Vous avez dit Feedback ?

Dans pratiquement tous les bons livres récents de psychologie ou de coaching, des chapitres entiers sont consacrés au Feedback. Le mot est souvent galvaudé dans le langage populaire, car on l’assimile à une sorte de «commentaire» une «mini-critique» positive ou négative. Mais le Feedback, c’est beaucoup plus intéressant que ça ! C’est un véritable outil. Et pour le ramener à notre programme, c’est un facteur d’attraction extrêmement puissant.

Didier a fait référence à ce mot dans un de ses commentaires disant qu’il n’aimait pas le mot, lui préférant l’expression «retour d’expérience». Or un «Feedback» et un «retour d’expérience» c’est très différent, à commencer par le fait qu’une expérience fait partie d’une stratégie. Il y a un début et une fin d’expérience. Le Feedback est plutôt le ressenti d’un vécu dont on ne connaît pas les ramifications, mais qui grâce à un processus conscient nous permet d’affirmer notre position en tant qu’acteur.

Ayant été élu, grand démystificateur de concepts complexes, je vous propose d’en découvrir différentes facettes (sachant qu’une étude complète demanderait plusieurs mois).

L’expression d’un sentiment

Max JACOB disait :

La poésie est un cri, mais un cri habillé.

C’est une première piste qui nous rappelle que pour qu’un cri soit acceptable par le monde extérieur, il convient d’y mettre les formes. La poésie permet d’habiller (sans forcément déguiser) des émotions intérieures qui aspirent à s’extérioriser. Comme toutes les autres formes d’art.

William SHAKESPEARE a écrit bien avant Max JACOB :

Plus la poésie est vraie, plus elle est fausse.

Mais ce dernier avait une fâcheuse tendance à dramatiser… Envisageons le Feedback comme un «cri habillé» qui ne verse pas dans la dramaturgie. Si suite à un vécu, il y a quelque chose de criant, de vibrant, de fort… qui aspire à s’exprimer, un bon Feedback vous permettra de le rendre audible, et surtout efficace, pour vous comme pour vos auditeurs.

Si suite à cet article vous répondez :

  • Waouw !!!

Ce n’est pas un Feedback, c’est un cri tout nu !

Je vous rassure : j’aime les cris tous nus autant que les Feedbacks. Je m’autorise juste à faire la distinction : Le cri nu me donne une surcharge d’énergie, alors que le Feedback me donne de l’Energie stockable, réutilisable bien après le cri…

Le Feedback a pour vocation d’aider ! Aider qui ? A la fois celui qui s’exprime que celui qui l’écoute. C’est Gagnant/Gagnant.

Voilà… C’est un bon début. Mais attention, ça ne s’arrête pas là, car à ce stade le Feedback semble être une «critique constructive». Ce qui serait vraiment réducteur, car une critique constructive est le rapport d’un Conseil ou d’un Expert qui s’exprime avec détachement.

Par exemple, supposons que je m’affiche en vidéo pour la première fois. Un Expert pourrait me donner son avis sur la décoration, ma tenue vestimentaire, mon débit vocal, la lumière, la musique de fond, le sujet choisi, etc. Ce sera très intéressant mais ce ne sera pas un Feedback, car dénué d’émotions : son but sera de m’aider à mieux répondre aux règles (du marché).

A l’inverse, si vous me donnez votre Feedback, vous ne parlerez plus de ma vidéo, mais de ce que vous avez ressenti en la regardant.

Voici une critique constructive :

  • Stéphane, un conseil : rasez-vous avant de filmer vos vidéos, ça va augmenter votre crédibilité, car ce que vous dites est digne d’intérêt pour beaucoup de gens. A moins que vous ne l’ayez fait exprès, mais peu de gens le comprendront.

