Les 4 états de la pensée

Les 4 états de la pensées

Aujourd’hui, je vous propose de reconnaître 4 états de pensées :

  • La pensée vagabonde, libre…
  • La contemplation
  • La concentration (ou le focus)
  • La méditation (ou le Samadhi)

Nous verrons également comment atteindre ces états en montant dans nos niveaux de conscience intérieures.

La pensée vagabonde

La pensée vagabonde et insouciante est la plus connue. Il suffit de ne rien faire de précis, de s’abandonner à ses pensées pour qu’elles surgissent librement, et sans aucune structure. Les associations d’idées se font toutes seules sans raison apparente. Il suffit que je dise le mot «batterie» pour que vous pensiez à recharger votre téléphone, à faire de la musique, à imaginer une cuisine mieux équipée, etc. Puis, un simple souvenir vous ramènera vers un évènement lié à la batterie, puis cet évènement vous reliera à une personne, qui vous fera penser à un livre, qui vous fera penser à un film, etc. C’est une pensée vagabonde, incontrôlée, qui en fonction de notre humeur, peut nous amener vers des horizons très variés.

Visuellement, je vous invite à imaginer une sphère (tout un univers), avec des étoiles qui peuvent s’allumer et s’éteindre à tout instant, et de façon très vive.

Nul besoin de techniques pour accéder à ce niveau de pensée. Il suffit de se laisser vivre. Selon les Freudiens, à un moment ou à un autre vous penserez au sexe ou à la mort. Selon le Jungiens c’est vers l’Amour ou la Spiritualité que tendront vos pensées.

D’un point de vue kinesthésique, on peut comparer cette pensée à une danse sur un rythme rapide, où le corps se laisse aller sans technique particulière.

La contemplation

La contemplation consiste à réunir ses pensées autour d’un thème global, en surface, mais sans entrer dans les détails. C’est ce que vous avez fait lorsque je vous ai proposé un remue-méninge autour de la Pensée ou du Destin. C’est également ce que vous faites lorsque vous planifiez une action : vous contemplez les éventualités, et sans approfondir, vous pouvez les noter (pour vous en souvenir) ou les observer évoluer dans votre esprit. Lorsque vous dressez une liste, vous êtes en mode contemplatif.

La contemplation est souvent parasitée, car tentée par la pensée vagabonde qui vous détourne du thème choisi, ou par la concentration (voir ci-dessous) qui vous incite à approfondir un sujet alors que l’instant présent vous invite à planer en surface.

En parlant de surface, visuellement nous allons aplatir la sphère, de façon à obtenir un disque (un aplat) sur lequel viendront se poser les choses qui sont «sur le même plan». C’est d’ailleurs la question que vous pouvez vous poser pour vous assurer que vous êtes toujours en mode contemplatif :

  • Ce à quoi je pense est-il toujours sur le même plan que le reste ?

Evidemment votre imagination, vos jugements, et parfois votre mauvaise-foi vous pousseront à faire entrer les choses dans le plan. Par exemple, si je pense à l’éducation de mes enfants, et ma pensée s’évade vers mon potager, je pourrais décider que planter des radis et des tomates fait partie de l’éducation de mes enfants… C’est une association d’idées qui est bienvenue, à condition que je n’entre pas dans une contemplation orientée potager, oubliant l’objectif éducatif.

D’une manière générale, lorsqu’on commence à sortir du thème principal, il convient de se remettre sur les rails. Pour reprendre mon exemple, si je pense à des activités éducatives, je peux être amené à penser au potager, puis éventuellement à acheter de la bière bon marché pour faire un piège à limaces… Je suis limite, mais ça passe si je sors de cette ramification pour revenir à la branche principale… Mais si en pensant à la bière, j’en profite pour me voir acheter une bonne pression pour mon pote qui viendra regarder un match de foot ce soir, je suis hors limites… Je retourne vers la pensée vagabonde.

Techniquement, la pratique consiste à prendre conscience de votre respiration, et à en ralentir très légèrement le rythme (juste pour prendre le contrôle). Commencez par vous écouter respirer puis ralentissez, en vous défiant à chaque expiration, de penser à quelque chose de nouveau, lié au thème de votre réflexion. Vous pouvez aussi pivoter légèrement la tête à chaque inspiration pour que vos yeux se fixent sur autre chose.

