Changement de Feedback

Lors d’un déménagement j’ai fait appel à mon ami Patrick. Patrick est un sacré bricoleur. Pour vous situer le personnage : il est capable de monter un meuble IKEA en une seule fois, sans se tromper en ne regardant la notice que 2 ou 3 fois… Voyez, c’est du costaud !

Compétence Inconsciente

En termes de coaching Patrick a une «Compétence Inconsciente». Ça signifie qu’il n’a plus besoin de se concentrer sur ce qu’il fait : la maîtrise est totale, et les gestes sont automatiques. On peut comparer ça à la conduite d’une voiture pour la plupart d’entre-nous. Les gestes sont inconscients, et lorsque la route est familière, les manœuvres sont détendues. Le conducteur porte son attention sur des «surprises potentielles» comme un refus de priorité, mais il n’y a pas d’effort ressenti pour manœuvrer le volant, les clignotants, le levier de vitesse, les freins, etc.

Cependant, les Compétents Inconscients ont un énorme problème pour enseigner leur talent à d’autres personnes, tant ce qu’ils font leur paraît naturel. Il leur arrive de s’énerver ou de se moquer lorsque le débutant ne parvient pas à faire une «chose simple»… Ils peuvent également employer un vocabulaire technique complexe, sans se rendre compte qu’ils parlent une langue étrangère pour le néophyte.

Fuite d’Energie

Patrick et moi, nous commençons notre travail vers 19h00. Je lui prépare les pièces et les planches, tandis qu’il les assemble avec une habileté à couper le souffle. Vers 20h30, je propose à Patrick de faire une pause pour dîner. Nous avions déjà monté deux meubles, il en restait trois.

Nous mangeons sur le pouce et je l’invite à reprendre le travail, lorsqu’il me répond :

– Ah bein non, pas maintenant ! Y a Mentalist !

J’aime bien cette série télévisée et j’aime beaucoup Patrick, mais je n’aimais pas du tout la tournure que la soirée était en train de prendre alors qu’elle avait si bien commencé. Ce n’est pas la première fois que Patrick me fait ce genre de «plan», il n’a aucun sens de priorités. J’essaye donc de le ramener à la réalité :

– Il nous reste au moins 2 heures de travail, et je suppose que comme moi, tu dois te lever tôt demain. Tu peux rater un épisode ou deux…

– Ah non ! Ce soir c’est un spécial «John Le rouge» ! Je ne peux pas rater ça !

– Je vais te l’enregistrer ! Tu prendras la clé USB en partant et tu le regarderas tranquillement chez toi. Tu pourras même le revoir plusieurs fois !

– Impossible ! Je veux le voir en direct !

Mon envie de me moquer commence à apparaître… Patrick a parfois des «sorties» bizarres, et celle-ci me laisse coi ! La moquerie est la résultante de beaucoup d’émotions négatives comme la colère ou la culpabilité. Mais ce type d’humour, principalement constitué de «piques»  est loin d’être pacifique de par son intention : il est fait pour blesser l’autre, que l’on considère comme son adversaire.

Je regarde donc Patrick avec un air moqueur, et je lui dis entre cynisme et agacement :

– Ah bein oui ! C’est sûr ! Ce soir on va avoir une retransmission en direct de l’enquête ! D’ailleurs on aurait dû aller en Californie ce matin pour suivre le CBI dans les rues, et encourager toute l’équipe !

– Tu ne comprends pas ce que je veux dire ?

– Je comprends que t’es bizarre ! On finit le travail, et tu verras Mentalist en léger différé…

Patrick est blessé. Je le lis sur son visage qui soutient mon regard. Puis il baisse les yeux, puis la tête, rentre les épaules, jette quelques regards évasifs vers la chambre où attendent les cartons puis vers le salon ou attend la télé, et se lève en expirant. C’est le premier soupir de la soirée…

Je suis très partagé : d’un côté, je vois une victoire, car nous retournons vers l’objectif de la soirée,  d’un autre côté, je sens que sa volonté de m’aider, qui partait d’un bon sentiment, se transforme en contrainte… Mon changement émotionnel a eu un impact sur le sien, et ce que je venais de lui retourner nous a placé dans deux univers parallèles. Nous ne sommes plus dans la même Energie… 2 minutes avant il était en pleine forme, et le voilà qui soupire, fatigué !

