Une question de Confiance (2/2)

Mon précédent article évoquait la confiance intérieure (en soi) et la confiance extérieure (confiance que vous faites aux autres). Je l’ai terminé en vous proposant un exercice de transformation d’un manque de confiance extérieur en un manque de confiance intérieur. Voyons en quoi cet outil eut vous aider à passer plus souvent à l’action.

Je vous rappelle le contexte :

Vous créez une entreprise avec un ami qui a énormément de qualités, mais il a un défaut qui risque de tout gâcher : dès qu’un vendeur présente bien les choses, il achète ! Même si le produit n’a aucun intérêt pour l’entreprise, il se laisse convaincre que ça servira un jour, et il achète !

Il reconnaît lui-même, à froid, cette propension qu’il ne sait pas (ou pas encore) contrôler. C’est pour cette raison qu’il accepte deux règles de conduite que vous fixez :

  • Toute décision d’achat doit d’abord être validée auprès de vous
  • Lorsque vous vous absentez, vous lui laissez un budget à ne pas dépasser, tout en acceptant l’idée qu’il pourrait faire des achats compulsifs, mais sans déborder sur le budget.

A noter que ces règles sont suivies à la lettre, grâce au respect mutuel et à votre esprit d’ouverture. Vous n’interdisez à votre ami de rechercher des produits innovants ou d’accepter des rendez-vous avec des commerciaux. Vous ne le privez pas non plus des moyens de paiement lorsque vous devez partir en voyage. Fixer des règles est très sain à partir du moment où elles ne sont pas considérées comme des contraintes pénalisantes, mais plutôt comme des solutions pour aller de l’avant, vivre ensemble, simplifier des démarches, avoir l’esprit libre pour focaliser sur d’autres priorités, etc.

La plupart des gens qui ont réussi, témoigneront de leur capacité à fixer des règles de conduite personnelles qui sont plus exigeantes que les obligations extérieures. Par exemple, j’ai un client qui s’est fixé comme règle de déclarer sa TVA avant le 15 du mois. Le Trésor Public fixe la date limite au 19 du mois., mais mon client fait vraiment comme si le 15 était la date d’échéance, et lorsqu’il est en retard, il ressent la même pression que les entrepreneurs qui sont en retard pour le 19… Lorsqu’il dépasse le 15 (rarement), il réagit comme si il avait obtenu un délai âprement négocié auprès de son Service des Impôts.

Il fait «comme si…». Nous sommes tous capables de duper notre cerveau. D’ailleurs nous le faisons chaque instant de façon inconsciente, et ce n’est pas toujours pour obtenir de bons résultats. De ce fait, si vous savez qu’une auto-manipulation donnera un bon résultat, pourquoi vous en priver ?

Les plus grands experts en matière de Développement Personnel sont d’accord : un principe intérieur respecté, est beaucoup plus puissant qu’une contrainte extérieure à laquelle on se soumet. Le principe intérieur pourrait donner des résultats extraordinaires, alors que la même pratique, suivie par obligation, pourrait donner des résultats médiocres.

Cependant, un principe n’est pas forcément positif. Par exemple, supposons que le Trésor Public envoie les feuillets de déclaration le 10 du mois, mais que le site Internet ne soit ouvert qu’à partir du 16. Le principe de mon client pourrait alors devenir pénalisant, car il ne peut faire sa déclaration que sur papier. Pourtant, la déclaration électronique est plus rapide, plus facile, moins sujette aux erreurs postales, etc.

Il convient donc de revisiter ses principes périodiquement, tout simplement parce que le monde extérieur change, et une meilleure synchronisation entre vos deux mondes est un gage de réussite. Il ne s’agit donc pas de se fixer des principes immuables à vie (qui risquent de devenir des superstitions), mais de se souvenir que ces règles de conduite ont été fixées dans un but précis (la règle est un COMMENT au service d’un QUOI). Il est probable (et souhaitable) qu’un certain nombre de choses viennent accélérer le processus de réussite, ou qu’une opportunité provoque une «exception à la règle».