Voici un Feedback :

  • Lorsque je vous ai vu apparaître à l’écran, mal rasé, j’ai d’abord eu le sentiment que vous aviez tourné ça à la va-vite ! Puis j’ai écouté… et en moins d’une minute cette sensation s’est envolée. A la fin de votre prestation, je me suis rendu compte que si vous vous étiez rasé, ce que vous avez dit aurait eu moins d’impact sur moi. Je ne sais pas si vous l’avez fait exprès, mais je voulais vous dire qu’en ce qui me concerne, ça a fait mouche !

Un Feedback n’est pas un rapport d’expert et ne tient pas compte des règles ou de ce que les gens vont penser. D’ailleurs, «un feedback» ou «le feedback», ça n’existe pas ! Ce qui existe, c’est «VOTRE Feedback».

Continuons…

Un ressenti proactif

Je rappelle, pour celles et ceux qui découvrent la proactivité, qu’un proactif n’est pas un professionnel qui s’active… La proactivité consiste à prendre conscience que vous êtes responsable de votre vie, et à agir en conséquence. Ce sentiment de responsabilité vous amène à croire (avec conviction) que les problèmes que vous avez sont VOS problèmes, que VOUS les avez créés, et qu’en conséquence, VOUS pouvez les résoudre : la solution est en vous, elle aussi. Evidemment, il y a aussi le sentiment positif que vous êtes partie prenante des bonheurs et du Bonheur de votre vie.

Nous avons souvent tendance à nous sentir victimes de nos émotions. En particulier lorsqu’elles nous paraissent inévitables et qu’elles nous dirigent vers de mauvais choix. Le ressenti-victime nous fait dire quelque chose du genre :

  • Je n’avais pas le choix
  • N’importe qui aurait fait la même chose à ma place !
  • Qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre ?
  • C’était plus fort que moi !
  • Etc.

En d’autres termes, le ressenti-victime justifie une action inévitable et quasi-automatique, que tout le monde devrait comprendre et qui place tous les êtres humains au même niveau :

Un évènement –> Un ressenti inévitable –> Une réaction évidente –> Un résultat précis !

Voilà qui nous ramène au prédéterminisme : l’évènement détermine notre destin ! Celui qui crée l’évènement est donc le marionnettiste, et ceux qui ressentent et qui réagissent sont des marionnettes.

C’est vrai ! On peut dire qu’une personne qui CROIT au cheminement ci-dessus est vraiment une marionnette, car dans ce domaine (comme dans beaucoup d’autres), l’attitude est l’ombre de la croyance.

Pour développer votre pouvoir d’Attraction,  je vous invite à reconnaître plutôt ceci :

Un évènement peut être à l’origine de multiples pensées qui vont vous amener à ressentir d’une façon qui vous est propre : votre ressenti est unique ! Non seulement il existe d’autres façons de ressentir (chez d’autres personnes), mais vous pourriez, vous-même, vous retrouver face à un CHOIX EMOTIONNEL à faire (un sentiment partagé ou mitigé). Vous allez donc faire un choix, et celui-ci va vous placera face à plusieurs actions possibles. Ensuite, vous vous engagerez dans une ou plusieurs actions, ce qui donnera DES résultats que vous pourrez analyser sur plusieurs plans.

A partir du moment où vous avez conscience de ce processus, vous pouvez exprimer votre Feedback, que ce soit au cours de l’action ou à la fin, car ce niveau de Conscience vous permet de dire autre chose que «Que dire ?» ou encore «Je n’avais pas le choix». Le Feedback que vous exprimez est le reflet de vos valeurs, vos croyances, vos principes, vos idées, vos espoirs… En bref, de tout ce qui vous construit. C’est une affirmation de soi.

Lorsque j’affirme «Je suis CHARLIE», je fais un choix émotionnel et je l’assume.

Le Feedback peut parfois faire penser à une manipulation subversive, car en livrant vos émotions, vous pourriez atteindre des leviers émotionnels chez votre interlocuteur, et le faire réagir. Mais un Feedback, même s’il est bien habillé n’a pas cet objectif : c’est une communication honnête, dite ASSERTIVE, et surtout, il a pour but d’exprimer ce que ces émotions ont changé en vous (ou sont en train de changer), et non ce que vous voulez changer chez l’autre.

