Pour commencer, je voudrais vous raconter l’histoire préférée de mon père. Et comme je l’ai racontée à ma fille, c’est elle qui va vous la faire (re)découvrir :
La première fois que j’ai entendu cette histoire, la morale que j’en ai tirée était d’ajouter des chèvres dans ma vie, puis de les retirer pour mesurer mon Bonheur sans les chèvres…
Voilà qui démontre que je suis d’une intelligence moyenne.
En sortant de la métaphore, l’enseignement de cette histoire m’amènerait par exemple à demander à mes potes de venir déposer chez moi tous les objets qui ne leur servent à rien, puis de venir les chercher dans 15 jours. Je vais en gagner de l’espace !
Je pourrais adapter l’enseignement au monde virtuel : installer un virus sur mon ordinateur, vivre le affres liées à cette manœuvre pendant 15 jours, puis acheter un antivirus à 50€, pour supprimer le virus que j’ai moi-même installé. Ensuite, je constaterai que j’ai une sacrée bonne machine et j’arrêterai de me dire qu’il faut que je m’en achète une autre !
En bonus, je me dirai que ces 50€ sont un sacré bon investissement, car ils m’ont permis d’accélérer ma machine, qui devenait de plus en plus lente depuis deux semaines… Et au lieu de m’en acheter une neuve, j’ai réalisé une sacrée économie en lui ajoutant un logiciel accélérateur !
Mais bon, je vous ai dit que j’étais d’une intelligence moyenne… Quand-même ! Je veux bien passer à côté de certaines métaphores, mais de là à perdre 2 semaines et 50€, faut pas pousser !
Je pourrais aussi, en suivant ma conclusion d’homo-sapiens moyen, décider de me disputer avec ma femme (facile ! Après 23 ans de vie commune, je maîtrise beaucoup de techniques) afin de vivre l’enfer conjugal pendant quelques jours, puis je me réconcilierai et Waouw ! Je me rendrai compte à quel point nous nous aimons finalement…
En fait, il suffit d’un peu de créativité pour que cette métaphore impacte tous les domaines : physiques, numériques, sentimentaux, professionnels, spirituels, financiers… Je suis sûr que si nous faisions un atelier créatif, nous pourrions trouver des centaines d’idées pour enfoncer nos têtes sous l’eau, puis après quelque longues secondes en apnée, d’apprécier l’oxygène qui est dans l’air. Enfin, après une profonde réflexion, nous nous rendrions compte que l’oxygène a toujours été là, en abondance, mais incognito… Il a fallu plus d’une expérience pour en prendre conscience… Waouw !
Si je me prête autant à ce jeu d’autodérision, c’est pour partager avec vous le fruit d’une métaphore mal comprise, ou du moins, comprise au premier degré (ce qui n’est pas le but d’une métaphore). Alors à présent que j’ai exploré la surface, que puis-je aller puiser dans la profondeur de cette histoire ? Attention, il est possible que ce que je considère comme «profond», soit pour vous une évidence. Ça voudrait simplement dire que votre intelligence est au dessus de la moyenne.
Programmation mentale
Mon métier m’a amené à beaucoup travailler sur les expressions populaires et sur les anecdotes métaphoriques. Il est clairement établi qu’entre les petites phrases que vous vous répétez régulièrement et les histoires dont vous retenez l’essentiel (la morale), vous programmez des automatismes aussi puissants que ceux qui ont été ancrés suite à une expérience vécue.
L’interprétation d’un dicton, d’une métaphore ou d’un vécu a donc une grande importance dans cette programmation. Cette interprétation est souvent automatique, rapide, évasive… On ne va pas s’appesantir sur une histoire aussi simple. Un sourire suffit ! Et pourtant, que vous le vouliez ou non, cette histoire aura un impact. Peut-être celui que j’ai décrit plus haut, peut-être un autre… Mais si vous souhaitez qu’elle vous apporte autre chose et que vous êtes d’une intelligence moyenne, vous devrez vous autoriser une chose simple :
Faites suite !
Et si la fin de cette histoire était le début d’une autre histoire ? Et si le but d’une anecdote, quelle qu’elle soit était de vous amener à inventer une suite ? Une suite qui servirait de modèle de programmation volontaire qui mène vers la clarté, et donc vers des actions constructives.
Faire suite ne consiste pas forcément à raconter le deuxième épisode avec des phrases construites ni à faire une deuxième vidéo avec vos enfants. Le processus qui consiste à donner de la hauteur à ce qui entre dans votre esprit peut être très rapide. Aussi rapide que si vous laissez votre inconscient conclure seul. Ma proposition est donc de prendre le contrôle sur cette conclusion, en utilisant votre créativité. pour ça il existe une technique simple : racontez-vous la suite de l’histoire.