Système et référentiel

Supposons que votre vitesse de marche soit de 7km/heure. A quelle vitesse vous déplacez-vous lorsque vous marchez vers le wagon restaurant dans un TGV qui roule à 160 km/heure ?

Il y a 3 réponses, qui dépendent du système auquel vous vous référez :

  • Votre vitesse est de 7 km/h par rapport au train
  • Votre vitesse est de à 167 km/h par rapport à la terre
  • Si vous êtes en tête de train et le wagon est au milieu, vous marchez en sens inverse. Dans ce cas votre vitesse de déplacement est de 153 km/h par rapport à la terre…

Cet exemple (scolaire) est souvent utilisé en science, pour ramener les principes, les axiomes, les théories, etc., à un contexte plus restreint ou plus large. Il arrive même que l’on découvre de nouvelles propriétés au référentiel habituel, et le bouleversement est profond. Par exemple, le fait que l’Univers est en perpétuelle expansion remet en question son âge : 15 milliards d’années devient une théorie dans une théorie…

A la lumière de l’importance du référentiel, revenons aux deux règles que vous avez fixées pour éviter les dépenses compulsives de votre ami :

  • Apriori, le problème est externe : c’est votre ami qui en est la cause ! Sans lui, vous n’y penseriez même pas.
  • Pour votre ami, la contrainte est externe, c’est vous qui l’avez fixée !

Toutefois, il suffirait de changer de référentiel pour accepter l’idée qu’il s’agit d’un problème de l’entreprise et que la règle est celle de l’entreprise. Votre ami peut toujours gérer ses achats personnels à sa façon. C’est uniquement dans le cadre de l’entreprise, qu’un achat doit être approuvé par les deux décideurs.

Je sais que ce que je viens de dire est une évidence, mais le fait de le reconnaître et d’en prendre pleinement conscience, peut permettre à votre ami de transformer une contrainte externe en contrainte interne, et donc, de la rendre plus puissante. Il fait partie intégrante du système «entreprise». Cette règle du système devient instantanément un principe intérieur !

Rien ne change en pratique. Seul le «niveau de conscience» est différent, car il se situe dans un autre cadre. Ne sous-estimez pas le changement de cadre, il est à la base de nombreuses innovations tant dans le monde extérieur que dans le monde intérieur. Arrêtez-vous quelques minutes pour y réfléchir, et vous verrez que cette perception est loin d’être anodine.

Un autre exemple : lorsqu’une femme demande à son mari d’arrêter de fumer parce que ça l’indispose, elle n’effacera pas l’addiction en quelques plaintes. Mais si le fumeur prend conscience que le fait de fumer a une incidence dans sa vie de couple, il sera plus attentif. Le vecteur de l’action dépend du système dans lequel les pensées se forment… Est-ce une contrainte qui vient de l’extérieur du fumeur ou est-ce un principe qui vient de l’intérieur du couple ?

Vous avez peut-être envie de me répondre que tout dépend de la façon dont les choses sont dites. Mais comme nous sommes dans un programme proactif, je vous répondrai que tout dépend de la façon dont VOUS entendez les choses… Il est évident que la façon de les présenter peut aider à changer de référentiel et donc à réfléchir différemment dans un cadre différent. Mais allez-vous laisser aux autres le contrôle du cadre de réflexion, ou vous autoriserez-vous à prendre en main ce CHOIX ?

Confiance intérieure, Confiance extérieure, même combat !

Revenons aux principes fixés avec votre ami : apparemment, nous pourrions dire que c’est le manque de confiance que vous avez en lui (en sa propension dépensière) qui vous a amené à créer des règles. Or dans la première partie de l’article, je vous ai proposé d’envisager l’idée qu’il s’agissait d’une réaction, suite à un manque de confiance en vous-même…

Comment faire pour passer en mode intérieur ? Voici une proposition :

Vous n’avez pas confiance en VOTRE capacité à gérer les conséquences de telles dépenses !