Feedback interpersonnel

Jusque-là j’ai décrit le Feedback entre deux personnes. Ce pourrait être entre un coaché et son coach, un auteur et son lecteur, un patient et son thérapeute, un employé et son chef, un fils et son père, etc. Le principe consiste à exprimer son ressenti au moment où on obtient un résultat.

La plupart du temps, le Feedback est donné spontanément lors d’un résultat intermédiaire (lorsque le processus n’est pas encore terminé). Le but est de proposer une direction différente, plus rassurante pour la suite des évènements. Il est très rare d’entendre un Feedback lorsque le processus est en bonne voie : on laisse couler…

Le Feedback suite à un résultat final est extrêmement rare, et souvent sous le prisme négatif. Ceci est dû au fait que l’être humain considère comme «normal» ce qui se passe bien, et se sent presque obligé de signaler les problèmes. Les techniques de Développement Personnel attirent l’attention sur cette propension naturelle, car il y a beaucoup plus de choses intéressantes à ancrer lorsque tout s’est bien passé. Un bon résultat mérite d’être célébré, et les personnes qui ont permis de l’obtenir méritent d’être gratifiées. La Gratitude est une forme de Feedback très appréciée par ceux qui la reçoivent, et les personnes qui expriment régulièrement leur gratitude témoignent que leur vie s’en trouve nettement améliorée.

Pourquoi exprimer sa Gratitude apporte un mieux-être ? Le lien de cause à effet n’est pas toujours facile à établir, mais quelques pistes commencent à être explorées (sur le plans psychologique est spirituel).

D’un point de vue strictement pragmatique, le Feedback gratifiant permet d’explorer les différents aspects d’un résultat, y compris les inattendus (Sérendipité). Ceci permet à la personne qui a vécu l’évènement et ses aboutissements de se situer clairement comme actrice. Une personne qui exprime son Feedback se sent présente, elle ne subit pas. De ce fait, même si la communication est adressée à une autre personne, elle a un effet sur soi.

C’est le principe de rétroaction équivalent à celui qui est étudié en mécanique, en physique, en biologie : le système qui interagit avec d’autres systèmes les nourrit, et se nourrit aussi lui-même. De ce fait tout Feedback est intra-personnel.

Feedback intra-personnel

Relisez à l’occasion l’article intitule «L’apologie de l’erreur». Il contient un Feedback intra-personnel. J’y explore l’ensemble du processus et les émotions qui m’ont traversé, y compris les plus difficiles. «Rien ne va plus»… «J’étais foutu !»… «Je devenais fou !»… «Je fonds en larmes»…

Et pourtant, tandis que j’écrivais tout ceci, je connaissais la fin de l’histoire, et d’une certaine manière vous aussi. Dans un programme comme celui-ci, vous ne pouvez pas imaginer que ça va mal se terminer… D’autant que le titre est évocateur. J’utilise essentiellement le passé composé ou le passé simple au moment de la maladresse, puis je passe au présent dès que je corrige l’erreur et que je commence me sentir présent ! Je gratifie mon interprétation de l’évènement et ma capacité de rebondir, notamment grâce aux amis qui m’entourent. J’explique le passage à vide (appelé parfois point-mort, car il précède le changement de vitesse) :

Ça n’empêche pas  de se morfondre quelques minutes, de se complaire dans une situation de victime, de blâmer le système, etc. Mais après le coup de blues, je me suis autorisé à tilter. Il y avait quelque chose qui bouillonnait en moi et qui voulait réussir malgré «ça»…