Changement de Feedback

La moquerie, que ce soit en couple ou entre amis est chose courante. C’est d’ailleurs l’une des bases du vaudeville ou de certains sketchs comiques où les personnages se tournent au ridicule mutuellement. Mais à la différence des spectacles joués par des acteurs qui reprennent une oeuvre artistique préalablement écrite, ce «sens de la répartie» d’un type particulier n’est pas attracteur de par son intention de piquer ! Une parole méchante, aussi drôle soit-elle, vous éloigne de votre interlocuteur, des éventuels spectateurs, et dans certains cas, elle vous éloigne de vous-même. D’ailleurs pour vous faire pardonner, vous direz que vos mots ont dépassé votre pensée. Ce qui signifie en termes de processus psychologique que vous y avez pensé intérieurement, que vous auriez pu le garder pour vous, mais que vos émotions vous ont fait perdre le contrôle…

Je savais que cette forme de moquerie traduisait un manque de confiance en soi. C’est un complexe d’infériorité du piètre bricoleur que je suis, que je tentais d’équilibrer en montrant ma supériorité de manager cartésien. Il faut dire que Patrick n’a pas manqué de me piquer lorsqu’il m’a demandé si j’avais une «scie cloche», et que je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait dire par là… Je lui rendais la monnaie de sa pièce, automatiquement…

Mais ce soir-là Patrick avait de la chance ! J’étais justement en train de travailler sur le «changement de Feedback», et je voyais là l’occasion de mettre en pratique la théorie… Je commence donc le processus dans ma tête :

  • Et si je changeais mon Feedback ?

Cette question mérite d’être posée lorsque les rouages du système gagnant commencent à mal tourner. Mentalist est venu s’immiscer de façon inattendue dans le projet. Connaissant le côté bourru de Patrick, je le voyais déjà passer la soirée à marmonner, regarder sa montre, et peut-être même se tromper dans le montage en reportant la faute sur moi, puisque lui, est incapable de se tromper… Lorsqu’un Compétent Inconscient est contrarié, il commet des erreurs de débutants qu’il ne peut comprendre ni expliquer puisque tout est inconscient… C’est donc forcément à cause de l’autre !

Je commençais à exprimer intérieurement le Feedback de la soirée. Même si elle n’était pas finie, j’en connaissais l’issue. C’est une évidence :

Le destin existe dans certains cas ! Toute personne qui connait l’issue d’une action et qui n’y change rien, est prédéterminée à vivre ce qu’elle envisage.

Nous avons déjà vu que le Feedback est un outil puissant lorsqu’il est formulé après l’action, mais il est également possible de le formuler en cours d’action. C’est une technique : il y a des choses qui sont courues d’avance, sauf si on change le pas de course.

J’ai donc commencé à formuler un nouveau Feedback (imaginaire), inventant un futur plus optimiste que celui qui se dessinait sous mes yeux, et je savais que pour obtenir ce résultat, il fallait que quelque chose change. Je me suis engagé dans un travail conscient qui consiste à PENSER et à M’ÉMOUVOIR, puis à PENSER grâce à l’émotion reçue, puis à M’ÉMOUVOIR encore grâce à la pensée, etc. Une boucle de rétroaction sous contrôle.

Ça va vite ! Si on s’en donne les moyens, ça peut se faire en quelques secondes. En ce sens, j’apprécie la distance qui sépare le lieu où l’action se décide du lieu où l’action doit se manifester. Le temps d’arriver, je peux m’autoriser à  enclencher le processus intérieur du changement.

