Une chance à saisir (1/2)

Au mois juin dernier, la classe de maternelle de ma fille organisait une sortie au jardin des plantes. La maîtresse m’a demandé si j’étais disponible en tant qu’accompagnateur, et j’ai dit oui !

Le jour J, la maîtresse me confie ma fille ainsi que deux garçons adorables, légèrement excités par la perspective de sortie. Je fais connaissance avec mes protégés, et nous prenons le car direction Vincennes. Je remarque qu’à part moi, il n’y a qu’un seul autre papa (et 6 mamans) qui accompagnent les enfants, et je le regrette un peu… J’entre dans des pensées philosophiques que je vous livrerai volontiers dans un autre article.

***

Après une journée bien remplie, nous reprenons le car pour revenir vers l’école. L’autre papa vient s’asseoir près de moi pour me parler. Il entame le débat :

– Vous savez que vous avez de la chance ?

– Ah oui ! Ça, je le sais ! Mais vous aussi vous avez de la chance : votre fille est très mignonne, très intelligente, espiègle, adorable…

– Je ne parle pas de ça. Bien sûr que nous avons de la chance d’avoir de si merveilleux enfants.

– Ah alors vous parlez de ma femme ?

– Mais non arrêtez ! Je vous parle des enfants que vous avez eus à garder : la maîtresse vous a confié les plus sages ! Dès que vous leur demandiez de se tenir la main, ils le faisaient ! Moi, il fallait que je leur coure après !

– Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de chance.

– Comment ça ?

– Vous avez une fille unique ?

– Oui

– J’ai 5 enfants. J’ai appris à gérer… Alors que pour le moment vous n’avez pas cette expérience. En plus, j’ai eu 2 garçons, donc je sais leur parler. Ce n’est pas du tout la même Energie avec les filles…

– Donc vous ne voulez pas admettre que vous avez de la chance ?

– Si !!! Ma chance, dans ce contexte, c’est d’avoir une famille nombreuse…

– Et vous ne pensez pas que la maîtresse vous a confié les deux crèmes de la classe ?

– C’est possible aussi parce que nous avons sympathisé depuis longtemps. Elle aime mon sens de l’humour, je fais souvent de sorties scolaires, et elle a eu mes 3 filles successivement dans sa classe. Donc elle est peut-être aux petits soins pour moi… Mais même dans ce cas, ma chance tient à la relation qui a permis cette délicate attention.

L’homme semble déçu par mon manque de foi en ma chance. Il entreprend une dernière tentative :

– Il y a un autre truc qui m’a fait penser que vous avez de la chance, et là, vous ne pourrez pas me contredire…

– De quoi s’agit-il ?

– Lorsqu’on lâchait la main des enfants, il fallait continuer à les surveiller, alors qu’ils partaient dans tous les sens. Je reconnais facilement ma fille dans la foule, donc je la repérais rapidement. Mais pour les garçons c’était plus dur ! Il fallait que je me souvienne comment ils étaient habillés et je les confondais avec d’autres… J’étais en panique ! Alors que vous, vous étiez tranquille, et je viens de comprendre pourquoi : ils ont tous les deux la même casquette ! Vous pouviez donc les repérer d’un seul coup d’œil.

Amusé par ce qu’il venait de dire, j’acquiesçais d’un sourire. Il fallait bien se rendre à l’évidence : j’ai eu de la chance ! Ces casquettes m’ont beaucoup aidé. Il y avait seulement deux enfants qui portaient une casquette verte avec un logo identique facilement reconnaissable, et il se trouve justement qu’ils étaient sous ma garde… un sacré coup de bol !

Je réfléchis quelques secondes, puis avec une grande sincérité et un sentiment de plénitude, je réponds au jeune papa impatient de recevoir sa réponse :

– Vous avez raison : j’ai de la chance !

Arrivés près de l’école, nous reprenons une dernière fois les enfants par la main pour les accompagner jusqu’à la classe. Nous sommes juste à l’heure : quelques parents nous attendent pour récupérer leurs chérubins. J’entre dans la classe avec ma fille et ses deux petits copains. L’autre papa en fait autant, reste 2 minutes pour vérifier qu’il n’a rien oublié, et repart avec sa princesse.

Avant de quitter les lieux, il lève les deux pouces qu’il dirige vers moi et me fait un énorme sourire pour me rappeler que j’ai de la chance !

