3 pièges à éviter (1/2)

Cette formule (pièges à éviter) m’a toujours fait rire, surtout dans un cadre d’Attraction. Vous connaissez sûrement l’histoire de l’enfant à qui on répète «Attention ! Tu vas tomber !»… Ça finit toujours par arriver ;-). Rappelez-vous le phénomène d’attraction des moustiques : la peur des piqûres provoque davantage de piqûres.

Prenez donc ce titre au deuxième degré car en réalité, nous allons partir à la découverte de «bonnes pratiques». Comme il est difficile de se défaire de l’efficacité du fameux «piège à éviter», j’ai usé d’un stratagème ! Je vous explique :

Si vous placez dans la salle d’attente d’une agence immobilière, un petit livret intitulé :

Les 10 meilleures pratiques du futur propriétaire

ou éventuellement

10 choses à savoir avant de devenir propriétaire

Vous obtiendrez un certain succès…

Mais si vous intitulez votre livret :

Futur propriétaire : Les 10 pièges à éviter !

Vous obtiendrez un succès certain !

Je ne sais pas où vous en êtes, mais la plupart des gens aiment tellement éviter les pièges, qu’ils préfèrent emprunter les chemins où il y en a beaucoup ! Ceci leur permet de ressentir une certaine fierté en contournant ce qui leur paraît inévitable. Un chemin alternatif sans piège leur semblerait moins séduisant. Si une autre personne emprunte un chemin sans risques, ils la critiqueront avec une formule toute faite du type :  «il n’a aucun mérite ! Il a pris le chemin le moins dangereux…» . Pourtant, il a obtenu le même résultat, avec économie et écologie.

Le principe du «piège à éviter» est plus qu’éducatif, j’irais même jusqu’à dire qu’il est culturel, voire cultuel . Parfois, lorsque les pièges sont absents, nous avons tendance à les créer nous-mêmes, rituellement :

Je me souviens d’une époque où mon compte bancaire était toujours dans le rouge à la fin du mois. Le phénomène se répétait mois après mois, et je m’en sortais toujours in-extremis. J’en parlais à mon père avec une certaine fierté, lui expliquant comment je déjouais les pièges des banques…  Un jour il m’a répondu :

– J’ai l’impression que tu joues avec les limites comme si tu voulais écrire un livre sur le sujet. Tu crées toi-même les problème pour trouver les solutions ! Si c’est pour écrire un livre, ça y est, tu as de quoi écrire 300 pages ! Écris-le ! Si c’est pour les victoires que tu ressens en résolvant les problèmes, il serait temps d’avoir de nouveaux problèmes !

Il est vrai que même si la stratégie était différente chaque mois, je ne faisais que me répéter ! Grâce à la sentence paternelle, je me suis rendu compte qu’en créant des problèmes que je  pouvais résoudre, je me protégeais des problèmes plus délicats… J’en avais déjà assez comme ça. Mon père me suggérait de laisser ça derrière moi, afin d’être plus ambitieux. En allant vers de nouveaux problèmes, je suis allé vers de nouvelles victoires !

Toutefois vous admettrez que la formule «Il serait temps d’avoir de nouveaux problèmes !» met en valeur le côté négatif des choses. Comment un optimiste peut-il prononcer ce genre de phrases ? La réponse est simple : il adapte son discours à son interlocuteur. Je décrivais avec fierté, ma capacité à résoudre des problèmes, il a donc parlé ma langue pour se faire comprendre. Faire de la place à de nouveaux problèmes : voilà qui est séduisant pour quelqu’un qui aime tant les résoudre…

Je pourrais m’arrêter là, car il y a beaucoup à méditer sur les peaux de bananes que vous jetez sur votre chemin dans le but de les éviter. Mais je voudrais me servir de cette évocation pour vous aider à déjouer 3 pièges émotionnels auxquels vous pouvez échapper :

  • La colère
  • La culpabilité
  • La frustration

Et puisque nous sommes optimistes, envisageons les choses plutôt sous l’angle des «bonnes pratiques», et non sous la pression des pièges à éviter.