Changer de Feedback, c’est changer son destin.

Bon par nature…

Inutile de chercher à étouffer ses émotions, car de toute façon le processus émotionnel opère, même s’il ne va pas toujours dans le bon sens. Par exemple, le temps de remonter l’escalier pour aller dans la pièce où les travaux nous attendent, je pourrais laisser mon sentiment de colère surchauffer, et dire à Patrick que je préfère qu’il rentre chez lui ! Je peux aussi laisser ma moquerie prendre le dessus pour le vanner encore à propos de ce «direct», digne d’un bêtisier de fin d’année ! Je peux aussi le culpabiliser en lui demandant d’aller voir Mentalist dans le salon, pendant que je trime ! Dans tous les cas, notre relation risquait d’être affectée, et je ne le souhaitais pas.

Sans travail sur soi, nous avons tous cette propension à sur-stimuler les émotions négatives. Si le but est de mettre KO l’adversaire, c’est même une «Compétence Inconsciente» ! Vous ne saurez pas expliquer comment vous avez fait, et lorsqu’une personne vous demandera ce qui vous est passé par la tête, vous vous énerverez en lui disant que «c’est évident !»… Bein oui ! Sans cette demi-heure de moqueries-bonus à propos du «direct», et éventuellement une vanne en public lors d’une soirée entre amis, que deviendrait notre vie ?

Bien que je pense qu’en cas de contrariété, nous nous dirigeons naturellement vers la colère, le cynisme, la culpabilité, parfois la haine… j’hésite entre l’inné et l’acquis de cette attitude. Il y a quelques années, je pensais que l’être humain utilisait plus volontiers ses émotions négatives de façon innée, et qu’il avait besoin de techniques pour apprendre à se contrôler. Mais je m’interroge de plus en plus sur la responsabilité de notre éducation : serait-il possible qu’un bébé soit bon par nature ? Dans ce cas ce sont les parents (comme les autres proches, comme l’école, comme les lectures, comme la télé, etc.) qui lui enseignent des techniques basées sur des émotions négatives, pensant que ça lui apprendra à mieux se défendre en cas de danger. Le Développement Personnel consiste à reprogrammer tout ça à l’âge adulte, en fonction du parcours (qui a du sens), et en envisageant des lendemains meilleurs. C’est un sacré challenge !

Inné ou acquis, lorsque la propension naturelle est négative, ce sont es TECHNIQUES volontaires qui permettent de changer de destin.

Revenons à l’histoire : j’essaye donc de formuler un nouveau Feedback pendant que je monte les escaliers. Je commence par reconnaître que Patrick est de bonne composition, car lui aussi aurait pu mal tourner : me voyant dans l’incapacité de le comprendre, il aurait pu décider de partir en me culpabilisant de m’être servi de lui, sans lui autoriser une pause «Mentalist».  Il est resté ! Prêt à se remettre au travail malgré la contrariété et la fatigue naissante, assorties de sarcasmes qui le mettraient en défaut.

Dans ma formation de coach, je venais également d’apprendre que nos pensées et nos émotions puisent leurs forces dans nos valeurs morales et dans nos croyances. Il est toujours possible d’associer un ressenti à une valeur. Lorsque j’ai tenté de comprendre quelle valeur a permis à Patrick de se rediriger vers le travail malgré son envie de regarder la télé, un seul mot m’est venu à l’esprit :

AMITIÉ

C’était devenu évident ! J’avais beau tourner le problème dans tous les sens, Patrick n’était pas payé pour ce coup de main, il a immédiatement dit OUI lorsque je lui ai demandé son aide (sans même penser que nous étions mardi, jour de sa série préférée), et suite à notre mésentente et malgré sa frustration, il était en train de monter les escaliers…

Ça mérite un effort de ma part !

