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Une question de Confiance (2/2)

Mon précédent article évoquait la confiance intérieure (en soi) et la confiance extérieure (confiance que vous faites aux autres). Je l’ai terminé en vous proposant un exercice de transformation d’un manque de confiance extérieur en un manque de confiance intérieur. Voyons en quoi cet outil eut vous aider à passer plus souvent à l’action.

Je vous rappelle le contexte :

Vous créez une entreprise avec un ami qui a énormément de qualités, mais il a un défaut qui risque de tout gâcher : dès qu’un vendeur présente bien les choses, il achète ! Même si le produit n’a aucun intérêt pour l’entreprise, il se laisse convaincre que ça servira un jour, et il achète !

Il reconnaît lui-même, à froid, cette propension qu’il ne sait pas (ou pas encore) contrôler. C’est pour cette raison qu’il accepte deux règles de conduite que vous fixez :

  • Toute décision d’achat doit d’abord être validée auprès de vous
  • Lorsque vous vous absentez, vous lui laissez un budget à ne pas dépasser, tout en acceptant l’idée qu’il pourrait faire des achats compulsifs, mais sans déborder sur le budget.

A noter que ces règles sont suivies à la lettre, grâce au respect mutuel et à votre esprit d’ouverture. Vous n’interdisez à votre ami de rechercher des produits innovants ou d’accepter des rendez-vous avec des commerciaux. Vous ne le privez pas non plus des moyens de paiement lorsque vous devez partir en voyage. Fixer des règles est très sain à partir du moment où elles ne sont pas considérées comme des contraintes pénalisantes, mais plutôt comme des solutions pour aller de l’avant, vivre ensemble, simplifier des démarches, avoir l’esprit libre pour focaliser sur d’autres priorités, etc.

La plupart des gens qui ont réussi, témoigneront de leur capacité à fixer des règles de conduite personnelles qui sont plus exigeantes que les obligations extérieures. Par exemple, j’ai un client qui s’est fixé comme règle de déclarer sa TVA avant le 15 du mois. Le Trésor Public fixe la date limite au 19 du mois., mais mon client fait vraiment comme si le 15 était la date d’échéance, et lorsqu’il est en retard, il ressent la même pression que les entrepreneurs qui sont en retard pour le 19… Lorsqu’il dépasse le 15 (rarement), il réagit comme si il avait obtenu un délai âprement négocié auprès de son Service des Impôts.

Il fait «comme si…». Nous sommes tous capables de duper notre cerveau. D’ailleurs nous le faisons chaque instant de façon inconsciente, et ce n’est pas toujours pour obtenir de bons résultats. De ce fait, si vous savez qu’une auto-manipulation donnera un bon résultat, pourquoi vous en priver ?

Les plus grands experts en matière de Développement Personnel sont d’accord : un principe intérieur respecté, est beaucoup plus puissant qu’une contrainte extérieure à laquelle on se soumet. Le principe intérieur pourrait donner des résultats extraordinaires, alors que la même pratique, suivie par obligation, pourrait donner des résultats médiocres.

Cependant, un principe n’est pas forcément positif. Par exemple, supposons que le Trésor Public envoie les feuillets de déclaration le 10 du mois, mais que le site Internet ne soit ouvert qu’à partir du 16. Le principe de mon client pourrait alors devenir pénalisant, car il ne peut faire sa déclaration que sur papier. Pourtant, la déclaration électronique est plus rapide, plus facile, moins sujette aux erreurs postales, etc.

Il convient donc de revisiter ses principes périodiquement, tout simplement parce que le monde extérieur change, et une meilleure synchronisation entre vos deux mondes est un gage de réussite. Il ne s’agit donc pas de se fixer des principes immuables à vie (qui risquent de devenir des superstitions), mais de se souvenir que ces règles de conduite ont été fixées dans un but précis (la règle est un COMMENT au service d’un QUOI). Il est probable (et souhaitable) qu’un certain nombre de choses viennent accélérer le processus de réussite, ou qu’une opportunité provoque une «exception à la règle».

Système et référentiel

Supposons que votre vitesse de marche soit de 7km/heure. A quelle vitesse vous déplacez-vous lorsque vous marchez vers le wagon restaurant dans un TGV qui roule à 160 km/heure ?

Il y a 3 réponses, qui dépendent du système auquel vous vous référez :

  • Votre vitesse est de 7 km/h par rapport au train
  • Votre vitesse est de à 167 km/h par rapport à la terre
  • Si vous êtes en tête de train et le wagon est au milieu, vous marchez en sens inverse. Dans ce cas votre vitesse de déplacement est de 153 km/h par rapport à la terre…

Cet exemple (scolaire) est souvent utilisé en science, pour ramener les principes, les axiomes, les théories, etc., à un contexte plus restreint ou plus large. Il arrive même que l’on découvre de nouvelles propriétés au référentiel habituel, et le bouleversement est profond. Par exemple, le fait que l’Univers est en perpétuelle expansion remet en question son âge : 15 milliards d’années devient une théorie dans une théorie…

A la lumière de l’importance du référentiel, revenons aux deux règles que vous avez fixées pour éviter les dépenses compulsives de votre ami :

  • Apriori, le problème est externe : c’est votre ami qui en est la cause ! Sans lui, vous n’y penseriez même pas.
  • Pour votre ami, la contrainte est externe, c’est vous qui l’avez fixée !

Toutefois, il suffirait de changer de référentiel pour accepter l’idée qu’il s’agit d’un problème de l’entreprise et que la règle est celle de l’entreprise. Votre ami peut toujours gérer ses achats personnels à sa façon. C’est uniquement dans le cadre de l’entreprise, qu’un achat doit être approuvé par les deux décideurs.

Je sais que ce que je viens de dire est une évidence, mais le fait de le reconnaître et d’en prendre pleinement conscience, peut permettre à votre ami de transformer une contrainte externe en contrainte interne, et donc, de la rendre plus puissante. Il fait partie intégrante du système «entreprise». Cette règle du système devient instantanément un principe intérieur !

Rien ne change en pratique. Seul le «niveau de conscience» est différent, car il se situe dans un autre cadre. Ne sous-estimez pas le changement de cadre, il est à la base de nombreuses innovations tant dans le monde extérieur que dans le monde intérieur. Arrêtez-vous quelques minutes pour y réfléchir, et vous verrez que cette perception est loin d’être anodine.