Je lui rends son sourire, puis attendant qu’il soit assez loin, je m’adresse aux deux petits garçons que j’ai accompagnés :

– Luka, Ryan, vos parents vont arriver… Vous pouvez me rendre les casquettes que je vous ai prêtées ce matin !


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Lorsque je raconte cette histoire en conférence ou en formation, après un bon moment à rire de bon cœur avec le public, la même question revient systématiquement :

  • Pourquoi n’avez-vous pas dit à cet homme que ce n’était pas de la chance, et que c’est vous qui avez prêté ces casquettes aux enfants… ?

Ah oui… Pourquoi à votre avis ?

  • Pourquoi l’ai-je laissé partir avec une «fausse croyance» ?
  • Pourquoi ai-je écrit ci-dessus  que je lui ai donné ma réponse «avec une grande sincérité et un sentiment de plénitude» ?

Je vous laisse commenter et éventuellement répondre aux questions.

Je vous raconterai le dénouement après vos interventions, sachant qu’il n’y a pas de réponses idiotes puisque ma question est «Pourquoi à votre avis

En donnant votre avis, votre réponse à cette question sera toujours juste 😉

A++

Stéphane

21 réflexions au sujet de « Une chance à saisir (1/2) »

  1. Bonjour Stéphane,

    Je me lance : parce que quoi que tu dises il aurait pris le contre pied vu qu’il ne voulait pas accepter l’idée que c’était toi qui t’étais créé ce qu’il considérait lui comme de la chance. L’accepter revenant à dire que lui ne savait pas se créer sa chance…

    Tu es parfaitement sincère en disant que tu as de la chance ! Avoir de la chance ne veut pas dire qu’à la loterie de l’univers on a tiré les bons numéros pour toute sa vie. Tu as cultivé ta chance, tu la chouchoutes, la bichonnes, tu l’entretiens alors elle grandit. En faisant cela tu acquiers de l’habileté à le faire de mieux en mieux, à la reconnaître de mieux en mieux, à en être de plus en plus empli de gratitude.

  2. Stéphane: Tu as vraiment de la chance ! Tu as vraiment de la chance de pouvoir dire avec zénitude que tu as de la chance à une personne qui est convaincue que tu as de la chance.

    Je sais ça fait un peu répétition, mais je crois sincèrement avec Florence que la chance « ne vient pas toute seule ». Comme une fleur, elle doit pousser dans un terreau favorable.

    Maintenant, essayons d’adopter la méthode « rationnelle » :  » je fais souvent de sorties scolaires, et elle a eu mes 3 filles successivement dans sa classe ». Contrairement à l’autre papa, dont c’était la première sortie, tu avais probablement galéré dans des situations comparables (mais bon sang, ils sont où ces petits c.ns !@%!) Et tu as eu l’idée de ce marqueur. Bien sûr, le fait de porter une casquette de la même couleur ne garantissait absolument pas que tes gamins n’allaient pas se faire la belle à la première occasion. Mais tu te donnais « la chance » de les retrouver plus facilement que s’ils n’avaient pas eu cette casquette !

    J’ai bon ?? 🙂

  3. Mon avis : vous êtes d’accord que tu as de la chance depuis le début de la conversation, mais vous ne placez pas la chance au même endroit, en lieu, ou en temps.

    Tu as de la chance … parce que tu as eu l’expérience d’élever deux garçons. Lui ne voit que la chance de ne pas être au prise avec des enfants turbulents, et pas ce qui t’a amené cette chance.

    Ta chances pour « le coup » des casquettes, c’est justement que tu as pensé à cette astuce avant la sortie – et sans doute pour une raison précise. Lui n’a vu que les casquettes, et n’a pas imaginé que tu avais crée ta chance. Et pourtant, tu as bien eu (la possibilité) de (créer) la chance d’y avoir pensé.

    Pourquoi ne lui as-tu pas révélé ce dernier point? Sans doute qu’il n’était pas prêt à l’entendre. « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt ». (La formule est un peu rude, mais elle est pleine de sens.)

    Et puis parce qu’après tout, vous étiez d’accord: tu as de la chance! La chance que tu attires.