Avant même qu’il ne saisisse le tournevis, je lui ai lancé :

– Tu sais quoi Patrick ? Je n’ai pas envie de regarder la télé ce soir, mais j’ai très envie de voir Mentalist avec toi ! Installe-toi devant la télé, je vais nous faire un thé !

J’ai changé de réalité : au lieu d’avoir en face de moi un abruti qui m’invente n’importe quoi parce qu’il est incapable de patienter, je me tenais devant mon ami ! Il est venu par amitié, il partira tard par amitié, et il y a de fortes chances qu’il ait eu lui aussi envie de voir Mentalist avec moi, mais qu’il ne sache pas le dire… Patrick a effectivement ce problème : il n’exprime jamais ses émotions. Lorsque je lui ai demandé de venir m’aider, il ne m’a pas répondu :

– Mais bien-sûr mon ami ! Depuis le temps que j’avais envie de passer une soirée avec toi !

Il m’a dit :

– Quand faut y aller, faut y aller !

Ce qui rend l’intention, le fond moral, beaucoup moins perceptible… Mais pour des raisons que je gratifie tous les jours, je sais exprimer mes émotions en les habillant lorsque c’est nécessaire, et je sais également habiller celles des autres par empathie. Ça peut paraître prétentieux de le dire ainsi, car a priori ça ressemble à de l’auto-complaisance.

Définition de l’autocomplaisance :

Fait d’attribuer la causalité de sa réussite à ses qualités propres.

OK ! Vu sous le prisme du locus interne, ça me plaît beaucoup ! J’ai du mal à voir le problème… Je comprends toutefois que ça dérange les personnes qui n’acceptent pas les principes de base du Développement Personnel, et qui refusent toute proactivité.

J’ai donc réussi ma soirée avec Patrick grâce à mes qualités propres. Je m’attribue une bonne part du mérite, mais comme je ne suis pas le seul acteur, je donne sa place à Patrick, comme je la donne à toutes les personnes qui me rendent heureux. Oui, je suis responsable de mon Bonheur, mais je ne suis pas le seul ! Je suis l’acteur principal de ma vie, mais il y a des second-rôles qui me donnent la réplique. C’est plutôt rassurant de savoir que l’on peut compter sur celles et ceux qui ont les mêmes valeurs que nous. Des valeurs qui redressent les torts des émotions négatives.

Tous les couples qui se réconcilient, parfois après des humiliations cuisantes, remplacent les émotions vives liées à l’amour, par la valeur morale AMOUR. Ce n’est pas toujours conscient, mais le retour vers de meilleurs sentiments se fait toujours en allant puiser dans les profondeurs de son âme pour remonter à la source.  Dans mon histoire, la source n’est pas l’émotion ni la pensée, mais la VALEUR qui déclenche le processus :

Valeur –> Pensées <–> Émotions –> Action –> Résultat

Comme vous le voyez, le processus intérieur est beaucoup plus long (et plus riche) que la manifestation extérieure. Une fois que le monde intérieur est OK. Il n’y a plus qu’à…

Le déclencheur nous fait penser autrement et nous émouvoir autrement AVANT d’agir. Changer de Feedback, consiste à décrire le résultat attendu, en tenant compte de l’ensemble de la chaîne. Un résultat inventé puis visualisé permet de remonter le long du processus :

  1. Quelle action m’a permis d’obtenir ce résultat ?
  2. Quelle émotion a déclenché l’action ?
  3. Comment s’est déroulée la boucle Pensées<–>Emotions, avant l’impulsion
  4. Quelle valeur a généré ces pensées.

Dès que vous visualisez un cata, pensez à faire cette rétro-ingénierie en partant du résultat, puis en remontant jusqu’à la valeur. Ça vous permet de vous aligner.

Résultat

Après le premier épisode, Patrick m’a lui-même invité à reprendre le travail. Je lui ai proposé d’enregistrer les deux épisodes qui restaient, et il m’a répondu :

– J’enregistre toujours Mentalist. Mais rien ne remplace un bon direct !