Un autre exemple : lorsqu’une femme demande à son mari d’arrêter de fumer parce que ça l’indispose, elle n’effacera pas l’addiction en quelques plaintes. Mais si le fumeur prend conscience que le fait de fumer a une incidence dans sa vie de couple, il sera plus attentif. Le vecteur de l’action dépend du système dans lequel les pensées se forment… Est-ce une contrainte qui vient de l’extérieur du fumeur ou est-ce un principe qui vient de l’intérieur du couple ?

Vous avez peut-être envie de me répondre que tout dépend de la façon dont les choses sont dites. Mais comme nous sommes dans un programme proactif, je vous répondrai que tout dépend de la façon dont VOUS entendez les choses… Il est évident que la façon de les présenter peut aider à changer de référentiel et donc à réfléchir différemment dans un cadre différent. Mais allez-vous laisser aux autres le contrôle du cadre de réflexion, ou vous autoriserez-vous à prendre en main ce CHOIX ?

Confiance intérieure, Confiance extérieure, même combat !

Revenons aux principes fixés avec votre ami : apparemment, nous pourrions dire que c’est le manque de confiance que vous avez en lui (en sa propension dépensière) qui vous a amené à créer des règles. Or dans la première partie de l’article, je vous ai proposé d’envisager l’idée qu’il s’agissait d’une réaction, suite à un manque de confiance en vous-même…

Comment faire pour passer en mode intérieur ? Voici une proposition :

Vous n’avez pas confiance en VOTRE capacité à gérer les conséquences de telles dépenses !

C’est donc un manque de confiance en soi. Si vous aviez confiance en votre capacité, vous vous diriez que vous avez assez de ressources pour lui laisser le champ libre, et en discuter à froid de temps en temps. Vous disposez d’un cadre légal très large pour faire face : vous pouvez annuler la commande ou rendre la marchandise. Vous pouvez même la revendre en faisant un bénéfice au passage. L’entreprise commet des erreurs, et vous les corrigez en toute confiance : à chaque incartade, une parade… D’ailleurs, même en supposant qu’une dépense inconsidérée mette l’entreprise en faillite, si vous avez confiance en votre capacité à rebondir, vous avez confiance en votre avenir, et la crainte s’allège.

Je force le trait pour que vous compreniez le principe : d’un certain point de vue, la Confiance extérieure n’existe pas ! Elle est toujours intérieure, et sa limite est également intérieure.

Un autre exemple : vous voulez acheter un appareil photo en grande surface, et vous avez un doute sur le zoom 20x… Est-ce un zoom numérique ou un zoom optique ? Vous posez la question à un vendeur, et celui-ci vous répond que c’est la même chose ! Or vous savez que la différence de qualité est énorme, et vous en concluez, soit qu’il essaye de vous embobiner, soit qu’il n’y connaît rien… Dans les deux cas, vous ne pouvez pas lui faire confiance, et vous décidez de ne pas acheter cet appareil à cause de lui !

Or vous pourriez acheter l’appareil, et si la moindre chose n’est pas à votre goût, vous pouvez le rendre dans son emballage d’origine : c’est la loi ! Vous le savez, mais vous ne voulez pas le faire. Pourquoi ? Parce que vous manquez de confiance en votre capacité à rendre l’appareil dans les temps ! C’est pour ça que vous avez fait le CHOIX de poser votre question au vendeur. Grâce à sa réponse, vous avez réussi à transférer le manque de confiance que vous aviez en vous, en manque de confiance en lui. Ouf !

En quoi est-ce utile de changer de référentiel ? La réponse se résume toujours en un mot :

Proactivité !

Grâce à la perception que vous apporte la proactivité, vous pouvez prendre plus facilement le contrôle de votre vie, trouver des idées créatives, engager la Communication, améliorer la Relations, etc. Vos actions seront plus libres et plus inspirantes, car vous utilisez la Loi de l’Attraction grâce à l’un de ses activateurs principaux : la responsabilité de sa propre vie.

En transformant le manque de confiance extérieur en manque de confiance intérieur, et en y associant des outils et des techniques proactifs, vous reconnaîtrez que le problème comme la solution sont entre vos mains, et vous passerez plus facilement à l’action.

A++

Stéphane

Une question de Confiance 1/2

La Confiance en soi, ça vous dit quelque chose ?

Avant les années 70 on en parlait très peu. C’était un secret d’initiés. Depuis, les temps ont bien changé, même dans les émissions de télé-réalité on en parle quotidiennement :

  • Ait 1 peut plu 2 confience an toit !

Pour beaucoup, avoir Confiance en soi, c’est oser sauter à l’élastique ! A ceux-là je réponds qu’il faut quand-même avoir Confiance en l’élastique ! D’autres vous parleront de «Confiance illimitée» ! Je crois que c’est un peu exagéré : la Confiance illimitée n’existe que dans un cadre limité

Par exemple, supposons que vous décidiez de vous associer avec un ami d’enfance pour créer et gérer une entreprise. Il s’agit d’une personne que vous connaissez très bien, donc la relation de Confiance est clairement établie. C’est un ami : jamais il ne vous causera du tort volontairement, et il fera tout pour vous sortir d’affaire en cas de problème. Ceci dit, malgré toute son amitié, votre associé a un défaut : il a la dépense facile. N’importe quel vendeur zélé pourrait lui vendre ses produits, y compris ceux dont l’entreprise n’a pas besoin…

Vous avez donc Confiance en votre ami et associé, mais elle est limitée à un niveau. Pour faire face à ce manque de confiance, vous allez fixer une règle de conduite : avant tout achat, il doit vous avertir et vous convaincre de l’utilité du produit. La décision doit donc se prendre à deux, c’est plus prudent.

C’est ce que j’entends par poser «un cadre de Confiance» : vous ne remettez pas en question l’intégrité de votre associé, vous ne lui interdisez pas l’accès au chéquier ou à la carte bancaire, mais reconnaissant tous les deux son point faible, vous posez des règles à deux, en bons associés qui se respectent mutuellement.