Dans la nature, le sentiment que vous en retirez est très agréable : vous vous laissez caresser par le vent, contemplant tout ce qui se trouve autour de vous, sans approfondir plus de 3 ou 4 secondes, ni sortir du domaine de réflexion. Vous passez ainsi de l’arbre à la fleur, de la fleur à l’insecte, de l’insecte à l’oiseau, etc.

Vous pouvez aussi vous fixer devant les étagères de votre bibliothèque, vous arrêter sur le titre d’un livre, expirer, puis promener vos yeux pour contempler d’autre livres expiration après expiration. Vous sentirez peut-être l’envie de saisir un livre pour le lire. Vous déciderez alors en conscience si vous poursuivez votre contemplation, ou si vous y mettez fin en entrant dans un livre.

D’un point de vue kinesthésique, la contemplation ressemble à une marche au ralenti ou à des mouvements de Tai-Chi-Chuan, style Yang.

La concentration

A chaque fois que vous voulez analyser, résoudre, éclaircir, juger, comparer, concevoir, etc. vous avez besoin de vous concentrer, de vous focaliser sur quelque chose de précis et d’entrer dans les détails. Rester concentré est relativement difficile si l’environnement ne s’y prête pas. Un simple bruit peut nous déconcentrer. C’est pourquoi on recommande souvent de trouver un endroit calme et calfeutré, de s’isoler du reste du monde en coupant le téléphone : Tout est organisé pour éviter les interruptions potentielles.

On a pu remarquer que dans une salle d’attente ou une personne lit un journal, plus le moment du rendez-vous se rapproche, moins la personne est concentrée, car elle sait qu’elle pourrait être interrompue d’un instant à l’autre. Par contre, si 2 ou 3 autres personnes doivent passer devant elle, elle sera plus concentrée. Ainsi, il y a un conditionnement mental à appliquer. Par exemple, si vous éteignez ou si vous redirigez votre téléphone, le simple fait de savoir qu’il ne sonnera pas inopinément, vous permet d’accentuer votre niveau de concentration.

Visuellement, nous quittons le plan pour la ligne. Je dirais même le vecteur, car il y a, en plus de la direction, un sens précis vers lequel vous souhaitez avancer, de préférence en évitant les retours en arrière. L’idée est de s’enfoncer de plus en plus dans ses pensées, jusqu’à atteindre un niveau où on ne pense plus qu’à ce qu’on est en train de faire, oubliant le reste. On reste concentré, on ne perd pas de vue l’objectif, on garde le cap, le focus…

La technique ? Il y en a plusieurs, et si vous éprouvez des difficultés à vous concentrer, allez faire un tour sur Youtube, ou mieux : adressez-vous à un sophrologue, en précisant que vous ne souffrez pas, mais que vous venez dans un but de performance (d’auto-coaching). La sophrologie, comme la psychologie ne s’adresse pas qu’aux souffrances.

D’un point de vue kinesthésique, la discipline de la concentration se rapproche du yoga : des postures précises à garder longtemps tout en prenant conscience de sa respiration.

Si vous n’êtes pas convaincu que le yoga est un sport, essayez ! Et dites-moi si vous avez changé d’avis 😉

La concentration pour une lecture plus rapide

Dans les techniques de lecture rapide, on considère qu’une personne qui parvient à se concentrer efficacement sur sa lecture, gagne 30% d’efficacité (avant même de commencer à s’entrainer autour de technique savantes). Ce qui signifie que lorsque le temps de lecture doit dépasser 10 minutes, réserver 3 minutes à approfondir sa concentration est un investissement rentable !