J’explique mon choix ! Un contrôle total des émotions est impossible, ça nous déshumaniserait. Mais la reprise du contrôle pour retrouver une attitude optimiste est possible, et mérite d’être soulignée. Ce Feedback, je l’ai gravé en moi bien avant de l’écrire. Je l’ai exploré intérieurement des centaines de fois dans un état de conscience modifié (autohypnose), et j’ai raconté l’histoire régulièrement, comme pour célébrer l’évènement. C’est une sorte de «traumatisme positif». On appelle ça plutôt «ancrage positif», mais dans le cas que je décris, l’ancrage est volontaire, car l’histoire est ressassée dans un moment choisi. J’aurais pu considérer ça comme de l’histoire ancienne. J’ai préféré me donner ce Feedback régulièrement, pour m’auto-manipuler, m’influencer (rétroaction)…

Cette histoire, je l’ai racontée des centaines de fois, même avant de décider de devenir coach, j’ai aidé des amis (et parfois des amis d’amis) à créer leur entreprise ou à rattraper des erreurs. Je me sers donc de ce vécu pour créer des liens entre mon histoire et la leur, afin de provoquer la démarche positive. Ca marche mieux qu’une anecdote métaphorique, car c’est mon propre vécu : je le raconte forcément avec plus d’Energie. C’est la raison pour laquelle je vous ai invité à raconter vos propres miracles. C’est une véritable technique. Autant que celle qui consiste à définir ses objectifs façon SMART…

On me demande parfois si j’ai été tenté de faire des erreurs volontaires, puis de les corriger rapidement, puisque c’est ce qui a été salué par mes clients. La réponse est NON ! Cette «morale» de l’histoire ne m’a jamais traversé l’esprit. Mon Feedback m’amène plutôt à mieux mesurer l’ampleur d’un préjudice qui pourrait être causé par une maladresse, ce qui me permet certainement de disposer d’une bonne marge d’erreur (la plupart des erreurs ne sont pas dramatiques).

Je suppose que «quelque part», cette attitude me donne davantage droit à l’erreur. Ce droit est-il générateur d’erreurs ou au contraire, me permet-il d’agir avec une certaine sérénité ? Il est impossible de le SAVOIR, mais y CROIRE m’est suffisant. A en croire les livres que j’ai lus sur le Développement Personnel, cette attitude (qui relève de la confiance en soi) m’épargne bien des erreurs.

Si vous relisez mon Feedback, je vous invite également à repérer le moment du «TILT !». Sans entrer dans l’exercice du «commentaire composé»,  vous constaterez que cet instant marque un changement de ton, de temps, de rythme, de vision… En hypnose on appelle ça une «rupture de pattern». Lorsque vous donnez votre Feedback, que ce soit aux autres ou à vous-même, il est important de revivre ce genre de «bouleversement», toujours de façon proactive (c’est un choix : j’aurais pu décider de froisser le dessin de Manu et retourner me lamenter). J’appelle ça un «changement de Feedback». Je vous en parlerai dans mon prochain article, en vous proposant quelques techniques.

A++

Stéphane

8 réflexions au sujet de « Vous avez dit Feedback ? »

  1. Bon alors plusieurs réactions ! D’abord le « cri nu » : Waouh !!! Ca valait le coup d’attendre quelques jours pour partir sur un terrain comme celui-là. Je me régale à l’avance des commentaires des membres. Je suis convaincu que nous allons en dégager un vrai feedback.

    Pas sûr que ton exemple sur le fait que tu ne sois pas bien rasé serait bien passé chez moi. Tu aurais probablement eu une critique constructive qu’un feedback. Car je suis d’accord que le deuxième est plus enrichissant que la première. Mais il faut que le courant passe pour que le feedback puisse s’établir. Et – malheureusement pour moi – je suis (trop) sensible à certaines choses, comme l’apparence extérieure.