Malgré ce principe de prudence, à chaque fois que vous partez en voyage ou que vous êtes difficilement joignable, cette règle lui pèse, et il s’autorise quelques incartades dues à votre indisponibilité. Il a souvent tort, et lui-même reconnaît que face à un vendeur convainquant il ne sait pas dire non, et peut perdre de vue les besoins réels et les objectifs de l’entreprise… Que faire ? Vous avez beau lui rappeler que les décisions d’achat doivent se prendre à deux, il vous répondra que lorsque vous n’êtes pas joignable, il faut bien que quelqu’un tienne les rênes, tant au niveau des ventes que des achats. Il a raison !

Vous allez donc resserrer le cadre en établissant de nouvelles règles de conduite qu’il conviendra de respecter en votre absence. Par exemple, limiter les dépenses à 1.000€ par semaine maximum. C’est une enveloppe budgétaire, une marge de manœuvre qui lui donne une certaine autonomie et qui vous permet de garder Confiance, car vous savez que la santé financière de l’entreprise peut faire face à ce rythme, même s’il est injustifié.

Le Respect mutuel que vous avez l’un pour l’autre, et la reconnaissance de vos forces et de vos faiblesses, permettent d’encadrer la Confiance, et donc de la maintenir. C’est une confiance illimitée dans un cadre limité, et c’est tant mieux ! La Confiance aspire à s’étendre autant que l’Univers, c’est donc en étendant le cadre que la Confiance peut être étendue. Elle prendra sa place dans un plus grand espace :

  • Nous pourrions étendre la limite de 1.000€ à 1.200€ par semaine. La confiance reste illimitée entre les deux amis, mais le cadre est plus étendu
  • Nous pourrions aussi décider que l’associé a carte blanche pour tut ce qui concerne les dépenses informatiques, car ses compétences lui permettent de dire OUI ou NON de façon pertinente.

Dans les deux cas, le cadre s’étend, et la Confiance fait de même.

La question

Nous voyons que les règles de conduite (autrement appelées «principes») sont nécessaires pour créer ce cadre de Confiance. Mais de quelle Confiance s’agit-il ? Ces règles que vous fixez sont-elles faites pour que vous puissiez avoir Confiance en lui ou en vous ?

Si je vous pose cette question, c’est qu’il y a un piège, vous devez vous en douter… De toute évidence ces précautions vous permettent d’avoir Confiance en lui, et la question ne se pose pas. Et pourtant, la question reste posée et j’aimerais que vous y réfléchissiez en profondeur, acceptant l’idée qu’il y a un ++ derrière la question (qu’elle demande une certaine contemplation). J’irais même plus loin : j’aimerais que vous m’expliquiez pourquoi ces principes tiennent davantage de la Confiance intérieure que de la Confiance extérieure. Non seulement je suis sûr que certains d’entre vous me donneront la réponse attendue, mais je m’attends à apprendre des choses. La question reste ouverte.

Je vais demander à celles et ceux qui ont déjà vécu un coaching personnel ou professionnel avec moi de ne pas répondre (je sais, c’est frustrant), car si nous avons déjà exploré cette thématique ensemble, vous n’aurez pas besoin d’y réfléchir (ou très peu, car vous avez la réponse). Si mon but était de vous donner une réponse toute faite, je répondrais immédiatement. Donc l’objectif de cette première partie est de pousser votre réflexion, tout en l’orientant vers une conclusion proactive.

Bien-sûr, vous avez aussi le droit, après réflexion, de ne pas être d’accord avec la conclusion vers laquelle je souhaite vous mener.

A vos neurones++

Stéphane

PS : Je vais poser la même question dans ma Newsletter gratuite, mais différemment, en prenant un exemple plus facile. Je vous donnerai le lien où vous pourrez suivre les discussions.

Qu’est-ce que vous risquez ?

Dans l’émission Fréquenstar dédiée à Patrick BRUEL, L’animateur Laurent BOYER a demandé à son invité quelle inconscience l’a entrainée vers le RISQUE INCONSIDERE de reprendre des chansons rétro (se référant au double-album «entre deux», sorti en 2002). Patrick BRUEL lui a répondu ceci :

  • Qu’est-ce que je risquais à part d’être déçu ?

C’est une vraie leçon d’auto-coaching que le chanteur-acteur-champion de poker nous livre-là ! Dans la plupart des décisions que vous avez à prendre qu’est-ce que vous risquez à part une déception ?

Le disque «entre deux» a fait près d’un million de ventes, et les spectacles ont fait salle comble dans toute le France. Lorsque vous voyez un tel résultat, et vous entendez le gagnant dire que ce qui lui a permis d’aller de l’avant, c’est la phrase «Qu’est-ce que je risque à part d’être déçu ?», ça devrait provoquer un éveil !

Serait-ce le secret des gagnants ? Savoir gérer l’échec, s’autoriser à faire des erreurs, réduire l’importance d’une déception… ?

Vous allez me dire : il a les moyens de prendre des risques ! Je suis d’accord… Et c’est justement là que je veux en venir : vous aussi, vous avez des moyens ! Vous n’avez pas les mêmes moyens que Patrick BRUEL, mais vous n’avez pas les mêmes objectifs non plus. Vous avez VOS OBJECTIFS. Lorsque vous hésitez à passer à l’action, dans bien des cas, vous avez TOUS les moyens nécessaires, à part un seul que j’appelle «le moyen déclencheur». Il se résume en une phrase :

  • Qu’est-ce que je risque à part d’être déçu ?

Après quoi, vous pouvez vous autoriser à passer à l’action, car vous avez réussi à banaliser une chose qui, pour beaucoup de gens, est le pire des outrages qui puisse arriver dans une vie.

Je ne dis pas que c’est la seule chose que vous risquez, quoi qu’il arrive. Dès fois, en prenant des risques, on peut perdre sa maison, sa voiture, sa chemise… Mais vous verrez que dans la plupart des cas où vous procrastinez, la seule chose qui vous retient, c’est la peur de la déception. Tout le reste, vous pourrez l’assumer.

Projection partielle

Lorsqu’on tente de mesurer l’impact d’une déception potentielle, la projection est incomplète, et donc complètement biaisée d’un point de vue émotionnel. C’est d’ailleurs le cas de toute projection du futur : elle est forcément partielle.

