Emotion forte

Vous avez beaucoup parlé d’animaux dans vos commentaires sur la pensée… Les questions que vous avez posées étaient dignes d’intérêt :

  • Les animaux pensent-ils ?
  • Ont-ils une conscience ou juste de l’instinct ?
  • S’ils ont une conscience, ont-ils conscience qu’ils en ont une ?

J’aime bien la dernière ! Je me pose la même question à propos de certains hommes 😉

Je vous propose de commencer la semaine avec une vidéo que je garde depuis longtemps sous le coude. Lorsque j’ai lu vos propos sur les dauphins (réputés pour leur intelligence et peut-être aussi pour un certain niveau de conscience), je me suis demandé où en était ce léopard…

Dites-moi ce que vous en pensez. Selon vous, quelle émotion a bien pu traverser le monde intérieur de ce léopard ? Et vous, que ressentez-vous en voyant cette scène ?

A++

Stéphane

25 réflexions au sujet de « Emotion forte »

    1. Yo !!! Merci Patrick ! C’est un sacrée ressource. J’adore les réactions des gens dans la salle au moment ou le léopard prend le singe sous son aile… C’est impossible à évaluer avec la vidéo Youtube.

      Et encore ce n’est pas le quart du commencement de la moitié de ce qu’on ressent dans la salle… Pour avoir vécu quelques TEDx, je sais de quoi je parle.

      Merci, et joyeux anniversaire !!!

  1. Pour répondre à Stéphane, j’ai du mal à parler d’émotion ! A la première visualisation, j’ai pensé à un jeu (joie) avec des petits jeux de patte mais il y avait en même temps des gestes de « maman » : porter le petit entre ses crocs, le lécher, poser ses pattes…

    J’avais déjà remarqué que les animaux adoptaient un comportement différent lorsqu’ils se trouvaient en présence de « bébés » (animaux ou humains). Les comportements agressifs disparaissent au profit de comportement allant de « sous réserve » à patients à amicaux voir plus si affinités.
    Pour en revenir au programme « attraction++ », mon hypothèse est que les intentions d’un « bébé » sont simples : être protégé, nourri, apprendre, jouer (je simplifie bien sûr) et que la réaction à cette intention ne porte pas en elle de violence (sauf cas pathologiques). Le comportement du « bébé » attire des comportements de bienveillance voire des comportements de parent.

    Le système P.A.E (Parent-adulte-enfant) aurait-il des liens avec la nature et l’attraction ?
    Un comportement enfant attire un comportement parent, un comportement adulte attire un comportement adulte….sommes-nous programmés ?

    La surmédiatisation de drames crée des comportements de peur exagérée, de xénophobie pour des centaines de millions de personnes dans le monde entier…quelle est l’intention ?

  2. Merci Patrick, c’était bien de re-situer cet extrait dans son contexte.

    Ce qui me touche d’abord c’est le manque de peur du bébé babouin et son opiniâtreté, à grimper à l’arbre par exemple. Quand à la femelle léopard n’aurait-elle pas senti une odeur particulière, celle d’un bébé, celle de l’innocence ou de la vulnérabilité totale?

    Pour avoir tué la maman babouin, elle devait avoir faim.
    Pourtant elle oublie cette « sensation » au bénéfice d’un « sentiment », ce qui la fait changer de plan: du matériel au spirituel, même si elle n’a pas conscience de 2 plans séparés, en quoi elle a raison puisqu’ils sont imbriqués si étroitement qu’ils ne se distinguent que par le point de vue que l’on adopte devant cette complexité. Elle a été « touchée ».

  3. Les animaux (tout au moins les mammifères) tout comme les hommes reconnaissent en un coup d’oeil un petit d’un adulte. Le rapport des diamètres des yeux et de la tête est beaucoup plus grand chez un nouveau né que chez un adulte et il a été montré que c’est le signe majeur d’identification de l’état infantile. Les témoignages d’animaux ayant un comportement tendre ou patient voire éducatif vis à vis d’un petit d’homme ou d’un petit de mammifère ne manquent pas. Combien de chats et de chiens se laissent « martyriser » par des bébés et finissent pas partir ou donner un petit coup de patte gentil quand ils n’en peuvent plus ? Il est clair qu’ils n’en supporteraient pas le quart d’un enfant de 7 ans par exemple.