C’est ce qu’il m’a dit, mais ce n’est pas ce que j’ai entendu. J’ai entendu :

– J’avais envie de voir Mentalist avec toi ce soir. C’est ça un bon direct !

Pourquoi ai-je entendu d’autres mots que ceux qui ont été prononcés ? Parce que c’est le résultat que j’ai visualisé lorsque j’ai inventé mon Feedback. Et quitte à utiliser mon talent d’habilleur, il ne pouvait en être autrement 😉

A++

Stéphane

6 réflexions au sujet de « Changement de Feedback »

  1. Très belle démonstration et résultat d’être gagnant-gagnant sur toute la ligne.
    De comprendre le processus, c’est un, mais d’être capable de voir la situation et gérer, sans que ce soit du « je mets de l’eau dans mon vin » est une autre paire de manches.
    Souvent, c’est longtemps après l’action, que j’entrevois les autres possibilités qui auraient mieux fait l’affaire pour que tout le monde soit ok.
    Pour aller en conscience, dans ce développement et que ce soit synchrone avec les faits, il me faudra encore qqes temps.

    Merci pour l’échange
    Véronique O

    1. Bonjour Véronique,

      Dans le cadre de ce programme, je vous invite à vous focaliser sur les principes d’attraction/répulsion qui sont semés dans cet article.

      Si vous parvenez à exprimer un bon Feedback bien après l’événement, et que cela vous profite (parce qu’il faut revoir vos COMMENT face à un QUOI qui se représente), c’est déjà énorme ! Peu de gens s’en rendent compte, mais le fait de changer de Feedback lorsqu’une situation se représente, n’est pas si courant. D’abord, il y a ceux qui ne veulent plus en entendre parler, mais il y a ceux qui se disent que leur méthode était mauvaise (ils changent de COMMENT), alors que c’est le niveau de conscience qui était trop superficielle (le QUOI). Changer de stratégie ne suffit pas lorsque la conscience est absente du processus (nos émotions nous rattrapent).

      Dans certains cas (notamment dans celui que je décris), il est possible de visualiser le résultat par avance, et de changer ce «destin» en rectifiant non pas l’action seule, mais le niveau de conscience qui mène vers l’action, grâce à la rétroaction pensées-émotions.

      Vous avez raison, dans les cas de cet exemple, si je n’avais pas changé de Feedback pour me retrouver face à une nouvelle réalité, j’aurais pu être amené uniquement à mettre de l’eau dans mon vin.. C’est déjà ça, mais dans un programme comme celui-ci, j’évoque les principes attracteurs (pérennes), et non les pirouettes improvisées.

      Patrick a mis de l’eau dans son vin (2 fois dans cette histoire), mais que je suis allé plus loin en mettant en VALEUR la relation qui a permis à cette situation d’exister. Je l’ai fait parce que j’étais en quête de progrès (et donc d’exercices pratiques).

      Mis à part les effets que cette histoire aura sur vous à différents moments (sans que vous en ayez vraiment conscience), il y a aussi le fait que si vous y croyez, vous y arriverez mieux que si vous n’y croyez pas.

      Je vous propose donc de réfléchir à la dernière phrase de votre commentaire :
      «Pour aller en conscience, dans ce développement et que ce soit synchrone avec les faits, il me faudra encore qqes temps.»

      Et de voir comment vous pourriez réduire ce temps, en faisant des choses simples et à portée. Ne changez pas votre monde du jour au lendemain. Evaluez simplement les petits-riens du quotidien qui peuvent être «redestinés» si vous vous autorisez à changer l’angle de prise de vue.

      Un exemple : votre enfant vous demande de lui acheter un objet qui est trop cher (par rapport à son utilité), et vous acceptez, non pas pour la valeur du cadeau, ni parce qu’il va finir par vous avoir à l’usure, mais parce que vous avez très envie de lui faire plaisir.