Par exemple, Michel vient de déménager dans une maison de 2.000m² ! Son ami Fabrice repense à son propre déménagement de 150m² l’année dernière, et se dit que Michel doit être exténué ! Pour déplacer 150m², il lui a fallu plus d’une semaine, assisté par 3 amis, dont certains se sont désistés certains soir, au dernier moment, ce qui a causé d’énormes difficultés d’organisation, et parfois des remarques désagréables. Rien que d’imaginer le même scénario avec 2.000m², Fabrice en a la nausée !

Mais Fabrice a tort :  Michel est parti en vacances en laissant des instructions à des déménageurs spécialisés, et lorsqu’il est revenu en France, il est allé poser ses valises dans sa nouvelle demeure. Même lorsqu’il s’est mis à son piano, il n’était pas surpris d’entendre qu’il était accordé. Les déménageurs se sont occupés de tout de A à Z ! C’est beau !!!

Ce service complet lui a coûté une fortune, et lorsque Fabrice entend la somme, il se dit qu’il ne fera jamais une chose pareille ! Jusqu’à présent, il toujours fait appel aux copains et à la famille pour ses déménagements. L’idée même de payer un déménageur le hérisse ! Tous des voleurs !

Ce que Fabrice ne sait pas, c’est que c’est justement parce que payer un déménageur (et lui faire confiance) est un problème pour lui, qu’il ne déménagera jamais dans 2.000m². Ca n’a rien à voir avec ses moyens financiers puisque dans sa réflexion, il ne tient pas compte du niveau de vie de Michel. C’est donc au dessus de mes moyens intellectuels . S’il pouvait s’imaginer signer un tel chèque, il serait déjà en vacances ! parce que Michel lui a proposé 15 fois de s’associer avec lui, et 15 fois il a dit non ! Parce que payer 66% d’impôts, c’est vraiment trop cher !!!

Aussi trivial que ça puisse paraître dans mon exemple, cette projection partielle est une erreur très fréquente. Et c’est exactement la même chose pour la déception :

Vous imaginez la déception future en fonction de votre force mentale d’aujourd’hui. Or en supposant que la déception soit au rendez-vous dans quelques mois, il est évident qu’elle sera gérée par une personne bien plus expérimentée  qu’aujourd’hui. Non seulement le temps aura passé, mais en plus, vous aurez vécu une expérience très riche, qui va forcément modifier vos capacités, y compris les capacités mentales qui permettent de faire face. Ca va avec… Vus d’en-bas les problèmes paraissent énormes, mais ces mêmes problèmes paraîtront insignifiants une fois que vous serez en haut.

Pensez-y ! Si vous avez envie de vous engager dans quelque chose d’ambitieux, mais vous avez peur d’être déçu, dites-vous que c’est votre MOI du présent qui a peur d’une déception du futur, alors que votre MOI du futur saura très bien gérer tout ça.

Alors ??? Qu’est-ce que vous risquez à part d’être déçu ?

A++

Stéphane

Les deux Mondes

Je pratique la méditation et la prière tous les jours, et jamais, je dis bien JAMAIS, un sac d’argent ne m’est tombé sur la tête pendant que je pratiquais…
(T. Harv. Ecker – Coach, Conférencier et auteur du livre
«Les secrets d’un esprit millionnaire»)

Jusqu’à présent, nous avons parcouru nos processus intérieurs. Qu’il s’agisse de notre vision du destin, de la chance, de nos pensées ou de nos émotions, tout ceci se situe à l’intérieur de notre Etre.

En supposant que vôtre cerveau contienne mille et une merveilles, à quoi cela peut-il servir si vous ne vous manifestez pas extérieurement ? En d’autres termes, quelle que soit la grandeur de votre âme et votre capacité à la rendre encore plus sublime chaque jour, le but du jeu est de passer à l’action !

Que votre but soit de mettre sur le marché l’une de vos inventions, d’écrire un livre ou bâtir des écoles dans des zones du globe où l’Education est absente, vous méritez des résultats extérieurs concrets, à la hauteur de ce que vous projetez dans monde intérieur. Et pour ça, vous devez vous autoriser à passer à l’action.

Vous pourriez objecter en me disant qu’il suffit de donner des idées aux hommes et aux femmes d’action, de les inspirer et de les guider pour qu’ils produisent des résultats… Je vous répondrai que c’est une excellente activité, et que si vous reconnaissez là votre mission de vie, il est temps de passer à l’action ! Partez à la rencontre de personnes de bonne volonté, créez des outils d’inspiration et de motivation, investissez dans des moyens de diffusion, améliorez vos compétences en matière de leadership, montrez l’exemple en créant un modèle d’excellence pour votre réseau, persévérez en cas d’incident… Allez Go Go Go !!!

Comme disait l’un des chefs de projet avec lequel j’ai eu plaisir à travailler :

Arrête les signaux, passe à la soudure !

Monde intérieur, monde extérieur

La théorie des «deux mondes» est à la base de la psychologie comportementale. De nombreuses solutions sont proposées pour motiver le passage à l’action, c’est-à-dire à manifester extérieurement ce qui se passe à l’intérieur de votre Etre.

Je ne me désolidarise pas des «maîtres de l’Attraction» qui vous invitent à nourrir votre monde intérieur, et à interpréter vos résultats extérieurs, quels qu’ils soient, en adoptant une attitude gratifiante et optimiste. Toutefois c’est une approche minimaliste qui est très mal comprise. Elle met à la retraite beaucoup de gens, bien trop tôt ! Le but final de la Loi de l’Attraction est toujours, TOUJOURS, de passer à l’action :

Par exemple, si vous projetez de gagner 10.000€ (dans votre monde intérieur), et vous n’en gagnez que 7.000 (dans le monde extérieur), vous avez compris qu’il est inutile de vous atermoyer sur la différence (qui est parfois considérée comme une perte). L’une des pratiques attractives consiste à vous convaincre intérieurement que si vous aviez projeté de gagner 5.000€, un résultat de 7.000€ est sacrément bon !