    Mais là où je te suis à 100% c’est sur le côté pro-actif. J’essaye de faire passer trois principes simples auprès des développeurs avec qui je travaille:
    1) Dire ce qu’on va faire. Ca c’est le plus simple. Enfin pas toujours car aller trop vite dans cette étape crée inévitablement des problèmes dans les deux suivantes.
    2) Faire ce qu’on a dit. Ou plutôt faire ce qu’on a compris, en commençant par justement résumer ce qu’on a compris. Je me suis rendu compte que ce petit résumé était tout simplement indispensable car il permet de voir si on va effectivement partir dans la bonne direction. Une fois que ce résumé est fait, on minimise sérieusement les risques.
    3) Dire ce qu’on a fait. Et là ce n’est pas le plus facile. Parce que « dire ce qu’on a fait » veut parfois (souvent) dire ce qu’on n’a PAS fait. Il se peut que lors de la phase 1, on n’ait pas considéré un aspect qui rend la solution envisagé inapplicable. Il se peut aussi qu’on n’ait pas trouvé une solution technique pour résoudre le problème (je parle ici d’un exemple informatique, mais cela s’applique bien entendu à d’autres domaines).

    La différence entre « il y a un point que nous n’avons pas considéré » et « je n’ai pas trouvé de solution » est parfois extrèmement ténue. Et c’est là que la pro-activité joue à plein. Dans l’immense majorité des cas, un développeur pro-actif – quelque soit son niveau – va chercher par lui-même comment résoudre le point non considéré. Et très souvent il reviendra pour dire « il y a un problème », mais il complètera avec « mais voici une solution possible ». Inutile de dire que le pro-actif aura une courbe d’apprentissage très rapide – toutes choses égales par ailleurs. Son feedback sera alors très enrichissant, non seulement pour lui mais pour tout le groupe.

    A l’inverse, le développeur « anti-actif » s’arrêtera aux premiers obstacles. Bien sûr, avec le temps et l’expérience il trouvera quand même des solutions. Mais souvent, il ne vous en fera part que très tard. J’avoue avoir beaucoup de mal à travailler avec des « anti-actifs » car justement les échanges tournent le plus souvent à un « blame game » qu’à un véritable feedback.

    Enfin pour rebondir sur le destin, thème que tu as traité il y a quelques semaines, la pro-activité me donne vraiment l’impression de piloter ma vie, dans une certaine mesure.

    Voilà, désolé pour la longueur et le verbiage. Mais j’étais inspiré et espère que je ne suis pas complètement hors-sujet !

    DIC

  2. Bonjour et bonne année à tous !

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi Stéphane lorsque tu dis qu’il est rare qu’on donne son feed-back lorsque tout va bien. Je pense qu’il est moins verbal, plus court mais bien réel. Quand tu donnes un cours par exemple, les expressions des élèves, leur qualité d’attention, les bruits de chaises sont des feed back bien réels. Nous n’y attachons peut être pas la même attention consciente qu’à des verbalisations du genre « j’ai rien compris » mais on fait en permanence la balance entre les signaux positifs et négatifs que nous recevons de notre environnement. Mais ces feed-backs positifs indiquent qu’on peut continuer, qu’on est compris. C’est vrai dans un cours mais c’est vrai dans beaucoup d’autres situations personnelles ou professionnelles.

    En biologie la notion de feed-back fait référence au maintien d’un équilibre. Quand un stress par exemple déclenche une réaction physiologique se traduisant par la sécrétion d’une hormone, il FAUT qu’il y ait un mécanisme qui évite un emballement du système et qui à terme permette de revenir à l’état initial. Ces mécanismes ne sont pas passifs, comme l’est la dégradation de l’hormone au bout d’un certain temps. Ce sont des mécanismes actifs : synthèse d’une molécule qui produit un effet physiologique inverse (effet « ying yang ») réduction du nombre de molécules qui reçoivent et transmettent les signaux hormonaux. L’hormone déclenche une réaction qui en retour finit par faire diminuer l’hormone.

    Dans nos relations humaines, le feed-back me semble très proche de ce qu’on voit au niveau hormonal. D’ailleurs ce n’est pas très étonnant car nos émotions passent par la production d’hormones !

    Je pense qu’une partie essentielle des feed-back dans une relation humaine passe par des manifestations non verbales des émotions, que celles-ci soient nos propres émotions/réactions ou celles de notre interlocuteur. Et c’est une des difficultés des relations humaines : prendre conscience de ses émotions puis les traduire en mots justes, qui « ne dépassent pas notre pensée ».