La technique que j’utilise est la suivante :

  1. Je commence par une contemplation d’une ou deux minutes. Je contemple d’abord la couverture du livre (la couleur, l’illustration, la disposition des mots, etc.), puis j’ouvre le livre pour le feuilleter doucement et me familiariser avec la police de caractères. Je repère lentement les lettre O, I et X et S (rond, trait, croix et courbe), en m’intéressant davantage au style typographique qu’aux mots.
  2. Puis je lis quelques mots des pages que j’ai déjà lues pour me remettre dans l’ambiance. Je laisse mes yeux vagabonder, et je m’arrête sur des mots clefs, des prénoms, des abréviations, etc. Toujours en mode contemplation, c’est-à-dire lentement, et avec une expiration lente à chaque arrêt.
  3. Ensuite, je lâche le livre pour fixer un point, en essayant de vider mon esprit. La vision peut se troubler, ce qui m’invite à refaire le point en pensant au mot «focus». Le flou, fait penser au mot, et le mot suggère la mise au point… Une minute à deux suffisent (nous avons tous une horloge interne qui nous permet de savoir que nous sommes au-dessus d’une minute, et en dessous de deux).
  4. Parfois j’utilise des techniques inspirées de la méthode Vittoz qui consiste à imaginer des objets mobiles les yeux fermés (un enfant qui se balance sur une balançoire, un train qui s’éloigne, une route bordée d’arbres) ou des objets qui apparaissent et disparaissent en s’effaçant, en brillant, ou en devenant plus petits ou plus grands, etc. Les yeux doivent bouger comme si les objets étaient présents. Vous pouvez également tracer des polygones (en imagination), triangle, carré, pentagone, hexagone, etc. jusqu’au cercle…
  5. Je relis ensuite, les 2 derniers paragraphes lus lors de ma dernière séance de lecture, tout doucement, phrase par phrase, en accélérant progressivement. Une deuxième lecture est forcément plus rapide. Ceci enclenche donc un rythme. Particulier. Certaines techniques, issues de la suggestopédie, proposent de lire toujours le texte de la première page (donc à très haute vitesse), afin de stimuler le cerveau en lui prouvant que vous pouvez lire très très vite. Mais il convient de changer de texte dès que vous connaissez cette page par-cœur.

Ensuite, j’attaque ma lecture !

Ces pratiques peuvent se faire, même hors d’un objectif de lecture immédiate, uniquement dans le but de vous exercer. Par exemple, vous pouvez vous exercer à focaliser dans une salle d’attente ou dans le métro, même si vous savez que le focus obtenu ne vous servira pas. L’idée est de vous entrainer afin de vous familiariser avec ces pratiques, ce qui vous permettra de vous en servir plus facilement lorsque vous en aurez besoin.

Le protocole que j’utilise est loin d’être le seul, et n’est certainement pas le meilleur pour vous. Je vous invite à tester différentes méthodes pour choisir celle qui vous convient. Attention à la propension naturelle qui consiste à choisir les méthodes compliquées. Souvent, des techniques très simples suffisent. Essayez et surtout MESUREZ la différence. C’est étonnant !

La méditation

La méditation consiste à se déconnecter complètement de monde matériel pour tendre vers le Nirvana (le Paradis)… C’est un état de paix totale qui consiste à penser à…

RIEN !

Visuellement, c’est un point qui s’efface progressivement. Car même un point, c’est quelque chose… C’est un état de concentration extrême dont le but n’est plus d’exécuter une tâche avec efficacité, mais au contraire de faire abstraction totale de toute chose faite ou à faire. La notion de plaisir ou de tout autre sentiment disparaît. C’est le vide pour le vide : le corps n’existe plus, il n’y a plus que l’esprit.

Je n’y suis jamais arrivé… Ne penser à rien est un sacré challenge pour moi ;-).  Chaque fois que je pense à ne pas penser, j’obtiens un non-sens. Et c’est et c’est justement ce qui est attendu : en état pré-méditatoire, on peut imaginer un feu qui ne brûle pas, une respiration sans souffle, un être sans paraître, etc. S’agissant d’un état d’abstraction, il est difficile d’en parler sans utiliser le mot «sans». J’arrive à imaginer bien des choses, et l’état dans lequel je me trouve est très agréable. Mais d’après ce qu’on m’en a dit, je suis loin de l’état de méditation ultime : le Samadhi.

Pour tenter de l’atteindre on commence par entrer dans des niveaux de conscience élevée, progressivement en passant e la pensée vagabonde à contemplation, puis à la concentration.

