Une question de Confiance 1/2

La Confiance en soi, ça vous dit quelque chose ?

Avant les années 70 on en parlait très peu. C’était un secret d’initiés. Depuis, les temps ont bien changé, même dans les émissions de télé-réalité on en parle quotidiennement :

  • Ait 1 peut plu 2 confience an toit !

Pour beaucoup, avoir Confiance en soi, c’est oser sauter à l’élastique ! A ceux-là je réponds qu’il faut quand-même avoir Confiance en l’élastique ! D’autres vous parleront de «Confiance illimitée» ! Je crois que c’est un peu exagéré : la Confiance illimitée n’existe que dans un cadre limité

Par exemple, supposons que vous décidiez de vous associer avec un ami d’enfance pour créer et gérer une entreprise. Il s’agit d’une personne que vous connaissez très bien, donc la relation de Confiance est clairement établie. C’est un ami : jamais il ne vous causera du tort volontairement, et il fera tout pour vous sortir d’affaire en cas de problème. Ceci dit, malgré toute son amitié, votre associé a un défaut : il a la dépense facile. N’importe quel vendeur zélé pourrait lui vendre ses produits, y compris ceux dont l’entreprise n’a pas besoin…

Vous avez donc Confiance en votre ami et associé, mais elle est limitée à un niveau. Pour faire face à ce manque de confiance, vous allez fixer une règle de conduite : avant tout achat, il doit vous avertir et vous convaincre de l’utilité du produit. La décision doit donc se prendre à deux, c’est plus prudent.

C’est ce que j’entends par poser «un cadre de Confiance» : vous ne remettez pas en question l’intégrité de votre associé, vous ne lui interdisez pas l’accès au chéquier ou à la carte bancaire, mais reconnaissant tous les deux son point faible, vous posez des règles à deux, en bons associés qui se respectent mutuellement.

Malgré ce principe de prudence, à chaque fois que vous partez en voyage ou que vous êtes difficilement joignable, cette règle lui pèse, et il s’autorise quelques incartades dues à votre indisponibilité. Il a souvent tort, et lui-même reconnaît que face à un vendeur convainquant il ne sait pas dire non, et peut perdre de vue les besoins réels et les objectifs de l’entreprise… Que faire ? Vous avez beau lui rappeler que les décisions d’achat doivent se prendre à deux, il vous répondra que lorsque vous n’êtes pas joignable, il faut bien que quelqu’un tienne les rênes, tant au niveau des ventes que des achats. Il a raison !

Vous allez donc resserrer le cadre en établissant de nouvelles règles de conduite qu’il conviendra de respecter en votre absence. Par exemple, limiter les dépenses à 1.000€ par semaine maximum. C’est une enveloppe budgétaire, une marge de manœuvre qui lui donne une certaine autonomie et qui vous permet de garder Confiance, car vous savez que la santé financière de l’entreprise peut faire face à ce rythme, même s’il est injustifié.

Le Respect mutuel que vous avez l’un pour l’autre, et la reconnaissance de vos forces et de vos faiblesses, permettent d’encadrer la Confiance, et donc de la maintenir. C’est une confiance illimitée dans un cadre limité, et c’est tant mieux ! La Confiance aspire à s’étendre autant que l’Univers, c’est donc en étendant le cadre que la Confiance peut être étendue. Elle prendra sa place dans un plus grand espace :

  • Nous pourrions étendre la limite de 1.000€ à 1.200€ par semaine. La confiance reste illimitée entre les deux amis, mais le cadre est plus étendu
  • Nous pourrions aussi décider que l’associé a carte blanche pour tut ce qui concerne les dépenses informatiques, car ses compétences lui permettent de dire OUI ou NON de façon pertinente.

Dans les deux cas, le cadre s’étend, et la Confiance fait de même.

La question

Nous voyons que les règles de conduite (autrement appelées «principes») sont nécessaires pour créer ce cadre de Confiance. Mais de quelle Confiance s’agit-il ? Ces règles que vous fixez sont-elles faites pour que vous puissiez avoir Confiance en lui ou en vous ?

Si je vous pose cette question, c’est qu’il y a un piège, vous devez vous en douter… De toute évidence ces précautions vous permettent d’avoir Confiance en lui, et la question ne se pose pas. Et pourtant, la question reste posée et j’aimerais que vous y réfléchissiez en profondeur, acceptant l’idée qu’il y a un ++ derrière la question (qu’elle demande une certaine contemplation). J’irais même plus loin : j’aimerais que vous m’expliquiez pourquoi ces principes tiennent davantage de la Confiance intérieure que de la Confiance extérieure. Non seulement je suis sûr que certains d’entre vous me donneront la réponse attendue, mais je m’attends à apprendre des choses. La question reste ouverte.

Je vais demander à celles et ceux qui ont déjà vécu un coaching personnel ou professionnel avec moi de ne pas répondre (je sais, c’est frustrant), car si nous avons déjà exploré cette thématique ensemble, vous n’aurez pas besoin d’y réfléchir (ou très peu, car vous avez la réponse). Si mon but était de vous donner une réponse toute faite, je répondrais immédiatement. Donc l’objectif de cette première partie est de pousser votre réflexion, tout en l’orientant vers une conclusion proactive.

Bien-sûr, vous avez aussi le droit, après réflexion, de ne pas être d’accord avec la conclusion vers laquelle je souhaite vous mener.

A vos neurones++

Stéphane

PS : Je vais poser la même question dans ma Newsletter gratuite, mais différemment, en prenant un exemple plus facile. Je vous donnerai le lien où vous pourrez suivre les discussions.