    J’ai été choquée récemment par une vidéo (je ne retrouve plus le lien…) tournée dans une gare à Londres. Une maman laisse volontairement sans surveillance apparente (mais elle guette !) successivement ses deux petites filles de 5 et 7 ans au milieu des passants, seules. 614 personnes passent, voient l’une ou l’autre des deux gamines machouillant un doudou et personne ne leur demande où sont leurs parents. Personne… pas même d’ailleurs le personnel de la gare.
    J’espère que si ces fillettes avaient entrepris de descendre sur les voies quelqu’un serait intervenu face au danger. Mais là, quelle indifférence. C’est cela qui me parait contre naturel.

    Ce que je trouve remarquable dans cette vidéo c’est d’abord que cette femelle, très jeune encore, n’est pas un animal domestique. Son instinct de chasse est primordial pour elle, pour sa survie. Le conflit entre la chasse et cet instinct de protection d’un jeune est très fort chez elle et pourtant c’est le second qui l’emporte. Ce qui n’a pas été le cas dans cette gare.

    Pourquoi mettre des mots clivant ? Entre instinct et émotion, la frontière ne me parait pas si simple à mettre. Cette femelle ressent en tous cas forcément une émotion, celle du conflit qui l’anime. Et elle le résout vers la protection de plus petit qu’elle. Elle fait un choix.

    Pour répondre à Frédéric, pour moi il ne fait aucun doute que les animaux ressentent des émotions. Que penser des éléphants qui accompagnent leurs proches en train de mourir pour qu’ils ne restent pas seuls ? Comment qualifier un animal qui parcours des centaines de kilomètres pour retrouver un maître, ou qui arrêtent de se nourrir et dépriment quand leur maître meurt ?

    Nous préférons penser que nous les hommes, êtres supérieurs, nous ressentons des émotions tandis que les animaux répondent à leur instinct. S’ils pouvaient parler, ou plutôt si nous savions les entendre, ils nous diraient probablement bien autre chose.

    1. J’ai appris que chez les êtres humains, les yeux ont leur taille adulte dès la naissance. Tout le reste grandit, mais les yeux conservent leur taille. Les peintres et les dessinateurs qui essayent de dessiner des enfants doivent comprendre ce principe pour adapter le reste aux yeux, et il paraît que ce n’est pas la chose la plus évidente.

      Ces grands yeux, c’est ce qui rend les enfants si mignons aux yeux de ceux qui les aiment.

      Si je devais me référer à l’hypnose, les yeux (le regard) et la voix sont des outils essentiels de l’hypnotiseur pour induire l’hypnose chez l’hypnotisé. Que penser des enfants qui ont de grands yeux et des voix si particulières… Ca nous met en transe automatiquement.

      Il reste une forme d’hypnose plus ou moins reconnue (hypnose magnétique) ou les deux compères sont silencieux et ne se regardent pas dans les yeux. Il y a éventuellement quelques passes ou un toucher très délicat (les mains posée sur les épaules ou sur la tête, mais sans pression) : on parle D’INTENTION. L’hypnotiseur doit s’emplir d’intentions bienveillantes, et l’hypnotisé est en quête de bienveillance. Les deux ressentent une certaine chaleur passer, et dans des cas thérapeutiques (en particulier les douleurs), il se passe des choses étonnantes dans un silence total.

      Je crois que dans cette scène tout est réuni pour sortir de «l’instinct de base» et entrer dans un état de Conscience modifiée : les grands yeux, les petits couinements, et aussi le besoin de tendresse qui provoque chez l’autre l’empathie. C’est l’émotion que je sens passer lorsque je vois cette scène : l’empathie.

      – Je sens ce que tu ressens, et je vais t’accompagner un petit moment

      De là découle un sentiment de Responsabilité. Les images avec la hyène (qu’on voit dans la conférence TED, mais pas sur l’extrait Youtube – merci Patrick -), démontrent que personne n’a intérêt à s’attaquer au petit être fragile, car le Responsable veille…

      A++

      Stéphane

  4. Ouhlala, le niveau es élevé ! Il est trop fort ce Patrick (Hey, au fait : Joyeux Anniversaire !).

    C’est limpide : le bébé singe est trop petit : la maman léopard compte l’engraisser pour le manger lorsqu’il aura pris quelques kilos ;). Rhoooo, quelle horreur !