    Donner son feed-back à quelqu’un avec un bon équilibre entre la critique constructive et la réaction émotionnelle n’est pas évident. Prendre conscience de ce cycle d’émotions/réactions/retour à l’équilibre, ne pas sur réagir quand on est au pic de l’émotion, attendre que notre propre feed-back nous permette de prendre de la distance et laisse notre cerveau plus rationnel s’exprimer… sacré challenge !

  3. Je me sens rassurée par le passage « Ça n’empêche pas de se morfondre quelques minutes, de se complaire dans une situation de victime, de blâmer le système, etc. » car souvent, lorsque je suis face à une tuile, j’ai tendance à serrer les dents et à refuser les sentiments négatifs (colère, déception, voire haine) : « sois forte ! » me dis la petite voix. Et pourtant, ils sont bel et bien là.
    Donc si je comprends bien : je les constate, je fais acte de leur existence puis j’examine les différents choix et je prends ma décision.

    1. C’est ça Caroline. Sachant que la colère que vous ressentez est déjà un choix. Vous ne le faites pas sur l’instant, mais c’est un choix antérieur que vous considérez comme opportun d’adopter sur l’instant.

      La question est de savoir pourquoi vous avez fait ce choix et pourquoi vous le validez (surtout si vous culpabilisez à chaque fois qu’il apparaît).

      Le Feedback exprimé vous permet d’évaluer la pertinence de votre choix à froid, puis de confirmer ou d’infirmer ce choix.

      Les automatismes ne disparaissent pas du jour au lendemain, mais une fois identifiés et reconnus comme des choix, il est possible de les reprogrammer en faisant un autre choix, qui lui-même deviendra automatique, car nous avons besoin d’automatismes.

      Donc l’idée n’est pas de refuser les automatismes, mais de choisir les bons (ceux qui vous font avancer).

  4. Bonjour Caroline,

    « On a 24h au palais pour maudire ses juges » (Beaumarchais, le barbier de Séville).

    J’aime bien cette citation que j’essaie de faire mienne. Evacuer un trop plein de sentiments, ou de ressentiments permet d’aller plus vite vers un nouvel équilibre pour repartir de bon pied. Encore faut-il que cette étape soit limitée dans le temps !

  5. Bonjour,
    Je suis donc retournée voir l’article de l’apologie de l’erreur. La première chose qui me frappe n’est pas liée directement au feedback, enfin je ne crois pas, mais à la situation actuelle, et à l’article de time coach « Porteurs d’espérance » où j’ai mon petit commentaire moi aussi ce matin 🙂 Mais je n’avais pas encore lu cet article d’attraction ++
    Ce qui me frappe donc, c’est que c’est une caricature qui fait le TILT !!! N’est-ce pas formidable ? et en l’occurrence, ça me rappelle exactement ce que je voulais dire : mes amis, avec leur second degrés ou leurs petits dessins, ils m’ont souvent aidés à me décrisper. À partir de là, je peux voir une solution.
    Ensuite je vois effectivement (alors que je n’y avais pas fait attention à la première lecture) que le rythme des phrases est plus apaisé et apaisant. Au début le souffle est haletant, comme quand on a peur, alors qu’après le tilt, ça va quand même beaucoup mieux, on a le temps d’arriver au bout d’une phrase avant d’en reprendre une autre.
    à bientôt