Enduite, deux pratiques sont recommandées :

  • La première consiste à imaginer un ciel bleu, sans nuages. Même les nuages blancs, qui représenteraient des pensées sereines (à l’inverse des nuages gris) sont à repousser lentement. On obtient un ciel dégagé, à garder le plus longtemps possible, sachant que le terme est inapproprié, car le «longtemps» ne veut rien dire dans cet état.
  • La deuxième technique consiste à imaginer une sphère sur un sol plat. Elle reste stable, sans rouler, car le Samadhi n’a ni point de départ, ni destination. La sphère n’a ni reflet ni ombre ni couleur. Elle est abstraite… Même pas transparente.

Dans la mesure où vous ne verrez pas un sac rempli de billets à votre réveil, il est évident que la méditation a un but après la séance : passer à l’action. L’idée est de se vider de toute pensée pour pouvoir refaire le plein de pensées nouvelles, inédites, surprenantes, inattendues… Comme si le monde était en train de se reconstruire après un vide total. Mais attention, de plus en plus de personnes vous diront que méditer «dans le but de…», n’est pas méditer !

A méditer…

L’importance de la respiration

Quel que soit le niveau de conscience que vous voudrez atteindre, rappelez-vous qu’avant de commencer, il est essentiel de prendre conscience de votre respiration et de la contrôler. Je me suis souvent demandé pourquoi c’était si important, et un jour, un posturologue-sophrologue m’a expliqué la chose simplement.

C’est enfantin :

Sans technique ni contrôle, notre respiration est aussi libre et inconsciente que notre pensée. Mais nous avons la possibilité, à n’importe quel moment de prendre le contrôle sur notre souffle, dans une certaine mesure : le bloquer, accélérer le rythme, le diminuer, souffler, prendre une profonde inspiration et expirer en deux fois, inspirer  par le nez puis expirer par la bouche (ou inversement). Bref : à tout moment, le contrôle est possible, et il y a une infinité de combinaisons créatives.

Le fait de prendre le contrôle de sa respiration met le cerveau en condition et en confiance :

  • Tu peux le faire ! Tu peux prendre conscience de ce qui est inconscient… Tu peux contrôler ce qui est automatique… Et c’est facile !

Une fois que la preuve est faite, il suffit de reporter ce sentiment de confiance sur d’autres choses qui paraissent incontrôlables, comme la pensée…

Autres états

Je vous invite également à faire des exercices de cohérence cardiaque. La cohérence cardiaque permet de réduire le stress. Tapez les mots «cohérence cardiaque» dans Google ou dans Youtube (ou sur le store de vos applications smartphone) : il y a profusion !

Attention : ne faites pas ces exercices uniquement lorsque vous êtes en stress… C’est la pratique régulière, hors-contexte de stress, qui vous permettra de vous familiariser avec la technique, et à terme, de retrouver votre cohérence quand vous en aurez vraiment besoin.

Pour la petite anecdote : j’ai fait ces exercices pendant un bon moi (il y a 2 ans), et ça a bien marché. Puis j’ai arrêté de m’entrainer, me disant que lorsque j’en aurai besoin je saurai quelle technique utiliser. Il y a quelques jours j’étais aux urgences des Quinze-Vingt, car j’avais un œil rouge sang ! J’étais très inquiet, ma tension était montée à 15/8 et mon pouls à 138. Pendant les trois heures d’attente, je tentais de retrouver ma cohérence cardiaque… Impossible ! Je pense que j’aurais réussi si je m’étais exercé plus régulièrement.

(Cependant, j’ai retrouvé mon calme lorsque j’ai décidé d’engager la conversation avec une autre personne qui attendait depuis 2h30, et qui avait très mal à l’œil. En l’aidant à retrouver son calme, je me suis calmé ;-)).

Aucune de ces pratiques n’est une pilule miracle à avaler quand ça va mal… C’est l’exercice régulier qui fait d’elles des techniques gagnantes.

Entre la concentration et la méditation, il y a un état appelé rêve-éveillé qui peut aller jusqu’à l’auto-hypnose (la transe hypnotique). J’aurais l’occasion de vous en reparler lorsque nous évoquerons la VISUALISATION.