  4. Bonjour Stéphane,
    Vous avez de la « chance » de savoir profiter de vos expériences passées ce qui vous procure un sentiment de plénitude lorsque tout se passe bien. Une bonne préparation pour une bonne action.
    Le papa en question avait besoin d’avoir raison, vous l’avez conforté dans son idée pour rester dans une attitude positive profitable à tous les deux ? Une addition d’énergie ++ ?
    Dans l’attente de lire la suite…

  5. Et si la chance c’était d’avoir rencontré ce papa-là, à ce moment-là?

    Et si la chance était aussi du côté du papa en question d’avoir rencontré Stéphane, par attraction ?

    Et si la chance était de déplacer les questions posées par le papa pour les transformer en questionnements potentiels, qui ont de l’avenir (comment pourrait-il ne pas être contaminé par une nouvelle manière de considérer la vie?).

    Et si la chance était de savoir tirer parti de son expérience passée et de cette nouvelle expérience pour alimenter ses réflexions … et de nous en faire profiter?

    Stéphane attire les expériences enrichissantes et les personnes qui en ont quelque chose à apprendre: quand l’élève est prêt, le maître se présente.

    Gratitude ++ pour Attraction ++

  6. ok, cela s’appelle aussi un « lapsus linguae » ou fait exprès sans le vouloir

    ce qui est formidable (dirait Stromae – oui, j’ai des lettres malgré mon grand âge),
    c’est ta façon de retomber sur tes pattes comme un petit chat, et enchainer sur du meilleur à entendre et concevoir

    merci

  7. Stéphane, je me faisais la réflexion hier au précédent message que vous racontiez bien les histoires ! et qu’on les lit comme des nouvelles ! Ça passe peut-être bien aussi en vidéo, je ne sais pas mais la lecture est une chose très appréciable aussi.
    D’ailleurs, comme j’ai suivi infolettre++ parfois j’entends votre voix en lisant les messages du jour… étrange n’est-ce pas ?
    Pour la question du jour, je me dis qu’il avait raison après tout : vous avez de la chance, même si elle a été provoquée, en tout cas vous l’avez « saisie », comme indiqué dans le titre. Et ça l’air si important pour lui de voir un chanceux en face de lui, qu’autant le laisser croire…
    Après tout on ne sait pas d’où viennent les casquettes vertes, autant elles vous sont arrivées par chance le matin même, et vous avez eu l’ à propos de les utiliser ce jour là d’une manière très utile.
    à bientôt

  8. la chance.
    Oui, la chance cela se pousse, cela se crée en étant positif.
    Il faut aussi un peu de bon-sens, de l’attention au moment présent, et un coeur grand ouvert aux autres
    J’aime bien entendre dire « … là, j’ai eu de la chance ! » on peut en sourire

  9. Le papa qui croit que Stéphane a de la chance projette sur l’autre SA perception, ses croyances sur la Chance. C’est une croyance sympathique, positive, pourquoi le contrarier ? Laissons le rêver. Stéphane nous manipule avec ses anecdotes, joue avec nos sentiments, rebondit avec humour et écrit cela très bien, il nous manipule et nous fait du bien. Ne me dites pas que vous ne le saviez pas, bous être autant acteur que lui dans ce rôle ? Fausons lui confiance, laissons nous faire, c’est sympathique et ça nous déplace d’un point de conscience à un autre avec poésie, humour, humanité et on rentre dans la zone d’intersection de nos croyances/perceptions ou ça nous bouscules dans les zones d’inconfirt où nous nous découvrons++. In partage nos visions du Monde, on les compare et ça n’arrive pas tous les jours ça d’aller dans la zone d’attraction commune. La chance, le bonheur, l’amour sont des croyances, l’attraction++ aussi si ça fait du bien qu’importe de vraiment y croire, lancez-vous si le résultat est bon, garder le « truc » non ?

  10. Bonjour Stéphane,

    Vous avez donné à votre interlocuteur la seule réponse qu’il voulait entendre, puisque dans son attitude il est resté bloqué sur cette approche chance pour vous, malchance pour lui.
    j’imagine que s’il vous avait dit: « je vois que vous n’avez pas eu de difficulté avec les enfants, comment faites vous? » le dialogue aurai pris une autre tournure et votre interlocuteur serait reparti avec , au moins, l’astuce des casquettes.

  11. Parce que suivant son constat et l’état de ses connaissances, il a raison de penser que tu as de la chance et parce de ton point de vue « avoir de la chance » est quelque chose qu’on se construit donc vous êtes d’accord sur le résultat en partant de 2 interprétations différentes

  12. « Donc vous ne voulez pas admettre que vous avez de la chance ? »
    « et là, vous ne pourrez pas me contredire… »
    Ce papa a très envie d’avoir raison… Il insiste beaucoup, à plusieurs reprises. Mais de façon étonnante jamais il ne dit « moi je n’ai pas eu de chance ». Il ne le dit qu’en creux, par contraste avec ce qu’il perçoit de ta chance. Mais s’il insiste tant c’est probablement qu’il ne se perçoit pas comme quelqu’un de chanceux.