Cependant, un certain nombre de principes de réalité liés au monde extérieur pourraient vous rappeler à l’ordre : ce résultat, même s’il est supérieur à la moyenne, est insuffisant ! Si vous vous en contentez, il manquera 3.000€, et vous en avez besoin pour passer à la suite. Ce n’est toujours pas une raison pour rester bloqué : vous avez fait plus de deux tiers du chemin, et une nouvelle stratégie vous permettra de compléter, puisque l’ancienne était insuffisante. La recherche d’un nouveau COMMENT est toujours possible si vous avez un bon QUOI.

Si la nouvelle stratégie a un coût, revoyez vos ambitions à la hausse, afin de répondre à des principes de réalité : vous ambitionnerez 10.000 ne suffisent plus, ambitionnez 12.000 pour faire face aux dépenses nécessaires, et vous réussirez ! Après l’actions, vous constaterez que la stratégie que vous avez dû employer pour atteindre vos objectifs est pérenne : elle vous servira dans bien d’autres projets. Ce qui nous ramène à la Sérendipité, car votre véritable bénéfice n’est pas d’être passé de 10.000€ à 12.000€, mais plutôt d’avoir développé une nouvelle stratégie, qui vous servira encore et encore. Voilà qui donne au problème rencontré précédemment une nouvelle dimension : le premier résultat a servi à vous booster et à renouveler vos techniques de travail.

Il y a donc de nombreuses interactions entre le monde intérieur et le monde extérieur, continuellement. Il ne s’agit pas de faire abstraction de l’un au profit de l’autre, mais d’aligner les deux.

Du point de vue de la Loi de l’Attraction, le passage à l’action a pour objectif d’aligner les deux mondes. De créer un pont entre vos résultats imaginés et vos résultats réels. Tout objectif commence donc dans le monde intérieur et se termine dans le monde extérieur. C’est un processus complet.

Mais quoi qu’il arrive, rien ne se produit dans le monde extérieur, s’il n’a pas d’abord été conçu dans le monde intérieur.

Exprimez-vous !

Y a-t-il quelque chose qui se trouve dans votre monde intérieur mais que vous ne parvenez pas à réaliser ? Nous verrons cette semaine les autosaboteurs qui en sont responsables, et comment les contrer.

Mais avant tout, j’aimerais que vous choisissiez un exemple d’une action que vous envisagez dans votre monde intérieur, mais que vous ne pouvez pas manifester concrètement. Vous savez que ça va se faire, mais vous ne savez pas quand. Vous l’avez envisagé des dizaines de fois, mais ça n’a pas suffi. Vous avez peut-être même fait le premier pas (celui qui coûte), mais vous n’avez pas pu continuer…

Je ne vous demande pas de me révéler vos secrets industriels ou intimes, mais ça peut être quelque chose de très commun. Par exemple, créer votre entreprise, embaucher un stagiaire, manger plus équilibré, arrêter de fumer, changer de banque, acheter ou réparer un appareil qui vous facilitera la vie, etc.

Exprimez l’action à entreprendre, puis ce qui apriori, vous en empêche… Si vous ne comprenez pas ce qui vous empêche de passer à l’action, racontez vos tentatives ou vos préparatifs, en concluant tout simplement par «mais ça ne me suffit pas !».

A vous de jouer !

Stéphane

3 pièges à éviter (2/2)

Il y a environ 3 ans, j’ai assisté à un accident de voiture (en témoin). Les dégâts étaient matériels et les torts étaient clairement du côté de l’homme qui a refusé la priorité. Pourtant, la dame qui a embouti la voiture du fautif est sortie de son véhicule en larmes en se confondant en excuses :

  • Excusez-moi ! C’est de ma faute ! Je vous demande pardon ! Pardon ! Pardon !…

L’homme fut courtois et tenta de lui expliquer que c’est lui qui était en tort. Mais cette dernière continua en multipliant les mea culpa… Il a fallu que nous nous y mettions à trois pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas coupable, et que la responsabilité revenait à celui qui a refusé la priorité…

La culpabilité

En surface, on pourrait expliquer ce comportement par une méconnaissance du code de la route. Mais il suffirait d’observer les réactions plus en profondeur pour comprendre que cette confusion n’a absolument rien à voir avec un manque de connaissances. Cette personne est une «coupable chronique».  Quoi qu’il arrive, elle aura toujours tort ! Elle ne fait qu’enchaîner les maladresses, et elle est intimement convaincue qu’elle gêne tout le monde ! Lorsqu’elle demande pardon, ça n’a rien à voir avec l’évènement. Elle s’excuse d’exister… Si elle n’avait pas été là, il n’y aurait pas eu d’accident. Telle est sa pensée profonde.

La culpabilité, c’est de la méfiance en soi !

Il y a plusieurs raisons à ce genre de mal-être qui se soigne très bien en thérapie (ce qui sort du cadre de ce programme), et si je prends ce cas exagéré comme exemple, c’est pour rappeler que nous avons tous en nous un peu de cette dame. Lorsque nous nous sentons coupables, notre comportement est irrationnel et contre-productif. En cas de problème, il faut espérer tomber sur les bonnes personnes. Il est préférable de ne pas être livré à soi-même.

Je compare souvent la culpabilité au «passeport jaune». Au 18ème et 19ème siècle,  c’était la pièce d’identité délivrée aux ex-bagnard au moment où ils sortaient de prison. Ce document les distinguait des «honnêtes-gens». Avec un tel signe distinctif, on pouvait pratiquer tous types d’exclusions et humiliations (refuser l’entrée à certains établissements, sous-payer un travail jusqu’au tiers du salaire conventionnel, etc.). Victor HUGO dénonce les dérives du passeport jaune à travers les déboires de Jean VALJEAN dans l’oeuvre «Les misérables». Il vous expliquera ça mieux que moi.

Sous l’empire russe, ce sont les prostituées qui devaient porter un passeport jaune pour les distinguer. Il servait aussi de «carnet de santé» si une MST a été contractée. Sous le même empire, le passeport jaune était délivré aux femmes juives qui voulaient sortir de leur zone de résidence. Le but était d’identifier clairement les personnes qui avaient «quelque chose à se reprocher»… Si j’utilise cette métaphore, c’est pour montrer à quel point on considérait que la culpabilité devait faire partie de l’identité d’une personne. Les choses ont bien changé depuis les cette époque : désormais ce passeport est auto-délivré…

Jean VALJEAN parvient à se débarrasser de sa culpabilité en déchirant son passeport de paria, et en prenant une nouvelle identité : il devient Monsieur Madeleine. 5 ans plus tard, on lui propose de devenir Maire de Montreuil sur Seine. Il refuse. Mais après avoir fait preuve de bontés diverses pendant 4 ans de plus, il accepte enfin cette fonction.