    Je ressens de la tendresse pour le bébé singe, il est trop mignon avec ses mirettes grandes ouvertes ! On dirait, à première vue, que la léoparde se sent responsable du bébé singe, qu’elle se comporte en adulte, effectuant un choix de raison (prendre soin, entourer, rassurer) plutôt qu’un choix instinctif (manger). Mais est-ce que ce ne serait pas plutôt un instinct de survie universelle, pour La Vie, fût-elle d’une autre espèce ?

    J’ai ami qui a un gros chien. Celui-ci grogna la première fois que je rendis visite à mon ami chez lui : je pense qu’il était jaloux. Au contact du chien la fois suivante, je me suis concentrée pour « émettre » de la bienveillance, un sentiment rassurant (Tkt le chien, je ne vais pas te piquer ton maître) et d’autorité (tu me bouffes pas) : Bingo, le chien est devenu mon pote !
    Avec les chevaux, c’est aussi très étonnant : on peut se connecter par les émotions via le ventre. Les sensations sont absolument étonnantes. NB : je ne suis pas ésotérique ni mystique, ni fantasque pour deux ronds, je l’ai réellement expérimenté dans le cadre d’un atelier sur le thème de la créativité auquel j’ai participé par curiosité.

    Et si chaque être humain se voyait confié un pauvre petit bébé singe orphelin, croyez-vous que cela réduirait la violence dans le monde ?

  5. Bonjour. ,

    Je rejoins ATTRACTION++ et me délecte autant par les mots de Stéphane ( que je lis depuis près de 3 ans avec TIme Coach) que par vos commentaires,effectivement le niveau est élevé…
    Pour entrer par la petite porte et tenter de m’immiscer dans le programme ,la semaine des émotions promet de beaux échanges.
    L’émotion couplée avec la conscience ,est pour moi la colonne vertébrale de notre condition d’humain.Certes nous n’en avons pas l’exclusivité (il est de bon ton de rester humble) nous avons compris que nous étions tous ,à travers la fameuse chaîne ,interdépendants,.
    Le type de conscience et nos modes de pensées eux semblent différents.

    Cette vidéo est touchante ,provoque des émotions ,mais en l’espèce ne s’agit il pas ,lorsque la femelle léopard passe de l’instinct de chasse et donc de se nourrir à celui de protéger un nouveau né ,d’instincts de survie retrouvé?
    Le petit de s’enfuit pas et n’apparait donc pas comme une proie immédiate .
    Se souvient t- elle qu’elle aussi a été vulnérable lorsqu’elle était nouveau né?
    Et puis franchement il n’y a pas grand chose à manger ,moi femelle Léopard je ne vais tout de même pas croquer ce type de gabarit .trop maigrelet!
    Ce qui ensuite m’émotionne, c’est une projection rapide que je fais sur la survie de ce bébé sommes toute réduite! (Conscience humaine ?)
    Qui va le nourrir demain ?,La protection ne passe pas que par la chaleur, la sécurité,l’amour, il y a bien un moment où nous devons chercher à nourrir le petit.
    Je me trouve donc devant une mort annoncée ,reportée de quelques heures et en cela je me trouve assez mal à l’aise.
    Alors instinct maternel,envie de jouer ou sensibilité ….????

    Belles fêtes…

    Silvy

    1. Avant de voir la conférence TED (encore merci Patrick), je ne pensais pas à la suite des évènements, et donc au devenir du bébé singe. J’étais dans l’instant présent.

      Si on envisage cette protection sous l’angle de l’accompagnement vers l’inéluctable, c’est encore plus troublant…

      Elle aurait pu abréger ses souffrances au lieu de laisser faire la Nature. Visiblement, elle avait le temps…

      1. Ca m’a surpris dans la vidéo de TED que les conférenciers disent qu’ils pensent que le petit est mort de froid. Un nouveau-né a je crois plus de risque de mourir de faim que de froid, surtout blotti contre une mère d’adoption.
        Je ne pense pas pour ma part que cette jeune léoparde, qui n’a pas encore eu de petit, songe qu’elle ne peut nourrir le petit et que sa mort est inéluctable. Je doute donc qu’elle voie son geste comme un accompagnement vers la mort et plus encore qu’elle soit capable de penser qu’en le tuant maintenant elle lui épargnera des souffrances.