    On accole souvent le mot chance avec « insolente ». Insolent d’après le « Trésor de la Langue Française » signifie « Qui insulte ou blesse par une audace excessive ». Ce papa se sentirait-il insulté par ce qu’il perçoit comme une différence entre toi et lui ? L’univers t’aurait gardé la bonne part et lui en aurait moins donné ? Est-ce qu’il te reproche en creux d’avoir une audace qu’il n’a pas pour provoquer ta chance ?

    Plus tu lui répètes que ce n’est pas de la chance mais des compétences, de l’expérience, le résultat d’efforts passés (accompagner depuis longtemps les sorties scolaires), de liens tissés, plus il se voit lui comme ne faisant pas tout ça, et moins il peut accepter cette différence. C’est plus facile de penser qu’il n’y est pour rien et que seule la chance (dans le sens d’attribution due au hasard) est en cause. Ca le dédouanne de sa responsabilité.

    Ce qui manque dans l’expérience de Weiseman c’est comment les « malchanceux » ont réagi lorsqu’ils ont vu les chanceux gagner 250$. Dans ce cas précis, ils étaient exactement dans la même situation que les « chanceux » et ne peuvent donc pas accuser le hasard de les avoir mal servis. Mais je parierai qu’ils partent en disant « je n’ai pas eu de chance, je n’ai pas vu le texte de la page X disant que j’avais gagné 250$ ». Ils ne diront probablement pas « je n’ai pas eu confiance : je n’ai même pas imaginé que cela pouvait être vrai qu’on me donne 250$ juste en les réclamant ».

    Alors pourquoi as-tu laissé partir ce papa avec cette « fausse croyance ». Te connaissant, c’est que tu pensais que le bénéfice pour lui serait supérieur à celui que tu pourrais lui apporter en poursuivant ta démonstration sur le fait que ce n’était pas de la chance. Le fait que tu le fasses en toute sincérité et avec un grand sentiment de plénitude me conforte dans cette idée que tu penses que c’est le mieux POUR LUI.

    Mais en quoi le fait de le laisser croire que tu as de la chance (et donc pas lui) peut-il l’aider ? Je crois qu’on a pas mal décortiqué dans tous nos commentaires pourquoi il réagi comme ça, pourquoi tu considères que ce n’est pas de la chance quand lui le pense, mais à mon avis nous n’avons pas collectivement répondu à la question qui est pourquoi lui laisser cette fausse croyance ?

    Enlever ses croyances à quelqu’un sans lui proposer autre chose peut être douloureux voire dangereux mais là tu lui as proposé des tas de pistes.

    Hypothèse : ce papa croit tellement que la chance est un élément important qu’il vaut mieux essayer de le convaincre qu’il a de la chance plutot que d’essayer de lui faire travailler ce qui la provoque ? Bof… je repasse le ballon au suivant 🙂

  13. A mon avis, vous ne lui avez rien dit pour que le papa continue de croire à la chance, exactement de la même façon que l’on ne dit pas aux enfants que le père noël n’existe pas : parce que c’est beau d’y croire.
    Ne plus croire au père noel, à la petite souris, à tous ces mythes de l’enfance est un pas vers l’âge adulte. Je croie que les enfants se sentent plus grands lorsqu’ils cessent d’y croire et qu’en même temps, ils ressentent une sorte de tristesse, de nostalgie. Plus tard, l’enfant devient lui-même un coup père noel, un coup petite souris : et hop ! Ils se remettent à exister pour de vrai…
    En fait, pour ce papa, vous êtes un peu le père lachance puisqu’elle existe de façon palpable et vérifiable, tout comme la petite souris existe puisqu’il y a une pièce sous l’oreiller au matin.

  14. Pour l’autre papa, la « malchance » est le locus de contrôle externe qui l’enferme dans ses échecs. Pour Stéphane, la « chance » est ce qu’une amie à moi appelle le « hasard avec un grand D », c’est l’occasion d’exprimer sa reconnaissance à « l’univers » pour tout ce qu’il possède, quels que soient les chemins qui lui ont permis de l’acquérir.