Quitte à me répéter, je voudrais rappeler que cette oeuvre est à mon sens le meilleur livre de Développement Personnel jamais écrit ! Il suffit de le lire sous cet angle, et vous saurez tout sur la Loi de l’Attraction, l’Image de soi et le degré de Confiance qui en découle, l’Auto-Coaching, l’Analyse Transactionnelle, la Pensée Positive, la PNL, la Communication Non Violente, le Rapport à l’Argent, etc.

Analyse, Caméra et Remplacement

Je rappelle (c’est important) que nous ne sommes pas dans un cadre thérapeutique, et que si vous souffrez d’une culpabilité chronique (sentiment d’être toujours coupable), je vous recommande de consulter un spécialiste de la psychologie cognitive-comportementale. Évitez la psychanalyse dans ce cas précis, il ne faut pas 10 ans de divan pour reprendre sa vie en mains…

Dans un cadre d’auto-coaching, les techniques qui permettent de se remettre d’une culpabilité passagère afin de retrouver son identité, sont les mêmes que celles qu’on applique à la colère :

  • Vous pouvez contempler a postériori est a froid, un évènement qui a généré une culpabilité. Faites-le en solo ou avec une personne de votre choix, pour repérer les signes successifs qui vous ont attribué un passeport jaune.
  • En cherchant la caméra, vous pourrez construire une nouvelle réalité. Ce travail vous permettra de changer de Feedback «en live», lorsque la situation se représentera (toujours sans s’attendre à tomber dans le piège, tout simplement en vous servant d’une aptitude que vous avez construite hors contexte, régulièrement).

Côté remplacement, la culpabilité se remplace par la Responsabilité :

  • La culpabilité mène vers l’atermoiement, la Responsabilité mène vers les actions correctives
  • La culpabilité consiste à se faire tout petit, la Responsabilité permet de reprendre sa place
  • La culpabillité à propos d’un sujet a tendance à créer des culpabilités annexes. La Responsabilité arrête ce phénomène.

Je vous laisses continuer…

Attention à une propension naturelle : en tentant de changer la culpabilité en Responsabilité, vous pourriez vous égarer en vous déculpabilisant sans approfondir. Vous aurez alors tendance à culpabiliser quelqu’un d’autre. D’une certaine manière, une voix intérieures vous dit «il faut un coupable !». Dans le domaine de la proactivité, ce n’est pas une obligation.

La frustration

La frustration est ressentie lorsque vos résultats sont inférieurs à vos attentes.  Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, car cela signifie que vous avez de l’ambition, mais que vous n’avez pas atteint vos objectifs. Dans la plupart des cas, il s’agit d’objectifs mal formulés (nous y reviendrons).

L’action immédiate est requise, car vous êtes toujours dans l’Energie. Ne laissez pas le soufflet retomber, et posez vous la question :

  • Qu’est-ce que je pourrais faire pour sauver l’honneur ?

Sachant que l’honneur en question est intérieur et ne correspond qu’à votre propre jugement. La réponse dépend donc de VOS lois intérieures. Parfois la réponse permet de retourner vers l’objectif fixé en trouvant d’autre moyens de parvenir à vos fins. Vous prenez juste un peu de retard, mais le résultat est là ! Dans d’autres cas, plus complexe, vous pourriez trouver une solution alternative sans rapport avec l’objectif initial, mais qui vous permet d’avancer malgré cet «accident de parcours».

Concernant les frustrations du passé qui vous empêchent d’agir aujourd’hui ou qui tirent vos ambitions vers le bas (ce qui permet à certains de se «vacciner» contre de nouvelles frustrations), rappelez-vous que le QUOI est plus important que le COMMENT. Il ne s’agit donc pas d’employer la même stratégie en réduisant vos objectifs, mais plutôt de trouver de nouvelles stratégies qui vous permettront d’atteindre vos objectifs. Parfois, un mauvais résultat signifie qu’il est temps pour vous de passer à la vitesse supérieure, car vous n’avez plus la motivation de rouler au ralenti.

En parlant de motivation, c’est justement par ça que vous pouvez vous autoriser à remplacer la frustration. Rappelez-vous que la frustration n’est pas négative : c’est une ambition déçue… Vous pouvez donc décider intérieurement de continuer jusqu’à obtention du résultat, sachant qu’un résultat est toujours multiple : ce que vous n’avez pas obtenu financièrement, vous l’avez peut-être obtenu relationnellement, spirituellement, ou en regain de Confiance. En d’autres termes, il est possible que votre frustration soit due à une concentration trop importante sur un seul axe de réflexion, mais en observant vos résultats sur plusieurs plans, vous deviendrez gagnant.

Suzanne propose de remplacer la frustration par la Gratitude… Waouw ! C’est un saut quantique ! Passer de la colère à l’Indignation c’est concevable, car le sentiment est voisin en surface. Plus vous explorerez les concepts en profondeur, plus l’écart se creusera, mais en surface c’est acceptable. Idem pour la culpabilité et la Responsabilité qui leurrent l’esprit au moment du changement, mais qui se distinguent à mesure qu’on creuse la question. Mais remplacer la frustration par la Gratitude, c’est du costaud ! Car la distinction est directement visible en surface : comment puis-je éprouver de la satisfaction à propos de ce qui me frustre ?

La réponse tient au fait que la Gratitude n’est pas une satisfaction focalisée sur un sujet, mais un vaste sentiment qui couvre plusieurs axes de vie. L’idée n’est donc pas de se dire «chouette ! Je viens de perdre 3.000 € en important des produits qui ne se vendent pas… Mon banquier va m’appeler dans la matinée ! Gratitude…», mais plutôt de se rappeler que l’homme d’affaires qui vient de subir une perte de 3.000 €, n’est pas juste un homme d’argent déchu. C’est aussi un père de famille comblé, un époux aimé, un fils chéri, un négociateur au talent reconnu, un communicateur admiré, un sportif motivé, un être spirituel éveillé, etc. Vous n’êtes pas uniquement votre frustration, vous êtes aussi tout le reste, et ce TOUT demeure.