        Ton commentaire Stéphane suggère qu’elle joue comme un chat peut jouer avec une souris avant de l’achever, d’une façon que nous projetons comme sadique ? Mais le chat ne caline pas la souris comme le fait cette léoparde…

        Je vois cela comme un instinct de protéger un orphelin. Ou comme une façon d’exercer son instinct maternel.

        1. Hello Florence,

          Je me suis mal exprimé. Donc je reformule ceci :

          <<Elle aurait pu abréger ses souffrances au lieu de laisser faire la Nature. Visiblement, elle avait le temps…>>

          C’est vrai que lu comme ça, ça paraît cruel comme proposition. Mais loin de moi l’idée de suggérer une chose pareille :(.

          Voici ce que je voulais dire :

          Avec des paradigmes basés sur l’efficacité (une projection sur le futur), elle aurait probablement abrégé les souffrances du petit singe, comme nous le faisons avec des chevaux blessés (et bien d’autres animaux – sans oublier les propositions qui tournent autour des malades condamnés – …).

          Mais ce n’est pas ce qu’a fait cette léopard : elle a pris le temps d’accompagner le petit singe avec une douceur maternelle. Elle avait le temps (a pris le temps) de le faire.

          Je ne dis pas que c’est ce qui s’est passé (je n’ai aucune autorité en la matière), mais c’est ce que m’évoque le commentaire de Silvy associé au tien sur les éléphants :

          – Tu as parlé des éléphants qui s’accompagnent vers la mort
          – Silvy a parlé de «mort annoncée» du petit singe.

          Ca m’a fait penser au léopard qui accompagne le petit avec une bienveillance maternelle.

          Ce n’est pas une conclusion scientifique mais une pensée émotive qui me traverse en lisant les commentaires variés : loin de moi l’idée de me placer comme un chercheur qui tire des conclusions.

          Par contre j’ai une autre conclusion à tirer de cette expérience : je ne devrais pas rédiger un commentaire au moment où Karine me dit :

          – Les enfants sont dans la voiture, les cadeaux aussi, il faut qu’on rentre avant les embouteillages. On n’attend plus que toi 😉

          Ca me fait écrire des trucs bizarres, que je ne relis même pas. Merci Florence de m’avoir permis de me reprendre.

          A++

          Stéphane

  6. J’ai retrouvé le lien dont je parlais dans mon précédent commentaire sur l’absence de réaction des passants face à des enfants seuls
    https://www.youtube.com/watch?v=R5aIpUVAwZs

    Et j’ai également retrouvé cet extraordinaire talk de Frans de Waal sur les comportements moraux dans le règne animal. On y voit notamment que la capacité de coopération, mais également l’empathie, la consolation ne sont pas réservés à l’homme, ni même aux mammifères.
    http://www.ted.com/talks/frans_de_waal_do_animals_have_morals#t-644364

    La dernière partie de ce talk relate une expérience devenue fameuse sur le sentiment d’injustice entre deux singes (expérience répétée depuis avec des corbeaux et des chiens) qui ne sont pas rémunérés de façon égale pour une même tâche.

    Joyeux Noël à tous 🙂

  7. Le léopard, je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête ou par le corps, je ne peux que parler vis à vis de mes comportements.
    Il y a cette attraction en moi, vers ce qui me touche – de l’ordre de ce qui aurait besoin d’un coup de pouce ou d’une main tendue – même si ce n’est pas dans l’ordre des habitudes, devenues valeurs pour bp de personnes.
    C’est souvent une mise en abîme, puisque ce qui m’attire va forcément demander des adaptations à cette situation atypique pour laquelle je n’ai pas (pas encore) de réponse, de solution, de moyen, de façon de faire, …
    J’ai une propension à aller vers des situations inconnues, je perçois ma peur de ne pas arriver à faire face de façon parfaite (oui, je suis perfectionniste, même sur du one shot, sans filet), mais cela ne m’empêche pas d’aller vers … Une vraie attraction !
    Pour mon plus grand bonheur, je me suis donc retrouvée de nombreuses fois dans ma vie, dans du total inconnu, sans repère ou modèle, à vouloir construire sur ce nouveau terrain.