A++

Stéphane

20 réflexions au sujet de « Les 4 états de la pensée »

  1. Concernant la vidéo, je ne suis pas un adepte du Tai-Chi mais cela ressemble fort à mes exercices de QI gong….un excellent moment permettant suivant les exercices travaillés la concentration, l’inspiration, la relaxation et un bon exercice physique…

    Concernant la méditation, je ne suis pas un grand spécialiste. Je commence toujours par un exercice de respiration suivi de prises de conscience du corps avant de libérer vraiment l’esprit.
    Mon travail, dans ce domaine, est de me libérer de la tyrannie du mental et de faire une pause, de me ressourcer à une forme de source que j’appellerais « vie », « joie de vivre »….

    Cet exercice demande de la pratique (comme la cohérence cardiaque) pour arriver à calmer le mental mais avec de la bienveillance pour soi et de l’entrainement, on y arrive !

    Ça peut sembler un peu bisounours comme exercice mais c’est pour moi une source d’énergie phénoménale. Le mental est beaucoup plus clair après, la créativité est vraiment disponible (je me sers beaucoup du mind mapping dans ces moments là).

      1. Joyeux anniversaire Frédéric, enfant du 24/12 c’est symbolique mais un seul cadeau pour 2 événements trop poches. Bien ou mal, à nous de choisir, je suis du 22/12 et je viens d’avoir 54 ans ..alors, bon anniv Patou, pour dire comme toi 😉

    1. Oui Frédéric. En fait je définis des états extrêmes, car même si nous sommes dérangés quelques secondes pendant que nous sommes concentrés dans une lecture, ce n’est pas un drame. Donc je suis volontairement puriste.

      Sinon, j’arrive à méditer dans le sens commun du terme, lorsque je prends une pause, et je sens bien qu’il y a un lâcher-prise concernant un éventuel objet ou objectif.

      J’ai juste du mal à penser à «rien» ;-).

      Dès que j’y arrive, je t’appelle !

      Ah bein non… Parce qu’il va falloir que je pense à t’appeler. Et ça, c’est pas «rien» 😉

      A++

      Stéphane

  2. Le rien n’est pas obligé de durer ;-)….Ah ! Ces puristes 😆
    On commence par une seconde puis deux…on chute, on se relève puis…sans s’en rendre compte, on sait marcher (ça, c’était il y a quelques temps déjà).
    Comme disait le maître à Samuel (qui voulait devenir le sage de la ville et qui connaissait les 119 premières lignes du Talmud par coeur) : « avant de répondre, il faut savoir poser la bonne question ! Aller, on recommence, un pas après l’autre… »
    Appelle moi !!! mdr 😀

  3. Bonjour!

    Bon anniversaire Frédéric, ça, ce n’est pas rien!

    Aujourd’hui, je suis allée me faire faire un soin du visage. Non je ne suis pas hors sujet car j’y ai vécu des états de conscience variés. Je connais bien Laetitia en qui j’ai grande confiance elle a des mains miraculeuses, fermes et douces à la fois.
    Le soin commence toujours par un effleurement remontant des chevilles à mi-cuisses, puis un léger et très court massage de l’abdomen suivi de 3 respirations contrôlées et accompagnées à l’expir : inspir par le nez en gonflant le ventre, expir en soufflant par la bouche sous la pression des mains qui compressent le diaphragme pour faire vider les poumons au maximum. Enfin effleurement des bras avant de conduire l’abaissement des épaules. L’ensemble ne prend pas plus de 2 minutes (durée que l’on est capable d’apprécier, n’est-ce pas?).

    De la pensée vagabonde qui précédait l’intervention de Laetitia, je suis déjà passée à ce que Stéphane nomme contemplation: j’ai focalisé sans tension sur mes sensations et la détente progressive qui m’envahit.

    Tandis qu’elle commence le soin proprement dit, je décide de continuer à contrôler ma respiration pour maintenir la détente et le lâcher-prise. Ca marche si bien que, comme à l’accoutumée, je sombre dans un état semi-éveillé ou des pensées défilent sans que j’y porte attention, un peu comme au début d’une méditation. Les mots qui me viennent à l’esprit sont en lien direct avec les sensations qui se succèdent: ça picote, c’est froid, c’est doux, etc.