D’ailleurs, c’est cet Univers qui vous a permis de prendre un risque à votre hauteur. Bien d’autres personnes, à l’univers plus restreint, ne seraient pas passées à l’action, se disant qu’elles ne pourraient faire face à «l’échec».

C’est très motivant, car en Gratifiant tout ce qui vous entoure, vous pouvez commencer à envisager des solutions en vous appuyant sur un Univers prêt à vous aider.

Pour clore le sujet

Rappelez-vous que vous ne devez pas anticiper une colère, une culpabilité ou une frustration. Ce serait tomber dans votre propre piège, et même si cette anticipation vous permet de vous préserver (en vous disant «c’était prévisible, donc mon émotion est normale»). Entraînez-vous régulièrement à analyser vos précédents émois, et à visualiser les correctifs à froid. Vous vous programmez ainsi mentalement à faire face, sans planifier le moment où vous aurez besoin d’une technique. Et si (et seulement si) vous en avez besoin, alors utilisez les techniques livrées dans ces deux derniers articles.

Enfin, avez-vous entendu parler de l’effet  catharsis ? La catharsis est l’épuration des passions par le moyen de la représentation dramaturgique (wikipédia). J’ajoute que toute oeuvre d’art (chanson, film, peinture…) conçue par autrui, vous ouvre une porte vers cette délivrance.

Le principe psychologique est complexe, mais voici les grandes lignes :

Le drame que vous suivez n’est pas le vôtre. Même si vous vous identifiez au personnage du roman ou du film, c’est uniquement par empathie, mais vous quittez le drame au moment de quitter le lieu de la représentation. La purge est donc instantanée, et elle peut avoir des effets accélérateurs sur vos propres émois qui utiliseront les mêmes leviers. Le processus est inconscient. Vous pouvez donc en bénéficier sans chercher à le comprendre. Aller au cinéma, dans certains cas; devrait être une prescription médicale, et la sécu gagnerait à rembourser une partie de la séance. D’ailleurs dans mes coaching en face à face, il m’arrive de recommander un film à mes clients, afin d’en discuter lors de la session suivante sous l’angle de la motivation, la détermination, la confiance en soi, etc.

Lorsque vous évaluez la situation du personnage (en revoyant la scène), vous transformez vos émotions en pensées. Qu’auriez-vous fait à la place de Roméo ou de Juliette ? Quelles solutions leur auriez-vous proposées pour vivre leur Grand Amour, sachant que vous connaissez la face cachée de l’Histoire, ainsi que d’autres histoires qui ont réussi.

Le fait de s’interroger sur d’autres colériques, d’autres coupables, d’autres frustrés… vous interroge aussi. La solution ne vous sautera pas aux yeux, mais parfois, elle s’exécutera de façon inconsciente.

L’art construit de nouvelles émotions, et celles-ci prennent part à votre perception de la réalité. La réalité intérieure change et influence à son tour la réalité extérieure. C’est un phénomène observé en psychologie, et aussi en physique quantique : l’observateur a une fonction dans le résultat de l’expérience… Aristote le disait, on commence à peine à le prouver… Ceux qui ont cru Aristote sur parole avaient donc 2.300 ans d’avance sur nous, dans bien des domaines ;-).

A++

Stéphane

3 pièges à éviter (1/2)

Cette formule (pièges à éviter) m’a toujours fait rire, surtout dans un cadre d’Attraction. Vous connaissez sûrement l’histoire de l’enfant à qui on répète «Attention ! Tu vas tomber !»… Ça finit toujours par arriver ;-). Rappelez-vous le phénomène d’attraction des moustiques : la peur des piqûres provoque davantage de piqûres.

Prenez donc ce titre au deuxième degré car en réalité, nous allons partir à la découverte de «bonnes pratiques». Comme il est difficile de se défaire de l’efficacité du fameux «piège à éviter», j’ai usé d’un stratagème ! Je vous explique :

Si vous placez dans la salle d’attente d’une agence immobilière, un petit livret intitulé :

Les 10 meilleures pratiques du futur propriétaire

ou éventuellement

10 choses à savoir avant de devenir propriétaire

Vous obtiendrez un certain succès…

Mais si vous intitulez votre livret :

Futur propriétaire : Les 10 pièges à éviter !

Vous obtiendrez un succès certain !

Je ne sais pas où vous en êtes, mais la plupart des gens aiment tellement éviter les pièges, qu’ils préfèrent emprunter les chemins où il y en a beaucoup ! Ceci leur permet de ressentir une certaine fierté en contournant ce qui leur paraît inévitable. Un chemin alternatif sans piège leur semblerait moins séduisant. Si une autre personne emprunte un chemin sans risques, ils la critiqueront avec une formule toute faite du type :  «il n’a aucun mérite ! Il a pris le chemin le moins dangereux…» . Pourtant, il a obtenu le même résultat, avec économie et écologie.

Le principe du «piège à éviter» est plus qu’éducatif, j’irais même jusqu’à dire qu’il est culturel, voire cultuel . Parfois, lorsque les pièges sont absents, nous avons tendance à les créer nous-mêmes, rituellement :

Je me souviens d’une époque où mon compte bancaire était toujours dans le rouge à la fin du mois. Le phénomène se répétait mois après mois, et je m’en sortais toujours in-extremis. J’en parlais à mon père avec une certaine fierté, lui expliquant comment je déjouais les pièges des banques…  Un jour il m’a répondu :

– J’ai l’impression que tu joues avec les limites comme si tu voulais écrire un livre sur le sujet. Tu crées toi-même les problème pour trouver les solutions ! Si c’est pour écrire un livre, ça y est, tu as de quoi écrire 300 pages ! Écris-le ! Si c’est pour les victoires que tu ressens en résolvant les problèmes, il serait temps d’avoir de nouveaux problèmes !