    J’ai la chance d’être un peu inconsciente et de ne pas hésiter et de foncer vers la seule solution qui m’apparait.
    Professionnellement cela m’a menée à faire un travail de réalisation de prototype, pour des objets qui n’existent pas encore.
    Faire du parapente où d’une façon dynamique il faut courir et se jeter dans le vide, alors que je ne savais pas comment était le terrain qui allait m’accueillir.
    Et pour le plus beau, j’ai adopté dans mon cœur une enfant parquée en camp de réfugié, à l’autre bout du monde et maintenant elle fait des études en Europe et plus tard l’adoption de mes 2 enfants devenu des soleils à la maison.
    Pour moi, aller vers l’inconnu – situation ou personne – m’apporte beaucoup plus car pour découvrir l’autre et s’adapter en conscience ou non, me fait me découvrir.

    Le léopard en a oublié son repas et il est attiré par ce jeune et fragile singe. Il n’a pas l’air d’avoir de mode d’emploi, ni de solution pour la situation, mais il prend soin comme il peut.
    Oui, il est touchant de voir une puissance qui sait se faire douce, pour la circonstance.

    Je vous souhaite une belle nuit de Noël, de la lumière et toutes les paix possible.
    Véronique O

  8. bonjour à tous
    je prends seulement connaissance des vidéos
    eh oui moi aussi surcharge due aux fêtes
    Pour le léopard, je n’ai pas le sentiment qu’il y a adoption mais plutôt un animal qui a trouvé quelque chose dont il ne sait que faire et qu’il sent instinctivement qu’il ne doit pas l’abandonner
    Pour les petites filles, si on parle d’attraction , elles n’émettent pas de signaux de détresse voir ont plutôt l’air serein et parfois un peu joueuses
    est ce cela qui fait que les adultes ne sont pas inquiets pour elles ?

  9. Attraction quand tu nous tiens…
    Ce matin sur France Inter Jean-Claude Amiesen, directeur de recherche à l’INSERM et président du comité d’éthique national anime sa remarquable émission hebdomadaire « sur les épaules de Darwin ». Le sujet du jour (une rediffusion en fait) : l’empathie, l’altruisme et le langage chez les animaux.

    On a cru longtemps que seuls les comportements altruistes qui bénéficiaient à la stricte famille étaient privilégiés par l’évolution, transmis à la descendance tandis que ceux qui aideraient des membres externes au groupe seraient défavorisés. L’étude pendant 25 ans de groupes de chimpanzés a démontré l’inverse. Des mâles qui normalement ne s’occupent jamais des petits peuvent adopter un ou une orpheline avec lequel il n’a aucune parenté et s’en occuper pendant plusieurs années.

    Autre découverte remarquable : les singes (sauvages, pas ceux des labos) possèdent plusieurs mots pour communiquer entre eux et en plus ils savent ajouter des suffixes et les combiner entre eux pour créer d’autres messages.

    Pour réécouter l’émission :
    le fichier MP3 http://rf.proxycast.org/976375931721490432/11549-27.12.2014-ITEMA_20705712-0.mp3
    Le podcast et les références de livres (dont deux de Frans de Waal le primatologue : http://www.franceinter.fr/emission-sur-les-epaules-de-darwin-le-souci-de-lautre-0

    Passionnant !

  10. Bonjour,
    Je rebondis sur l’hypnose dont a parlé Stephane, est-ce qu’on ne peut pas la relier aux « bisous qui guerient tout » que font les adultes aux enfants ? La douleur est constituée par une bonne part de peur et les enfants, grâce à l’empathie des parents et la confiance qu’ils ont en eux s’en sentent soulagés ?
    Je m’éloigne du sujet de départ…

    1. Bonjour Laetitia,

      Et bonne année !!!

      Vous ne vous éloignez ni du sujet (émotions), ni de l’hypnose (suggestions), bien au contraire, vous touchez juste.

      Lorsque j’étais petit et que je me faisais mal, j’allais systématiquement vers mon grand-père. Il posait ses mains sur la douleur et me disait que j’allais guérir, et en combien de temps. Ensuite il me prenait dans ses bras pour sécher mes larmes.

      Je ne dis pas que mes parents ne savaient pas faire ou n’avaient pas le temps de le faire, mais mon grand-père était l’expert en la matière, en tout cas en ce qui me concerne.

      Il avait un don.