      Retraduit en TAC, ça donne :

      – J’ai le temps
      – J’ai l’argent
      – Côté Confiance, c’est NON ! (l’objet est inutile ou il y a mieux…) mais j’ai Confiance dans les vibrations qui résulteront de ce «faire plaisir».

      D’ailleurs, cette nouvelle réalité pourrait vous amener à chercher ENSEMBLE un cadeau de même catégorie qui fera encore plus plaisir, mais que votre enfant n’osait pas demander. Il s’avérera que ce cadeau sera bien plus efficace que le premier choix, et que grâce à votre changement de Feedback, vous obteniez LES DEUX :

      – Faire plaisir à votre enfant
      – Obtenir un objet utile

      Destination impossible si votre premier réflexe était «NON, sauf contrainte»…

      A++

      Stéphane

  2. Merci Stéphane ! Voilà une analyse qui devrait m’aider beaucoup. Ce qui m’arrive régulièrement, avec des groupes d’enfants, c’est d’être énervée et déstabilisée par des interventions intempestives qui perturbent le beau programme que je leur ai préparé. Si je me laisse submerger par les émotions négatives, je vais crier pour les faire tenir tranquilles, on ira peut-être au bout du programme mais, au mieux, avec le sentiment que « c’était intéressant mais pas sympa ».
    La solution que tu me proposes, c’est de laisser mes valeurs (soif de relations paisibles, valorisation de l’indépendance d’esprit des enfants), générer des émotions plus positives (au fond je les aime comme ils sont, je suis heureuse d’être là pour eux, eux ne sont pas là pour moi !), pour que ces émotions débouchent sur un comportement du genre « Vas-y Johann, raconte tout ce que tu as à nous raconter, mon programme peut attendre », ce qui a des chances de déboucher sur « Non, vas-y toi, en fait j’ai vraiment envie de découvrir tout ce que tu nous as préparé. »
    J’ai hâte d’essayer !

    1. Bonjour Sylvia,

      Deux propositions :

      – D’abord trouvez un moyen de vous convaincre qu’ils sont là pour vous eux aussi. C’est parfois difficile, je sais, mais je suis sûr que vous pourrez vous convaincre, qu’il n’y a pas e rencontres fortuites, et que chaque présence a son intérêt.

      – Pour ce qui est de l’intervention qui pourrait ralentir votre programme, essayez de faire un lien créatif entre ce qui est dit par l’enfant, et votre programme. C’est bien plus qu’une simple transition ou une «récupération» de ce qui est dit pour revenir à «l’essentiel». Ca consiste vraiment à intégrer DANS votre programme les interventions des enfants, même si à première vue, il n’y a aucune rapport (c’est CREATIF, vous CREEZ un lien inexistant apriori).

      Par exemple, suite aux événements qui ont secoué la France ces derniers temps, je pourrais une fois l’émotion passée et les hommages sincères exprimés, observer l’actualité sous l’angle du coach. Je trouve que la France (tous acteurs confondus) a fait un très beau travail de résilience pour garder ses valeurs profonde. Ce qui s’est passé après les événements tragiques, est vraiment exceptionnel. Ca m’invite à repenser complètement ma vision du Développement Personnel, car jusqu’à dimanche dernier, je pensais que nous avions un gros retard sur d’autres pays. Mais là, je suis convaincu que nous tenons le haut du pavé.

      Il y a matière à écrire sur toutes les énergies qui ont traversé la France en une semaine de temps…

      Je ne le fais pas de suite, car je pense que le temps est au recueillement, à l’indignation, à l’hommage, à la solidarité (et je suis profondément affecté), mais je pense vraiment qu’il est important (sans récupération spéculative), de citer ce fait d’actualité dans bien des articles d’auto-coaching.

      J’ai même pensé à un programme sur la résilience (sans banaliser l’événement), mais j’attends déjà d’en être remis moi-même ;-).

      Bonnes découvertes avec les enfants (et félicitation pour ce choix). Nous avons davantage à apprendre d’eux, qu’eux de nous.

