Ça fait partie de l’Histoire

Lisez-vous des «success-stories» ? Ces histoires qui relatent le parcours de personnages célèbres sont parsemées de «points morts» qui jalonnent le chemin des inspirateurs. On pourrait se demander pourquoi les conteurs en font état ? A quoi ça peut bien servir de raconter ses échecs et ses états-d’âme, ne peut-on pas rester positifs tout au long du parcours ?

Il y a une raison existentielle : les échecs font partie de l’Histoire… La grande Histoire !

Regardez les vidéos TEDx ! Tous ces conférenciers qui viennent raconter leur Histoire ont un point commun : ils n’ont pas arrêté d’échouer. Autrement dit, ils ne se sont pas arrêtés au premier échec, ni au deuxième, ni au troisième… Ils vous racontent leurs échecs successifs avec humour et autodérision. Parfois, ils relatent avec le sourire une mésaventure qui les a mis à terre ! Ils ont des pépites de joie dans les yeux alors qu’ils décrivent un naufrage… C’est sacrément ambivalent. Sont-il schizo ? Non ! S’ils sourient, c’est parce qu’ils connaissent la fin de l’Histoire. D’ailleurs le public la connaît aussi d’une certaine manière, il est là pour la fin, mais pour rien au monde ile ne raterait le parcours…

Ca fait partie de l’Histoire !

Mes premiers webinaires, aussi catastrophiques soient-ils, font partie de l’Histoire. Si je réussissais tout ce que j’entreprenais du premier coup, serais-je inspirant ? Pourrais-je ressentir de l’empathie positive lorsque mes clients décrivent leurs difficultés ? Pourrais-je les motiver ? Mes problèmes techniques et mes blocages psychologiques font partie de l’Histoire. Un jour je la raconterai à des gens qui se sentent mal à l’aise devant une caméra comment j’ai fait pour surmonter ça. Ils pourront me «dupliquer» en utilisant les mêmes COMMENT que moi.

Mais le summum de la duplication, c’est celle du QUOI et non celle du COMMENT. Mon Histoire de webinaires et de vidéos pourrait aider des inventeurs qui n’osent pas passer des concours à se présenter partout où on les attend (parfois au tournant). Elle pourrait aider des étudiants à préparer leur oral du bac. Elle pourrait aider un comédien qui ne jure que par le théâtre à s’autoriser à faire du cinéma. Toutes ces personnes s’autoriseront à s’inspirer de mon histoire pour écrire la leur, en retenant la trame du parcours et l’état d’esprit qui mène au résultat.

J’utilise mon actualité récente pour expliquer le principe, mais ce processus d’identification est valable quel que soit le personnage. Certes chaque parcours est unique, mais nous avons des traits de caractère communs. Lorsqu’un enfant pleure suie à une chute, nous ressentons de l’empathie. Nous savons ce qu’il vient de vivre, et nous sommes prêts à sécher ses larmes. Pourtant, il y a belle lurette que nous ne sommes pas tombés ainsi.

L’empathie du gagnant

Demandez à 5 personnes autour de vous de définir l’empathie avec leurs mots, et au moins 4 relateront un sentiment de tristesse ou de désarroi en connexion avec une autre personne… Pourtant, l’empathie n’est pas forcément triste. Elle consiste à ressentir temporairement la même émotion qu’une personne qui s’émeut en votre présence.

Si vous aimez Rafaël Nadal, en le voyant gagner sa balle de match, sauter de joie et se précipiter vers son adversaire pour lui serrer la main, vous ressentez une empathie positive, joyeuse, électrique… Il a gagné, Youpi !

C’est de l’empathie aussi.

En 1998, des millions de personnes ont hurlé dans les rues de France «On a gagné ! On a gagné !! On a gagné !!!». Je n’ai vu que 11 joueurs sur le terrain.  Pourtant, ils étaient des millions à avoir gagné… Quand on y pense, c’est quasi-mystique : une véritable connexion mentale entre les êtres, dont le principal canal est l’émotion, quelle qu’elle soit. Ca fait partie des choses qu’on constate, qu’on analyse, qu’on commente, mais qu’on ne peut pas expliquer. C’est comme la vie !

Puisque cette empathie du gagnant existe (même si la plupart des gens ne l’appellent pas comme ça), je vous invite à la provoquer en vous, en lisant des histoires ou en regardant des films qui vous font cet l’effet. L’une des raisons du succès de «Rocky», et en particulier de «Rocky II», c’est cette longue préparation sertie de souffrances diverses qui se termine par la gloire. J’étais au lycée à l’époque où la cassette vidéo est sorite, et dans ma classe, tout élève qui obtenait une bonne note lorsque les professeurs rendaient les copie, criait «Adrianne… J’ai gagné !» avec une voix rauque et la bouche tordue…

Certains professeurs souriaient d’autre hochaient la tête.

Ne sous-estimez pas la puissance cette identification. SI vous n’aimez pas Rocky, vous avez une multitude d’autres choix (que vous pouvez donner en commentaire pour proposer des ressources aux autres lecteurs). L’empathie du gagnant est un véritable outil : ainsi lorsque vous vivez un échec, et même plusieurs, vous pouvez vous souvenir des personnages qui vous inspirent et qui ont vécu la même débâcle avant la victoire.