      Lorsque mes enfants ont mal quelque part, c’est vers moi qu’ils viennent. Du côté de leur maman, il y a des câlins, des bisous et des mots doux, mais de mon côté, il y a une sorte de «don» que je ne peux qualifier d’inné, car je sais pourquoi il est en moi. C’est un don qui m’a été donné.

      Je suis heureux de le donner à mon tour à mes enfants, et ma fille aînée l’a déjà apprivoisé. Elle a des mains magiques, tant au niveau de la créativité qu’au niveau du soulagement qu’apportent ses caresses. Elle soulage parfois les douleurs de sa grand-mère.

      Il m’arrive d’utiliser ce don au delà de ma famille, certainement parce que mon grand-père m’a souvent dit que les nouvelles générations doivent faire mieux que les anciennes.

      Je ne sais pas si je fais mieux que mon grand-père, mais je fais ++.

      Pour faire le lien avec notre sujet, je crois que les animaux savent instinctivement des choses que nous ne savons plus, ou ne voulons plus savoir, tant notre éducation veut absolument tout rationaliser. Je ne dis pas que c’est mal de comprendre «comment ça marche». Je dis juste qu’à force de comprendre COMMENT on oublie le POUR QUOI.

      Lorsqu’une maman prend son bébé dans ses bras, elle sent immédiatement s’il a de la fièvre, à un demi degré près (la plupart des mamans savent si leur bébé leur fait un petit 38°). Mais si vous lui plongez les mains dans une eau à 37°, puis quelques minutes plus tard, dans une eau à 39°, elle ne saurait vous dire s’il y a une différence. Ce n’est donc pas une question de température. Il y a quelque chose d’autre qui passe…

      Cette chose est communément appelée Energie. Nous verrons dans quelques articles que la plupart des mots qui commencent par «E» désignent une forme d’énergie. C’est l’un des trésors linguistiques «oubliés».

      L’EMOTION est donc l’E-MOTION. L’Energie qui (nous) met en mouvement : l’énergie de l’action. C’est elle qui animait mon grand-père, qui m’anime aujourd’hui, et qui anime probablement cette future maman Léopard.

      L’E-MOTION, c’est souvent plus fort que nous, mais comme pour la respiration et pour la pensée, il y a des niveaux de conscience, et donc de contrôle. Nous en reparlerons.

      Merci pour cette évocation Laetitia,

      A++

      Stéphane

  11. J’étais partie pour écrire un truc du genre « bon, alors, Stéphane, la suite du programme please, je m’impatiente ! » mais je rebondis -du coup- sur le soin des caresses. J’ai participé l’année dernière à un atelier epona (avec des chevaux) sur le thème de la créativité. Dans cet atelier, il y avait une séance de peinture sur cheval (avec les mains), c’était génial. Croyez-moi si vous le pouvez -moi-même j’étais un peu sonnée- mais j’ai GUÉRI l’animal qui souffrait de troubles digestifs en lui apposant mes mains sur le ventre. C’est vraiment étrange, j’aurais un don moi aussi. L’un des 2 animateurs du séminaire était ostéopathe pour chevaux. Il a écrit un article sur « l’évènement » dans une revue pro. C’est fou quand même… N’empêche, j’étais drôlement fière !
    Ceci dit, je m’impatiente quand même 🙂
    Happy 2015 à tous !

  12. +1 avec Caroline ! Il y a un moment où un praticien ne peut pas laisser ses patients en manque si longtemps … tu es malade Stéphane ?

  13. Nous même, espèce parmi les espèces, secourons un bébé chat perdu dans la nature.
    Est-ce une question d’émotion ? ou plutôt que se passe-t-il dans notre esprit qui nous fasse agir ainsi, comme le léopard face au bébé babouin ?
    Je mettrai en partie cela sur le compte de l’émotion instinctive, quelque chose peut-être de l’ordre de la survie des espèces, de la pérennisation du monde biologique.
    Ce qui m’émeut moi-même est que le léopard délaisse sa proie pour s’occuper du bébé babouin sur l’instant. Nous n’avons qu’une vue parcellaire de l’information, et en plus biaisé par le commentaire qui nous induit une pensée particulière (une suggestion acceptée naturellement parce qu’elle correspond à un/notre cadre de bienveillance).

Laisser un commentaire