      A++

      Stéphane

      1. Quant au lien entre l’intervention de l’enfant et mon programme, Il est certain que j’ai du apporter, involontairement, sans doute de façon complètement anecdotique quelque chose qui a déclenché la réaction de l’enfant. Il est certain q’un prendre conscience peut avoir de nombreux effets positifs, à divers niveaux.

  3. « – Je comprends que t’es bizarre ! On finit le travail, et tu verras Mentalist en léger différé… »

    Le marionnettiste gère son émotion en se mettant en action et décide pour l’autre de ce qui est « normal » en fonction de son propre système de valeur (dormir longtemps)

    Le marionnettiste prend ensuite conscience de l’impact de l’émotion ressentie par l’Autre sur son niveau d’énergie (passage de la joie à la tristesse) et sur le risque encouru. On commence à rentrer dans du « high level » !

    « 2 minutes avant il était en pleine forme, et le voilà qui soupire, fatigué ! »

    2 contraintes en même temps suite à un évènement imprévu ! Agir vite et dormir ou agir bien et moins dormir ? Comment les gérer ?

    En faisant un choix ! Et pour faire un choix, il faut éclairer la scène de la pièce qui se joue, qui se vit. Le placement des projecteurs n’est pas toujours parfait mais Stéphane choisit un placement qui mérite le respect. L’angle des VALEURS est un angle de vue puissant qui éclaire la scène en fonction d’un prisme très personnel. Il est rapide à mettre en place à condition d’avoir réalisé un minimum d’introspection auparavant. La valeur choisie, l’AMITIE est très proche de la valeur d’AMOUR voire de celle de la COMPASSION….elle permet de s’éloigner de la proposition de départ de l’homme stressé « je veux dormir longtemps » et de la mettre en perspective.

    « J’ai donc commencé à formuler un nouveau Feedback (imaginaire), inventant un futur plus optimiste que celui qui se dessinait sous mes yeux, et je savais que pour obtenir ce résultat, il fallait que quelque chose change. Je me suis engagé dans un travail conscient qui consiste à PENSER et à M’ÉMOUVOIR, puis à PENSER grâce à l’émotion reçue, puis à M’ÉMOUVOIR encore grâce à la pensée, etc. Une boucle de rétroaction sous contrôle. »

    En voilà un bel outil d’action consciente. Je l’intègre immédiatement dans mes outils de contrôle émotionnel !

    Après avoir éclairé la scène, l’acteur (au sens de mise en action) peut créer un nouveau futur en fonction de son choix d’émotions. L’ATTRACTION++ est en pleine action, de nouvelles pistes se dessinent, des options restées dans le domaine invisible deviennent visibles

    « Ça va vite ! Si on s’en donne les moyens, ça peut se faire en quelques secondes. »

    Pour avoir avancé et pratiqué la communication NonViolente, je pense qu’il faut quand même un peu de temps et surtout de la pratique. Les premiers essais ne seront pas parfaits, nous commettrons des erreurs et nous découvrirons sûrement de nouveaux espaces, de nouvelles valeurs en nous lors de ce voyage

    Inné ou acquis, lorsque la propension naturelle est négative, ce sont ces TECHNIQUES volontaires qui permettent de changer de destin.

    Le déclencheur, le signal auquel nous devons être attentifs est l’émotion négative. Lorsque celle-ci est identifiée, nous pouvons alors nous diriger vers ces techniques qui vont transformer nos pensées, notre attitude et par la même notre interprétation du présent.

    Le passage de

    Émotions Pensées–> Action –> Résultat

    vers

    Valeur –> Pensées Émotions –> Action –> Résultat

    peut sembler ténu lorsqu’on l’observe au travers des mots écrits sur le « papier » mais l’éventail de solutions et de directions à prendre va s’élargir grâce à l’angle de vue VALEURS.

    Le futur s’en trouvera modifié

    Merci Stéphane !

Laisser un commentaire