C’est parti !

La colère

Quelle que soit la philosophie ou la religion, la colère est classée comme une émotion à bânir. C’est le pire ennemi de L’Épanouissement Personnel, de la Pensée Positive, de la Communication, de la Spiritualité… Elle vient stopper net votre progression, et vous ramène parfois à la case départ. Elle peut même vous faire commettre l’irréparable au point de vous faire avorter un projet auquel vous teniez.

L’islam considère la colère comme une impulsion satanique ! Dans le christianisme, la colère fait partie des 7 pêchés capitaux.  Le talmud (livre d’étude et de commentaires des lois juives) compare la colère à l’idolâtrie ! L’idolâtrie étant la transgression du premier commandement divin, vous imaginez la gravité du pêché… Se mettre en colère, c’est donc selon toutes les religions, se détourner de D.ieu : c’est perdre sa religion !

Pour les bouddhistes, la colère est également aux antipodes des états recherchés, puisque cette philosophie nous invite à respirer en conscience, à marcher en conscience, à manger en conscience, etc. Or il est impossible de se mettre en colère en conscience, elle disparaîtrait… C’est donc un état d’inconscience contraire aux pratiques qui mènent vers la Sagesse.

Côté Loi de l’Attraction, on considère que la colère est la plus répulsive des émotions de par les comportements qu’elle provoque (cris, grimaces, crispations, menaces, etc.). Si parfois il est recommandé d’utiliser des comportements répulsifs afin de chasser les indésirables et faire de la place à d’autres choses ou d’autres personnes qu’on souhaite attirer, la colère n’est jamais citée dans ces pratiques, car elle repousse tout ! D’ailleurs l’expression française «laisser exploser sa colère» est très explicite.

Comment éviter le piège de la colère ? C’est une mauvaise question, car elle place l’émotion colérique, d’entrée de jeu, comme quelque chose d’inévitable. Si vous vous dites «Attention ! Tu vas évoquer tel sujet qui te met systématiquement en colère !», vous risquez de tomber dans votre propre piège. Vous penserez à la colère, et elle apparaîtra à un moment ou un autre… Le premier principe est de ne pas y penser (et donc, de ne pas chercher à éviter «le piège»).

Contemplez votre colère

Rappelez-vous que ce qui vous mène vers une émotion est un ensemble de CHOIX. Il y a donc des choses qui VOUS mettent en fusion, alors que d’autres personnes (y compris des proches) resteraient placides face à exactement la même situation. Ceci ne signifie pas que vos choix sont mauvais et que les leurs sont bons. Il s’agit simplement de reconnaître que c’est entre vos mains. Vous n’êtes pas une marionnette entre les mains du dieu-colère ! La colère n’existe pas ! C’est de VOTRE colère qu’il s’agit.

Lors d’une contemplation volontaire, vous pouvez prendre 20 à 30 minutes pour vous rappeler une colère passée afin d’analyser l’ensemble du processus bien après l’évènement. A froid, vous pourrez plus facilement reconnaître que vous vous êtes laissé emporter. Avant de dépasser le seuil de tolérance vous avez vécu différents moments conscients que vous pouvez relever comme des déclencheurs successifs. Ce Feedback vous apportera des solutions pertinentes car lorsque vous êtes capable d’exprimer vos émotions et vos pensées, vous prenez conscience de tout ce qui vous a amené à agir de façon colérique. Vous pouvez donc envisager des itinéraires bis à la colère.

C’est trop tard ! Me disent certains… En en effet, vous ne pouvez pas remonter le temps pour réparer les effets de la colère, mais le but n’est pas de justifier la colère, ni d’éprouver de la culpabilité. Cette contemplation est sans jugement. Elle vous permet d’étudier votre Etre face à certaines situations, dans un but de Développement Personnel. Bien que l’évènement soit passé, votre regard est donc tourné vers l’avenir. L’évènement précis ne se reproduira plus, mais d’autres explosions sont à craindre. Vous vous servez donc d’une expérience pour désamorcer. Un peu comme un boxeur qui regarde les images d’un match qu’il a perdu, dans le but de gagner le suivant (même s’il ne connaît pas encore la date du prochain combat).