  6. Bonjour Stéphane,
    je ne me souviens pas avoir été consulté pour l’élection ! (« Ayant été élu, grand démystificateur de concepts complexes… »)
    Néanmoins, pour avoir potassé quelques livres de PNL, je confirme que les techniciens sont bien incapables de transmettre leur savoir aux béotiens que nos sommes. Je confirme également que tu as la plume et l’intelligence de savoir transformer des problèmes complexes en problèmes simples que nous sommes à même de comprendre et de résoudre et donc de nous faire progresser…je te suis et je vote aussi pour toi ô grand démystificateur. :lol
    Le feedback, je ne pratique pas ce terme dans mon langage courant !
    Pour parler des émotions ressenties, il y a bien sûr la communication NonViolente qui permet d’échanger avec l’autre pour grandir ensemble. Je m’en sers beaucoup dans l’éducation de mes enfants aussi bien dans la gestion des évènements positifs que dans les évènements « négatifs ». Parler de ses émotions permet de mieux se connaître, permet à l’autre de mieux se connaître également et développe une communication gagnant-gagnant. Je ne dis pas que c’est une panacée mais cette technique de communication renforce les liens et permet de mettre en perspective certaines croyances pour mettre en avant des valeurs choisies. Maintenant, je ne suis en relation qu’avec des enfants en phase de pré-adolescence….mais j’attends l’adolescence avec ne certaine sérénité !

    J’ai par contre du mal à mettre en oeuvre cette technique de communication dans le milieu professionnel. C’est dommage car ces relations professionnelles font partie de notre temps de vie (et on n’en a qu’une !) et au bout de ces relations se trouvent des humains. Les humains se cachent derrière des étiquettes de fonction et le discours NonViolent est rapidement en décalage car il agit plus sur le fond alors que seule la forme est attendue par l’autre partie. J’ai abandonné cette technique dans 80% des cas mais la valeur des 20% restants est inestimable.

    Concernant le feedback intra-personnel, j’ai découvert récemment qu’il existait une intelligence émotionnelle (merci Stéphane !). J’ai donc décidé d’apprendre à nommer les émotions de mon discours intérieur. Je suis dans une phase difficile aujourd’hui dans ma vie professionnelle et les risques sont importants pour mon cadre de vie. Des erreurs dans mes choix et des risques externes m’amènent à devoir dissoudre mon entreprise. Autant te dire que l’énergie négative (peurs, colère, tristesse…) est puissante dans ces moments-là. Mon combat est donc de retrouver une énergie positive (ce que je fais) pour mettre en place de nouvelles solutions viables. L’avantage de nommer ses émotions est de pouvoir prendre du recul par rapport à elles et donc de ne pas les « subir » : un peu comme une marionnette qui chercherait à couper ses fils….je confirme quand même que le conditionnement est puissant et que le combat doit être mené jour après jour pour atténuer ce ronronnement négatif de fond.

    La bonne nouvelle de ce week-end : j’aide mon amie à déménager. Elle s’installe dans « le château de mon père » comme dirait ma fille en référence à un excellent livre de Marcel Pagnol. Et ça, ça veut dire « nouveaux projets » : clarté, talents conjugués, décisions, actions….

    Quelle est donc cette synchronicité ? Je n’ai pas de réponse arrêtée, juste quelques pistes… 😉

  7. Le feedback peut aussi s’obtenir dans l’action (je rejoins le retour de Florence sur la salle de classe).
    J’ai développé en amateur quelques jeux de société que j’ai testés sur des centaines de personnes. En bon marketeur je donnais un questionnaire au ton plutôt factuel pour que les testeurs puissent faire leur retour post-jeu. Mais le vrai feedback venait de la partie, en observant les expressions des joueurs, leurs échanges, leurs réactions aux mécanismes. Des personnes, par politesse ou empathie, répondaient très positivement au questionnaire pourtant j’avais bien perçu en jeu qu’elles se faisaient ch*er. D’autres étaient très critiques et proposaient pleins d’améliorations alors qu’ils étaient pleins d’enthousiasme durant la partie.
    Souvent je proposai d’arrêter le test à la moitié du jeu, certains groupes acceptaient spontanément là où d’autres insistaient pour finir. Quelques uns demandaient même à refaire une partie.
    Tous ces feedback-là étaient purs et non galvaudés par la réflexion ou l’affectif.
    La recherche de l’émotion immédiate peut donc être un très bon indicateur dans de nombreux domaines d’échanges vivants pour permettre de corriger son comportement si besoin (en utilisant le feedback intra-personnel).

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