    Puis vient le moment du masque qui doit « poser » pendant 10 minutes. Je suis alors seule dans la petite pièce, les yeux fermés sous les caches posés sur eux. Je sais que je ne dors pas, je sais que je ne suis pas éveillée. C’est très curieux ,mais à ce moment-là ça ne me surprend pas. Je ne peux évoquer un mode de pensée à ce moment-là, ce dont je me souviens c’est du sentiment de devoir « revenir de loin » quand Laetitia reprend sa tâche, vers un état où les pensées reprennent place peu à peu.

    Quant à hier soir (par attraction prémonitoire?), j’ai eu envie de reprendre contact avec la cohérence cardiaque, sur internet. Ca m’a fait du bien et je me suis demandée pourquoi j’avais abandonné cette pratique si équilibrante.
    Sûrement parce que les habitudes ont la vie dure; la routine est bien pratique pour certaines choses mais n’est-elle pas notre pire frein pour le contrôle de soi?

    Vidéo: j’ai eu fait du Taï chi il y a bien longtemps; je pensais avoir oublié l’enchaînement mais à le revoir, j’éprouvais les sensations que procurent ces mouvements et j’anticipais leur déroulement ça m’a permis de me reconnecter à l’état mental de contemplation associé. J’ai bien aimé!

    La concentration: je connais cet état qui s’installe quand besoin est, mais je ne sais pas le provoquer.
    Les exercices pratiqués par Stéphane m’impressionnent! J’en essaierai quelques-uns.

    En ce qui concerne la méditation, tout reste à faire!

    Joyeux Noêl

    1. Sûrement ! N’oublions pas qu’ils pompaient, pompaient, pompaient…je ne suis pas sûr qu’ils connaissent la méditation
      l’action sans réflexion c’est sûr !
      trouver un sens à l’action. Je me pose la question.

  4. Stéphane..as-tu contemplé le livre d’Eckart tolle..as tu passé le stade de la lecture ? Je pense que quand tu as écrit cet article ce n’était pas le cas car sinon tu pourrais nous annoncer qu’enfin tu as appris à « penser à rien » et c’est très simple. C’est au début du livre en plus.

    En effet tant que tu penses, tant que ton mental croit qu’il est Toi, il n’y a pas de silence. Dans le monde en 2 dimensions il n’y a que la pensée..mais dans le monde du vrai Toi, le Soi, celui qui te remplit de joie, qui est dans la gratitude, l’Amour, la plénitude..c’est le Moi qui écoute, qui voit, qui élance les émotions vers la pensée…celui là peut écouter la pensée, se dire qu’elle se ballade entre des pensée du passé et celles du futur, le vrai Moi est au présent « ici et maintenant éternel – que de la joie, de la grâce » , le Soi est dans la présence qui s’observe (c’est l’étage supérieur du sapiens qui sapiens) et se regarde dans la 3ième dimension de conscience, là ou tu pries, là ou es ta demeure, ton sanctuaire, ton moi profond..celui là entend le silence entre les mots, les images, les émotions..il rit de cette facilité à se rendre compte qu’être n’est pas identique à penser..et qu’à chaque pensée c’est le mental qui cherche à se réaffirmer qu’il est Toi…et dans ce moment de prise de conscience de ce super pouvoir, tu sens une grande plénitude, le rien, le vide de pensée, juste l’être Moi qui rigole ou entend une musique céleste de là où on se voit penser… c’est comme ça que j’ai compris le « pouvoir du moment présent »..Lis le et dis moi si tu arrives à sentir le silence entre les pensées, entre le passé et le futur..au fond de ton âme de là ou sort toute ta générosité.

    Mais je me demande si tu n’as pas fait « exprès » de dire que tu as du mal à ne penser « à rien »..effet d’auto-coaching projeté sur les 41 passagers de cette aventure ? Va savoir ?