Alors voici la suite :
Notre héros rentre donc chez lui sans la chèvre et constate que le temps de l’aller-retour a suffi pour qu’une nouvelle vie puisse se construire dans sa maison. Il s’est encombré d’un poids et vient de s’en soulager. A peine franchit-il le seuil de sa chambre, qu’il heurte quelque chose…
- Belle ? Se dit-il instinctivement… Mais non, c’est impossible ! Je viens de la rendre au Guide !
Il observe l’objet qu’il vient de heurter : c’est un vieux tabouret qui a perdu son usage, car si la moindre personne s’asseyait dessus, elle tomberait immédiatement. L’un des trois pieds s’est cassé l’année dernière, et il n’a jamais pris le temps de le réparer. Il l’a donc juste rafistolé pour qu’il tienne debout… Désormais, ce tabouret prend de la place : il traîne dans la maison, mais n’a plus aucun usage.
Il décide de s’en débarrasser ! Il ne le jette pas dans la cheminée, car il sait que l’objet peut encore servir à condition d’être réparé. Comme il n’a pas l’intention de le faire, il invite son ami Patrick à manger à la maison, et lui propose, de repartir avec ce tabouret ainsi qu’une demi-douzaine d’autres objets qui ont perdu leur usage et qui prennent de la place pour rien.
Il y a aussi cette armoire qui tient encore debout, mais dans laquelle on n’ose plus mettre la vaisselle de peur que tout s’écroule. Patrick propose de la réparer gratuitement. Les objets qu’il vient de récupérer valent bien ce service. Il démonte l’armoire entièrement et la remonte solidement. Voilà un espace de rangement qui sera pleinement utilisé ! Encore de la place !
L’espace gagné rend l’atmosphère joyeuse, et les deux époux s’aperçoivent que leur relation s’intensifie… Qu’ils retrouvent des sentiments dont ils avaient perdu l’usage. Cette fois ils décident de s’en occuper à deux 😉
C’est ainsi que de découverte en découverte, ils prirent conscience que leur vie était remplie de «chèvres», et que le passage de Belle n’a été qu’un déclencheur qui leur a permis de découvrir tout un troupeau : le Guide n’avait pas pour intention de les encombrer pour leur donner une «sensation de libération» au bout du calvaire, mais de leur faire comprendre qu’en se délestant de choses inutiles régulièrement, progressivement, avec attention, ils pouvaient reprendre leur vie en mains et retrouver eux aussi leur place.
A vous de jouer !
A présent que cette histoire vous a rappelé que vous aviez chez-vous un troupeau de chèvres, je vous propose de vous débarrasser de l’une d’entre-elles. Vos valeurs morales, vos engagements, votre vision du monde demeureront. Notre référence et à sa suite le démontrent : le père de famille n’a pas transformé la chèvre en kebab, il n’a pas jeté le tabouret dans la rue, et il n’a pas donné sa femme à Patrick pour qu’il la rende heureuse… Son monde intérieur lui parle en permanence, et ses actions concrètes sont alignées avec ses valeurs, ses croyances, ses pensées et ses émotions.
Ça nécessite parfois un effort, de l’imagination, de la créativité, et donc un temps de latence… Et alors ? Si à la fin du processus vous passez à l’action et vous obtenez des résultats gagnants, vous avez bien fait de CONCEVOIR avant de REALISER. Mais le but est de réaliser !
Pour y parvenir, autorisez-vous REGULIEREMENT à faire de la place. L’action que je vous propose de faire aujourd’hui est de ce type : rendez une chèvre ! Quelque chose vous encombre ? Donnez-vous de l’espace pour agir ! Et surtout, AGISSEZ, car lorsqu’un espace est disponible et vous ne le remplissez pas sciemment, quelque chose va venir s’y installer automatiquement. Souvent une chèvre…
Je vous rappelle que l’espace n’est pas forcément matériel (tabouret, armoire, etc.), il peut s’agir d’une espace-temps (moins de télévision ou de Facebook), d’un espace de quiétude (changer de banquier s’il vous rend chèvre), d’un espace d’organisation (un nouvelle méthode pour gérer une routine), etc. J’ai failli écrire tout un programme sur les chèvres qui nous encombrent, en explorant un spectre très large (les ruminations quotidiennes, le manque de formation, la fatigue physique, etc.), c’est vous dire tout ce que cette histoire peut vous amener…
J’attends en commentaire, une résolution à chaud, et d’ici demain un témoignage à froid.
(si vous ne lisez pas cet article au moment de sa publication, mais le lendemain ou même quelques jours plus tard, la proposition ci-dessus reste applicable).
A++
Stéphane