemin. Je prends le plan du domaine et comme l’emplacement recherché est très proche, je l’y accompagne. Arrivés à notre destination, il me montre à nouveau son écran sur lequel je lis furtivement :

  • Lady alone ?

Mon cœur s’emballe, je laisse échapper un «non» mal assuré avant de me diriger aussi rapidement que possible chez moi. Je m’enferme à clé, me calme et envoie quelques messages pour raconter ma mésaventure. Je raisonne mon mari, qui, comme un lion en cage était prêt à venir (je ne voulais laisser les enfants seuls, en pleine nuit).

Quelques minutes plus tard, revoilà l’homme sur ma terrasse, qui visiblement n’a pas compris mon refus. Il cogne à la porte-fenêtre et prononce des mots que je ne comprends pas. Je reste encore persuadée qu’il va finir par comprendre et j’attends sans bouger… Il se passe un temps que je trouve incroyablement long et je finis par appeler la sécurité qui arrive rapidement et avec qui j’échange quelques mots assez décousus. L’homme a dû les entendre arriver, il était déjà au bout de l’allée. Je ne l’ai plus revu. 

Merci à mon ange

Cet épisode terminé, je m’enferme à nouveau. Il est 23h45. Je m’écroule et pleure comme cela ne m’était pas arrivé depuis un long moment. Un ami qui était resté sans réponse à mon message, inquiet, m’appelle. Je décroche mais suis incapable d’aligner 3 mots… Il me parle et me dit «vas voir ce que je viens de t’envoyer».

3 clics plus tard, je suis devant une vidéo et mes sanglots sont désormais mêlés à des éclats de rire. Je sens que je me détends et j’arrive à parler, avec de temps à autres des montées d’émotions qui s’imposent à moi. Il m’a parlé de tout, de rien et m’a envoyé 5 vidéos à des moments bien choisis de notre conversation. Nous avons raccroché à une heure avancée de la nuit et comme pour continuer ce qu’il avait entrepris, il m’a régulièrement envoyé des photos, vidéos ou messages irrésistiblement stupide qui trainent sur Internet. 

A-t-il utilisé la technique de la Rupture de Pattern sur moi ? Oui ! Et je lui en suis infiniment reconnaissante. Sans nier ce que je vivais à cet instant, il a saisi l’urgence de modifier l’état dans lequel je me trouvais et sa première vidéo a diminué mes symptômes. Grâce à ses autres vidéos et sa présence simultanée au téléphone, le rire a peu à peu pris la place de l’angoisse et je me suis libérée de la charge émotionnelle négative qui s’était emparée de moi. 

Il m’a sortie de l’état émotionnel dans lequel je me trouvais grâce à l’humour qui a parfaitement contré l’angoisse. Je suis passée de :

  • Nous vivons une époque où une femme ne peut s’autoriser quelques heures de solitude

à

  • Qu’est-ce que je peux faire de ça ?

Puis j’ai repensé au commentaire que David a laissé sous l’article de Stéphane intitulé «Un ange passe…». Je tiens à le féliciter car il est le seul à citer clairement la Rupture de Pattern. Cependant, dès qu’il tente d’aborder l’article sous l’angle technique, il est gêné par la «froideur» du processus. 

Autrement dit :

  • Si ce n’est pas naturel, si c’est technique, c’est froid !

Samedi soir, même si je savais que mon ami utilisait une technique avec moi, j’ai ressenti une attention particulière doublée d’une amitié chaleureuse et bienfaisante. J’ai vu un ami qui m’a aidée du mieux qu’il a pu en utilisant son talent de manipulateur.

Et il a vraiment bien fait !

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