    Je vais y penser
    âme éditée

    PS Au moins un tiers de ma vie, je sommeille et je sais qu’un grand travail de réflexion,de réparation s’effectue sans la pensée. Dans le sommeil je ne pense à rien (donc ça nous arrive facilement!), de temps en temps je ramène un rêve, un cauchemar..c’est toujours une bonne pêche.

    1. Stéphane serait un provocateur ? 😆
      tu veux dire qu’il chercherait à provoquer des réactions chez nous ?
      C’est possible…voire probable.
      Encore un comment au service de son pourquoi !

      1. Stéphane provocateur ? Meuuuh non ! Pis quoi encore ? 😉

        Il m’est pour ma part plus facile de me concentrer que de contempler, et plus facile d’avoir une pensée vagabonde que de méditer.

        Délicieux moment que celui de ce matin ou rien ne me pressait de me lever. Réveillée à 6h, visionnage dans mon lit d’un talk de TED (ma dose minimum : 1 par jour) puis état semi éveillé jusqu’à plus soif. Dans cet état parfaitement détendu et reposé, je passe de la pensée vagabonde à l’état qui sans être une méditation active consiste à « regarder passer mes pensées » en essayant de ne pas les retenir. Je les regarde, je ne les arrête pas, je ne cherche pas à les associer à une autre pensée. Cet exercice, initié pendant des séances de yoga, est infiniment reposant. ce n’est plus le corps qui se repose mais le mental. Je qualifierai cela de « pré-méditation » car je ne prétend pas savoir ce que méditer veux dire.

        Je comprends ta frustration Stéphane de ne pas savoir penser à rien. Mais je pense que plus tu cherches à obtenir cet état, plus tu t’en éloignes. Il ne faut pas en faire un objectif. Ce qui compte ce n’est pas d’arriver à ne penser à rien, cela n’a aucune espèce d’importance pour moi si d’autres sont 10000 fois plus compétents que moi dans ce domaine. Ce n’est pas un problème. Ce qui m’importe c’est d’avoir découvert le bien que cela me fait de passer ne serait-ce que quelques minutes à ne rien faire, à ne pas orienter ma pensée vers quelque chose, à lâcher prise, à ne surtout pas me dire que je perds mon temps.
        Ce qui compte c’est la qualité de ces quelques minutes. Ni leur longueur ni leur intensité ne m’importe.
        J’apprécie de progresser dans la qualité de ces instants mais ce n’est même pas un but en soi de progresser. C’est un domaine où je me laisse uniquement guider par le bien être que je ressens (ou pas, certains jours je fais choux blanc). Si je me donnais l’objectif de mieux méditer, je pense que j’obtiendrais exactement l’effet inverse ! Le seul objectif c’est de se réserver le temps de pouvoir le faire (ou pas).

        Je ne connaissais pas la cohérence cardiaque. Je vais essayer !
        Merci pour ce billet.

  5. C’est fou l’empathie que je provoque lorsque je dis que je n’arrive pas à « penser à rien » ! Je sais bien que la semaine des émotions à commencé, mais quand-même !

    Ce que j’en retire, c’est que ceux qui arrivent à méditer (dans ce groupe) ressentent un tel bien-être, qu’ils sont vraiment désolés d’apprendre que je n’y arrive pas. Le message est :

    – Tu passes à côté de quelque-chose d’important… J’aimerais t’aider…

    Bon… Je crois qu’il y a un truc qui me bloque : c’est de penser à « rien » ! C’est vraiment au dessus de mes forces. Ça m’énerve tellement, que je préfère ne pas y penser !

    Par contre, j’ai déjà atteint des états de relaxation, de plénitude et de béatitude incroyables, et je vous assure que j’étais content d’être là ! Il en résulte soit une crise de larmes (de joie), soit un fou-rire.

    J’ai déjà essayé de méditer avec des accompagnateurs (2 fois). Ça s’est terminé en fou-rire (les 2 fois)… Le premier accompagnateur s’est carrément énervé, me disant que j’y mettais de la mauvaise volonté (comme quoi il ne suffit pas de payer 60€). Le deuxième à ri avec moi et m’a remercié, me disant que son dernier fou-rire aussi intense datait d’il y a au moins 20 ans.

    Il a ajouté que j’avais un don pour communiquer mes émotions !