La Grande Histoire est belle, au bout du chemin, parce que tout ce qui en fait partie nous y prépare.

«Ca fait partie de l’Histoire» est aussi un excellent mantra lors des petites déceptions, et parfois des grandes. C’est une façon d’observer votre «mauvais» résultat comme un jalon qui mène vers la victoire.

D’ailleurs, lorsque vous raconterez l’Histoire à vos petits enfants, ce moment-là sera incontournable. Pensez-y la prochaine fois : ça fait partie de l’Histoire.

A++

Stéphane SOLOMON

 

6 réflexions au sujet de « Ça fait partie de l’Histoire »

  1. terrible – terriblement parlant – c’est vrai que chaque défaite est une réussite au bout du chemin – on y a appris comment faire ou ne pas refaire – merci au copain Stéphane de nous ouvrir l’esprit à tout cela

  2. Merci Stephane, pour ce partage.
    Oui, quand j’ai le nez dans le guidon, je n’arrive pas vraiment à relativiser le « où j’en suis » sur le parcours, ou dans cette histoire. Je me consacre au quoi et a essayer de trouver le chemin le plus court, puisque impatiente et perfectionniste (comme ma Maman) .

    Dur dur de prendre un pas de recul, pour essayer de voir si c’est une étape nécessaire, qui est en train de foiré, ou si c’est nécessaire que cela foire, pour voir la prochaine étape, ou si c’est ok, c’est juste et tout baigne.

    Pour moi, aujourd’hui, ce sera une Constellation familiale, qui va me faire voir la situation sous un autre angle et peut-être mettre en lumière ce qui en a besoin, pour aller de façon plus fluide

    Bonne journée, sur nos chemins, nos histoires, nos réussites, avec toutes nos émotions qui nous guident

  3. C’est curieux, à propos de Raphael Nadal (ou un autre), je ressent plus d’empathie à le voir serrer la main de son adversaire, que gagner (de toute façon, il y a toujours un gagnant dans un match!).
    C’est vrai que je n’aime pas spécialement la compétition en général; Est-ce un signe de faiblesse?
    Comme certains, j’ai choisi de vivre de ma passion (la musique) et je connais des collègues musiciens à qui on a posé la fameuse question: « mais vous faîtes quoi comme métier? »

    En tout cas, merci à Stéphane, ainsi qu’aux commentateurs…..

  4. Merci pour cet article Stéphane. Vous n’évoquez pas dedans la difficulté à considérer les difficultés, obstacles, échecs (ou ressenti comme tel) comme des étapes vers la réussite/le succès. Je trouve que c’est difficile et usant par moment, et que ça donne le sentiment de manquer de carburant, d’être bientôt à court d’énergie…. et puis on découvre en soi un nouveau gisement ! Alors on se remet à avancer, mieux et puis bim ! Re-baisse du niveau de carburant* etc.
    A force, je commence à croire que les gisements sont inépuisables. Mais parfois, c’est le découragement qui prend le dessus…

    * en plus, au fond de la cuve, il y a les chèvres, noooooon, pas elles !!! :((

    1. Merci Caroline pour ce message qui sonne vrai !
      Il renvoie ma réflexion au webinaire de Stéphane et Valérie FERNANDE ORTEGA et à une citation de Gandhi « Le bonheur n’est pas au bout du chemin, il est le chemin ». Valérie l’a imagé avec un dessin d’escalier qui la portait jusqu’à son objectif mais elle a su se positionner sur des marches intermédiaires et regarder son environnement depuis ce point de vue. Cela lui a permis de revoir et d’affiner ses objectifs.

      On se persuade souvent soi-même que la vie sera meilleure après ….s’être marié, après avoir eu un enfant et, ensuite, après en avoir eu un autre. Plus tard, on se sent frustré, parce que nos enfants ne sont pas encore assez grands et on pense que l’on sera mieux quand ils le seront. On se dit que notre vie sera au top lorsqu’on possèdera une plus belle voiture ou une plus grande maison, quand on pourra aller en vacances, quand …

      Je pense qu’il n’y a pas de meilleur moment pour être heureux, que le moment présent.
      La vie sera toujours pleine de défis à atteindre et de projets à terminer. En être conscient permet de décider d’être heureux maintenant. Il est encore temps…

      Sans oublier le petit café du roman « Le plus bel endroit du monde est ici » de Mirales et Santos… 😉 et sa fin inattendue 😀

  5. Nombres d’entreprises utilisent cette mécanique pour créer une culture propre. En se basant sur les débuts difficiles des fondateurs, leurs galères ou leurs combats perdus d’avance, il se crée une sorte de légende (car finalement cela reste une histoire bien arrangée) qui est prioritairement servie aux employés, clairement dans le but de les galvaniser et qu’ils s’identifient à leurs perspicaces dirigeants.
    Pour l’appliquer à soi-même, rien de tel que les meetings d’entreprises ou les soirées avec des inconnus, à qui on pourra facilement conter son parcourt… légendaire !.

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