Autorisez-vous à passer en revue, même si c’est désagréable, des moments de votre vie où vous avez laissé votre colère se manifester. Non pas dans le but de vous sentir à nouveau  en colère, mais uniquement pour repérer le moment où vous avez perdu le contrôle. Plus vous l’exprimerez (par écrit ou en en parlant à quelqu’un de confiance), plus vous pourrez repérer l’enchaînement des déclencheurs, et trouver des solutions qui brisent la chaîne (dans un état de conscience).

Cet exercice régulier vous permettra de déclencher des réactions subconscientes lorsque les mêmes émotions se représenteront. Vous n’aurez pas à y penser avant. Le but est de créer des automatismes de déminage. Vous vous rendrez simplement compte que vous vous mettez de moins en moins souvent en colère…

En situation, repérez la caméra !

Nous avons déjà abordé le changement de Feedback, qui consiste à changer de réalité. Combien de fois a-t-on vu des gens se mettre en colère contre leur conjoint à cause d’un retard ou d’un oubli, alors que celui-ci préparait une surprise… La réalité change immédiatement au moment ou la vérité éclate ! C’est comme une caméra cachée : lorsque la personne piégée découvre la vérité à la fin de la manipulation, le ressenti change en une seconde. Croyez-vous qu’il faut absolument toute une équipe, d’énormes moyens, et un scénario vicieux pour piéger un Etre-Humain ? Détrompez-vous ! Nous sommes tout à fait capables d’écrire nous-mêmes un scénario auto-manipulateur, et de déployer d’énormes moyens pour tomber dans notre propre piège.

Que ce soit pendant la phase d’analyse (après l’évènement) ou à chaud, lorsque vous reconnaissez les signes avant-coureurs, repérez la caméra, et change de réalité !

Remplacez la colère par l’Indignation !

S’il vous est impossible de changer de réalité, et donc de remplacer la colère par l’Amour, la Sagesse ou la Gratitude… Optez pour un sentiment voisin qui utilise les mêmes énergies, mais qui produit des résultats positifs.

Connaissez-vous la différence entre la colère et l’Indignation ?

  • La colère vous met en débâcle, et vous écoutez sa voix ! L’Indignation vous met en quête et vous écoutez votre voix.
  • La manifestation de la colère est un ensemble de gestes erratiques, difficiles à contrôler. L’Indignation se manifeste par une action créative, faisant appel à vos talents.
  • L’expression de la colère est répulsive. Elle vous éloigne de tout, y compris de vous-même. L’Indignation exprimée fait de vous un aimant à deux pôles, qui repousse certaines personnes et en attire d’autres (aussi indignées que vous et en quête d’un leader).
  • La colère est un désespoir impuissant sans but ni volonté, l’Indignation est l’expression d ‘un nouvel espoir

Dans la seconde partie de cet article, j’explorerai la culpabilité et la frustration en utilisant le même cheminement :

  1. En reconnaissant les effets néfastes de ces émotions, surtout si la manifestation est excessive.
  2. En proposant des variantes des 3 solutions proposée (contemplation, caméra, remplacement)

En attendant, je vous propose deux exercices (vous pouvez faire l’un ou l’autre ou les deux) :

Complétez les pensées ci-dessus r en écrivant des formules du type «La colère ceci, l’indignation cela».

Anticipez le prochain article en imaginant l’émotion qui viendra remplacer la culpabilité ou la frustration, puis en écrivant des formule du type «La Culpabilité ceci, Son remplaçant cela», etc.

Si vous trouvez des citations positives d’autres penseurs, elles serotn les bienvenues.

A++

Stéphane

13 réflexions au sujet de « 3 pièges à éviter (1/2) »

  1. La colère est un esclavage consenti, l’indignation une libération volontaire.

    Le sentiment de culpabilité est une humiliation, la responsabilité est une décision de faire face, de se tenir debout.

    La frustration me rétracte, la gratification me dilate.