    A tarif égal, J’ai préféré la réaction du deuxième 😉

    Bon… Je vais relire eckart. J’ai peut-être réussi à méditer lors d’un exercice, mais si le seul souvenir dont on se souvient, c’est « rien ». Je vais avoir moins de choses à vous raconter…

    A++

    Stéphane

    1. Je crois Stéphane que tu te fais une idée un peu particulière de la méditation. J’espère que ce talk de TED te convaincra qu’il ne s’agit pas de le penser à RIEN !
      http://www.ted.com/talks/andy_puddicombe_all_it_takes_is_10_mindful_minutes/transcript?language=en
      Voilà un bel exemple de la loi de l’attraction : c’est une suggestion que m’a fait TED aujourd’hui même ! Ted a du savoir que j’avais besoin de trouver quelqu’un de plus compétent que moi, de bien plus expérimenté pour formuler ce que j’essaie maladroitement de faire et qui me réussit assez bien.

      Je suis aussi en train de lire Eckart. Intéressant !

  6. J’ai préparé tous mes examens dans des cafés là où il y a du bruit je peux mieux m’en extraire et me concentrer avec de l’animation quand je me décide d’arrêter et dans les endroits calmes, je pique du nez…. à méditer !!

  7. Patricia,

    C’est tout à fait possible car c’est une question d’habitude et d’éducation. Ceci dit, quelle serait votre vitesse de lecture ou d’apprentissage, si après un bon repos vous décidiez de vous isoler POUR étudier (et non pour piquer du nez) ?

    A expérimenter !!

  8. Mon moyen d’accéder au vide mental : les tâches ménagères. Notamment la vaisselle et l’aiguisage de couteaux. Je ne sais pas si l’on peut parler de méditation, en tout cas ces activités me reposent l’esprit. En plus, je fais l’économie d’un lave-vaisselle…

    D’un autre côté, je reste difficilement inactif. Si mon corps n’est pas occupé, c’est mon esprit qui s’active, et inversement. J’avais trouvé sur des exercices de méditation à base de chants ou de mouvements de doigts répétitifs qui me convenait pas mal. Cependant comme beaucoup l’on dit, l’efficacité de la méditation vient avec la pratique régulière. Oserai-je parler de rigueur ?

    En tout cas, j’ai pu constater l’efficacité de personnes pratiquant la concentration / méditation sur leurs perceptions ou leurs performances physiques. Ça fait rêver mais tous sont unanimes : le chemin est long.

    1. Bonjour Fabien,

      On en revient toujours à la question du TEMPS et de sa gestion. Que ce soit une question de régularité ou de rigueur, il s’agit de contrainte intérieure (personne ne se sent obligé de méditer). On constate juste que la vie est différente.pour ceux qui savent faire abstraction de l’extérieur pendant quelques minutes. Pour ma part, la vaisselle a tendance à me faire cogiter (je pense à ce que je ferai après), mais je sais que chaque personne a son activité manuelle qui permet de faire le vide dans son esprit. L’origami me fait cet effet lorsque je construis plusieurs fois le même objet.

      Il reste que pour moi, l’auto-hypnose demeure la solution quotidienne qui me permet de déconnecter ou plutôt de reconnecter.

      A++

      Stéphane

  9. Bonjour Stéphane

    Je ne suis pas encore intervenu dans ce programme car comme d’autres je trouve un peu frustrant de le faire « en seconde vague »… du coup je zappe les commentaires précédents et les relirai plus tard.

    Cet article m’intéresse beaucoup, comprendre comment fonctionne mon cerveau, qui a tendance a partir dans tous les sens, est quelque chose qui me motive en ce moment… je vais relire ca et le « méditer », et je suis impatient de lire la suite !

    Une remarque sur la méditation : j’ai fait récemment une initiation à la méditation « de pleine conscience » et si j’ai bien compris le but n’est pas du tout de ne penser à rien mais d’arriver à concentrer son attention sur l’instant présent, ce qu’on ressent dans son corps et dans son entourage, en bref sur le fait d’être en vie. Mais je suis aussi débutant là dedans et pas encore vraiment réussi à attendre cet état…

    A++
    David

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