  15. Je vais essayer de ne pas filer « hors sujet »….
    Certes, il y a la chance construite ! La chance liée à la compétence (savoir et pratique) et à la proaction (des casquettes, un réseau relationnel bienveillant) a été construite.
    Quant à répondre à l’autre papa qui veut enfermer votre chance dans celle d’un lâcher de dés, vous avez essayé de l’aiguiller sur un univers de probabilités plus réduit, sur une chance mieux maîtrisée…il semble au travers de vos interactions qu’à chaque fois que vous lui apportez une réponse qui le dirigerait vers une chance liée à un risque maîtrisé, celui-ci reparte de plus belle vers sa conception du lâcher de dés (hasard avec un D heureux ou malheureux).

    Ce que j’entends derrière l’affirmation, c’est la recherche d’un jeu psychologique : « Ouin ! Je n’ai pas de chance ! « , je ne suis pas OK alors que toi tu es OK. Et en plus, la chance est quelque chose de rare et il n’y en a pas pour tout le monde. Il n’a pas dit ‘comment fais-tu pour avoir cette chance ? », il ne cherche pas une solution. Il n’est pas à la recherche d’un SAUVEUR…alors le sauver contre sa volonté ? Soyons sereins et analysons son regard !
    Si vous ne voulez pas rentrer dans un mode de relation SVP (Sauveur Victime Persécuteur), quelles solutions ? Celle choisie est de regarder la situation au travers du prisme choisi par l’autre interlocuteur, de remercier pour toute l’intelligence que j’ai mise au service de ma chance et de lui répondre : « Oui ! J’ai de la chance » et de rajouter pour soi-même ‘Merci ma chance ! »

    1. De plus, Stéphane a transmis des pistes de réflexion. Il a expliqué ce qui avait favorisé sa chance. Le message a été transmis, le Verbe est passé. Il a été entendu et réfuté. Mais nous avons tous quelques soucis de filtrage de l’information qui nous parvient… nous filtrons en fonction de nos croyances, de notre niveau d’ouverture d’esprit surtout lorsque nos émotions prennent le pas sur nos réflexions (et le quotient d’intelligence émotionnelle ?…)
      Stéphane est un PRO et il est sorti de cette situation en répondant « Vous avez raison, j’ai de la chance ! » avec SINCÉRITÉ et un sentiment de PLÉNITUDE…
      Et je confirme : « Aucun Lion ne s’est échappé du Zoo à ce moment là !!! »…. et Stéphane sait faire la différence entre le RISQUE (que l’on peut gérer) et l’INCERTITUDE d’un monde beaucoup plus complexe !

  16. Pour avoir été animatrice pendant 13 ans, c’est du boulot (et ça s’apprend …) que de ne pas perdre d’enfants lors d’une sortie mais rares furent les sorties où nous n’avions que 3 enfants à gérer… Pour ce que le papa ne veut pas entendre, clairement il n’est pas prêt et il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Donc après plusieurs tentatives, Stéphane le conforte dans sa croyance mais avec bienveillance. Caroline a raison, ce monsieur ne veut pas rentrer dans l’age adulte… Mais nous les humains sommes ainsi , non??? Croyance en Dieu par exemple… (pavé dans la mare !!!!) Question manipulation, Stéphane nous en a parlé souvent. Toute interaction vise à la manipulation mais si elle est positive, elle est bonne à prendre…

  17. Nier la chance, facteur extérieur et déresponsabilisant aux yeux de ce père de famille, au profit de l’expérience et de l’ingéniosité de Stéphane revenait à lui renvoyer ses difficultés et son inexpérience dans la garde d’enfants (quoique le bilan semble bon, aucun de ses gosses n’est passé sous un bus…).
    Cet homme ne souhaite visiblement pas accepter cela et cherche à sauver la face en accusant Stéphane d’avoir de la chance. Car finalement il aurait pu se plaindre d’être malchanceux.
    En acceptant d’être « chanceux », Stéphane évite de rentrer dans un jugement de valeur et de compétition avec ce parent.

  18. Je souris chaque fois à la lecture de ce texte!! Et pourtant… je le connais!! Selon moi, la chance se crée. Il s’agit d’un état d’esprit, de compétences et d’une situation qui se rencontrent dans un déroulement optimal.Que n’a t-on pas choisir parmi les 3? Je crée ma chance!

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