11 réflexions au sujet de « Une question de Confiance 1/2 »

    1. Bonjour Caroline,

      Merci pour la question, car ce n’est peut-être pas évident pour tous.

      – La confiance intérieure, c’est la confiance en soi
      – La confiance extérieure, c’est la confiance que vous accordez à l’autre (aux autres).

      Donc la question est :
      ——————————
      Ces règles que vous fixez sont-elles faites pour que vous puissiez avoir Confiance en lui (votre associé) ou en vous ?
      ——————————

      La plupart des gens répondront que vous fixez ces règles pour avoir confiance en lui (confiance extérieure), mais pourriez-vous me donner des arguments qui relèvent plutôt de la confiance en soi ?

      1. ok, j’avais peur que ce soit ça :(. Elle est dure vot’question m’sieur !
        Je dirais que si l’on a pas confiance en soi, on ne se sentira pas légitime pour amener l’autre à reconnaître ses points de faiblesse, et que l’on n’osera pas lui proposer un cadre.

        1. Intéressant, et très vrai !

          Mais considérons (comme le suggère l’histoire) que vous avez fixé les règles, et qu’il n’y a pas eu de problèmes au niveau de la communication avec votre ami.

          Donc les choses sont faites amicalement et sans heurts entre deux personnes qui se respectent. Votre ami respecte les règles du jeu sans problème (sauf celui exposé auquel vous ajoutez une tolérance).

          La question relève d’une analyse à froid de la situation : en quoi ces principes de prudence relèvent davantage d’un manque de Confiance en soi, que d’un manque de confiance en votre ami ?

  1. Bonjour,
    Je tente, Qu’est-ce que je risque ?:
    Si je ne définis pas de cadre de confiance mon esprit restera fixé sur les risques de dépenses inutiles de mon associé. Je n’aurais pas de repos intérieur, même (surtout) en déplacement loin du siège; mon cerveau sera partiellement confisquer par le risque de dépenses. Au contraire si je fixe un cadre et comme je fais confiance à mon associé dans ce cadre, mon esprit sera libre, je me crée du « temps de cerveau disponible » et un sentiment de sécurité
    @+

    1. Wow ! Donc je fais ça pour avoir l’esprit libre, parce que si mon esprit est troublé, parasité, préoccupé, je manque de confiance en moi…

      C’est bien vu ! Même si ce n’est pas tout à fait ce que je vais expliquer dans la partie 2, c’est très intéressant.

      Merci Michel !

  2. Peut-être que je n’ai que moyennement confiance en mes capacités :
    1 à faire ma part de chiffre d’affaire qui permette à l’entreprise de pouvoir faire face à des dépenses
    2 de décision car les dépenses sont des actions que JE n’ai pas décidé
    3 à avoir un jugement meilleur que mon associé car c’est moi qui pense que ses dépenses sont inopportunes.
    4 je n’ai pas confiance en moi, pour gérer seul les achats de mon entreprise et j’ai besoin de me rassurer en mettant un cadre à mon associé

    Bon, voilà, j’ai ratissé large, je devrai bien avoir un bout de réponse juste, à la question difficile !

    1. Bonjour Véronique.

      Pour le (1), c’est OK. C’est l’idée la plus proche du concept que je souhaite explorer avec vous
      Pour le (2), ce que vous décrivez est visiblement un manque de confiance en lui (ce sont ses décisions dépensiaires qui vous mettent mal à l’aise)
      Pour le (3), j’ai écrit «lui-même reconnaît que face à un vendeur convainquant il ne sait pas dire non»
      Pour le (4), il y aurait de l’idée : vous projetteriez sur lui un manque de confiance en vous. C’est effectivement courant, sauf que dans l’histoire, les faits sont avérés et reconnus par les deux associés.

      Inutile de ratisser large… CONFIANCE ! Vous avez eu bon dès la première réponse 😉

  3. Ce genre de règle, je pourrais tout aussi bien m’en fixer à moi-même, comme garde-fou, et il y en a sans doute des quantités que je me fixe plus ou moins consciemment. L’objectif est la sauvegarde de l’entreprise, de mon entreprise, pas seulement la sauvegarde de la confiance entre les associés (qui est un « comment »). Garantir le comment m’aide à garder confiance dans la réalisation du « quoi ».

    PS J’ai lu plusieurs textes dans le désordre du fait du « problème de délivrabilité ». Je suis partante pour une vidéo conférence. Le matin très tôt, pourquoi pas? ou en soirée?

  4. Je passe les commentaires de la première session pour ne pas être influencé…

    Je vois le problème de confiance intérieure comme liée au risque commun, à savoir la pérennité de l’association des deux amis, que ce soit pour des raisons financières ou d’humeur.
    En poussant un peu, on peut même penser que c’est leur amitié qui est en jeu et que l’ami raisonnable a peur qu’elle ne survive pas si son ami dépensier fait capoter leur affaire.

    1. Bonjour,
      Je me faisais aussi cette réflexion. Au final « J’ai peur de ne pas me remettre des dépenses de mon associé » Je ne pourrai pas gérer le fait de m’en vouloir de m’être associée à cette personne, je n’ai pas confiance dans ma capacité à garder cet ami qui aura été à l’origine d’une faillite pour moi. Je n’ai pas confiance dans ma capacité à gérer toutes les erreurs de l’autre, donc je définis un cadre d’erreur acceptable que je peux gérer, dans ce cas ce cadre d’erreur acceptable est lié à la pérennité de l’entreprise. Si cette entreprise n’était pas ma principale source de revenu, si j’avais cette conviction forte que je peux construire plein de projets rentables en un temps record, peut être que des erreurs liées à cet association me paraitraient moins dramatiques et que le cadre de confiance serait plus large

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