    « L’immense majorité de nos frustrations, de nos souffrances, de nos tristesses – de notre malheur – résulte d’une interprétation hâtive. » (Le livre qui rend heureux – Arthur Dreyfus)

    Amitiés

  2. La colère est stérile, elle sort des tripes, l’indignation est fertile, issue de l’intelligence.
    La colère terrorise, l’indignation invite à la compréhension/à l’écoute.

  3. La culpabilité nous ronge de l’intérieur, la responsabilité nous pousse à passer à l’action donc vers l’extérieur.
    Culpabiliser = porter un fardeau, se responsabiliser = s’autoriser à s’alléger/s’en débarrasser

    1. Souvent quand je me suis surpassée dans ma vie, j’ai souvent identifié avec le recul que l’énergie pour accomplir des choses extra-ordinaires pour moi était partie de la frustration. La frustration s’accumule en moi comme une énergie certes destructrice, mais en général cette énergie de la frustration atteint un point de ras le bol critique, qui est une énergie motrice pour trouver des solutions inexplorées, pour passer à l’action ; et bien sûr avec le succès vient la satisfaction ainsi que l’impression que cette énergie de la frustration s’est transformée pour devenir la satisfaction finale.

    1. Bonjour Patricia,

      Je ne sais pas ce que signifie «être coupé de ses émotions» dans un cadre de coaching. Par contre dans un cadre psychiatrique, je comprends ce que tu veux dire. Or dans ce programme je ne traite pas de psychiatrie ou de mal-être, mais de coaching et de bien-être. Nous pouvons parler du mal-être par souci de dualité (pas de clarté sans obscurité, pas de bonheur sans malheur, etc.), mais si vous connaissez quelqu’un qui a été coupé de ses émotions, la solution est thérapeutique et sort du cadre de notre atelier.

      Idem si la colère est vue comme un outil de construction. Il est possible d’en débattre pour comprendre cette perception, d’évoquer la confusion (entre colère et indignation par exemple), mais tant que nous parlerons de coaching, je ne pourrai disserter autour d’une colère constructrice.

      A++

      Stéphane

  4. Pour ce qui est de la colère, j’ai toujours pensé que ce n’était pas une émotion innée, que ce n’était pas une émotion commune à tous les humains, parce que je ne me suis jamais mise en colère de ma vie. Je ressens d’autres émotions négatives, mais la colère ne fait pas partie de ma palette d’émotions ; c’était d’ailleurs problématique pour moi quand j’ai commencé à prendre des cours d’art dramatique. Je n’ai pas de mérite, je n’ai jamais vu mes parents en colère non plus. Après avoir lu cet article je me dis qu’en compétence inconsciente je dois sûrement faire toutes les transformations décrites, et donc je ne dois pas avoir le temps de laisser s’installer cette émotion.

    1. Alors ça, c’est joliment décrit et analysé. Vous n’avez jamais eu à faire à la colère, car vos éducateurs ont su vous en protéger. Tu es donc une incompétente inconsciente de la colère : tu ne sais pas ce que tu ne sais as à ce niveau (c’est très enviable).

      Parallèlement,tu as une compétence inconsciente qui te permet de glisser d’une émotion destructive vers une émotion constructive (comme je le propose), Ceci permet de court-circuiter bien des émotions, et surtout, ça marque une distance avec la colère, car elle vient toujours en bout de course.

      En PNL, on dit que la colère est la manifestation d’une sentiment de manque d’Amour. D’ailleurs tout le monde peut essayer un truc très simple : lorsqu’un enfant pique une colère, la façon la plus facile de le consoler est de le serrer dans vos bras et de lui dire que vous l’aimez. Ca paraît contradictoire à certains, car l’envie (immédiate) est de répondre par une torgnole et de l’envoyer dans sa chambre, et de lui permettre de n’en sortir qu’une fois calmé… Mais pour éviter les ruminations interminables et les nuits agitées, une preuve d’Amour suffit. Un câlin contre un colère, ça restaure l’équilibre.

      Merci Marielle pour ce rappel.

      Tu devrais écrire un livre 😉

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