C’est donc un manque de confiance en soi. Si vous aviez confiance en votre capacité, vous vous diriez que vous avez assez de ressources pour lui laisser le champ libre, et en discuter à froid de temps en temps. Vous disposez d’un cadre légal très large pour faire face : vous pouvez annuler la commande ou rendre la marchandise. Vous pouvez même la revendre en faisant un bénéfice au passage. L’entreprise commet des erreurs, et vous les corrigez en toute confiance : à chaque incartade, une parade… D’ailleurs, même en supposant qu’une dépense inconsidérée mette l’entreprise en faillite, si vous avez confiance en votre capacité à rebondir, vous avez confiance en votre avenir, et la crainte s’allège.

Je force le trait pour que vous compreniez le principe : d’un certain point de vue, la Confiance extérieure n’existe pas ! Elle est toujours intérieure, et sa limite est également intérieure.

Un autre exemple : vous voulez acheter un appareil photo en grande surface, et vous avez un doute sur le zoom 20x… Est-ce un zoom numérique ou un zoom optique ? Vous posez la question à un vendeur, et celui-ci vous répond que c’est la même chose ! Or vous savez que la différence de qualité est énorme, et vous en concluez, soit qu’il essaye de vous embobiner, soit qu’il n’y connaît rien… Dans les deux cas, vous ne pouvez pas lui faire confiance, et vous décidez de ne pas acheter cet appareil à cause de lui !

Or vous pourriez acheter l’appareil, et si la moindre chose n’est pas à votre goût, vous pouvez le rendre dans son emballage d’origine : c’est la loi ! Vous le savez, mais vous ne voulez pas le faire. Pourquoi ? Parce que vous manquez de confiance en votre capacité à rendre l’appareil dans les temps ! C’est pour ça que vous avez fait le CHOIX de poser votre question au vendeur. Grâce à sa réponse, vous avez réussi à transférer le manque de confiance que vous aviez en vous, en manque de confiance en lui. Ouf !

En quoi est-ce utile de changer de référentiel ? La réponse se résume toujours en un mot :

Proactivité !

Grâce à la perception que vous apporte la proactivité, vous pouvez prendre plus facilement le contrôle de votre vie, trouver des idées créatives, engager la Communication, améliorer la Relations, etc. Vos actions seront plus libres et plus inspirantes, car vous utilisez la Loi de l’Attraction grâce à l’un de ses activateurs principaux : la responsabilité de sa propre vie.

En transformant le manque de confiance extérieur en manque de confiance intérieur, et en y associant des outils et des techniques proactifs, vous reconnaîtrez que le problème comme la solution sont entre vos mains, et vous passerez plus facilement à l’action.

A++

Stéphane

3 réflexions au sujet de « Une question de Confiance (2/2) »

  1. Bonjour, j’ai pris du retard dans le programme, d’où mon commentaire tardif. Cet article est très éclairant, sonne juste et responsable. Il me parle directement. Stéphane, on dirait que vous l’avez écrit spécialement pour moi ! Et bien… Merci 🙂

  2. Bonjour Stéphane, ça me va bien de remplacer une règle externe par une règle interne. Je déteste qu’on me dicte ce que j’ai à faire et c’est un peu me manipuler moi même de fixer ma propre règle, parfois plus contraignante que la règle externe mais l’important, c’est que ça marche ! Dans les affaires, la denrée rare, c’est le temps et il ne faut donc pas le gaspiller. Il est beaucoup plus sage de se fixer des règles pour éviter des achats compulsifs que de devoir engager une démarche pour annuler ces achats, on risque de tomber dans une procédure lourde et bluffeuse du temps qu’on a pas et au final à renoncer. Avec mon équipe, j’ai des règles qui ont été fixées d’un commun accord mais qui ne sont pas gravées dans le marbre et ça se passe bien

Laisser un commentaire