Il est vrai que même si la stratégie était différente chaque mois, je ne faisais que me répéter ! Grâce à la sentence paternelle, je me suis rendu compte qu’en créant des problèmes que je  pouvais résoudre, je me protégeais des problèmes plus délicats… J’en avais déjà assez comme ça. Mon père me suggérait de laisser ça derrière moi, afin d’être plus ambitieux. En allant vers de nouveaux problèmes, je suis allé vers de nouvelles victoires !

Toutefois vous admettrez que la formule «Il serait temps d’avoir de nouveaux problèmes !» met en valeur le côté négatif des choses. Comment un optimiste peut-il prononcer ce genre de phrases ? La réponse est simple : il adapte son discours à son interlocuteur. Je décrivais avec fierté, ma capacité à résoudre des problèmes, il a donc parlé ma langue pour se faire comprendre. Faire de la place à de nouveaux problèmes : voilà qui est séduisant pour quelqu’un qui aime tant les résoudre…

Je pourrais m’arrêter là, car il y a beaucoup à méditer sur les peaux de bananes que vous jetez sur votre chemin dans le but de les éviter. Mais je voudrais me servir de cette évocation pour vous aider à déjouer 3 pièges émotionnels auxquels vous pouvez échapper :

  • La colère
  • La culpabilité
  • La frustration

Et puisque nous sommes optimistes, envisageons les choses plutôt sous l’angle des «bonnes pratiques», et non sous la pression des pièges à éviter.

C’est parti !

La colère

Quelle que soit la philosophie ou la religion, la colère est classée comme une émotion à bânir. C’est le pire ennemi de L’Épanouissement Personnel, de la Pensée Positive, de la Communication, de la Spiritualité… Elle vient stopper net votre progression, et vous ramène parfois à la case départ. Elle peut même vous faire commettre l’irréparable au point de vous faire avorter un projet auquel vous teniez.

L’islam considère la colère comme une impulsion satanique ! Dans le christianisme, la colère fait partie des 7 pêchés capitaux.  Le talmud (livre d’étude et de commentaires des lois juives) compare la colère à l’idolâtrie ! L’idolâtrie étant la transgression du premier commandement divin, vous imaginez la gravité du pêché… Se mettre en colère, c’est donc selon toutes les religions, se détourner de D.ieu : c’est perdre sa religion !

Pour les bouddhistes, la colère est également aux antipodes des états recherchés, puisque cette philosophie nous invite à respirer en conscience, à marcher en conscience, à manger en conscience, etc. Or il est impossible de se mettre en colère en conscience, elle disparaîtrait… C’est donc un état d’inconscience contraire aux pratiques qui mènent vers la Sagesse.

Côté Loi de l’Attraction, on considère que la colère est la plus répulsive des émotions de par les comportements qu’elle provoque (cris, grimaces, crispations, menaces, etc.). Si parfois il est recommandé d’utiliser des comportements répulsifs afin de chasser les indésirables et faire de la place à d’autres choses ou d’autres personnes qu’on souhaite attirer, la colère n’est jamais citée dans ces pratiques, car elle repousse tout ! D’ailleurs l’expression française «laisser exploser sa colère» est très explicite.

Comment éviter le piège de la colère ? C’est une mauvaise question, car elle place l’émotion colérique, d’entrée de jeu, comme quelque chose d’inévitable. Si vous vous dites «Attention ! Tu vas évoquer tel sujet qui te met systématiquement en colère !», vous risquez de tomber dans votre propre piège. Vous penserez à la colère, et elle apparaîtra à un moment ou un autre… Le premier principe est de ne pas y penser (et donc, de ne pas chercher à éviter «le piège»).

Contemplez votre colère

Rappelez-vous que ce qui vous mène vers une émotion est un ensemble de CHOIX. Il y a donc des choses qui VOUS mettent en fusion, alors que d’autres personnes (y compris des proches) resteraient placides face à exactement la même situation. Ceci ne signifie pas que vos choix sont mauvais et que les leurs sont bons. Il s’agit simplement de reconnaître que c’est entre vos mains. Vous n’êtes pas une marionnette entre les mains du dieu-colère ! La colère n’existe pas ! C’est de VOTRE colère qu’il s’agit.

Lors d’une contemplation volontaire, vous pouvez prendre 20 à 30 minutes pour vous rappeler une colère passée afin d’analyser l’ensemble du processus bien après l’évènement. A froid, vous pourrez plus facilement reconnaître que vous vous êtes laissé emporter. Avant de dépasser le seuil de tolérance vous avez vécu différents moments conscients que vous pouvez relever comme des déclencheurs successifs. Ce Feedback vous apportera des solutions pertinentes car lorsque vous êtes capable d’exprimer vos émotions et vos pensées, vous prenez conscience de tout ce qui vous a amené à agir de façon colérique. Vous pouvez donc envisager des itinéraires bis à la colère.

C’est trop tard ! Me disent certains… En en effet, vous ne pouvez pas remonter le temps pour réparer les effets de la colère, mais le but n’est pas de justifier la colère, ni d’éprouver de la culpabilité. Cette contemplation est sans jugement. Elle vous permet d’étudier votre Etre face à certaines situations, dans un but de Développement Personnel. Bien que l’évènement soit passé, votre regard est donc tourné vers l’avenir. L’évènement précis ne se reproduira plus, mais d’autres explosions sont à craindre. Vous vous servez donc d’une expérience pour désamorcer. Un peu comme un boxeur qui regarde les images d’un match qu’il a perdu, dans le but de gagner le suivant (même s’il ne connaît pas encore la date du prochain combat).

Autorisez-vous à passer en revue, même si c’est désagréable, des moments de votre vie où vous avez laissé votre colère se manifester. Non pas dans le but de vous sentir à nouveau  en colère, mais uniquement pour repérer le moment où vous avez perdu le contrôle. Plus vous l’exprimerez (par écrit ou en en parlant à quelqu’un de confiance), plus vous pourrez repérer l’enchaînement des déclencheurs, et trouver des solutions qui brisent la chaîne (dans un état de conscience).

Cet exercice régulier vous permettra de déclencher des réactions subconscientes lorsque les mêmes émotions se représenteront. Vous n’aurez pas à y penser avant. Le but est de créer des automatismes de déminage. Vous vous rendrez simplement compte que vous vous mettez de moins en moins souvent en colère…

En situation, repérez la caméra !

Nous avons déjà abordé le changement de Feedback, qui consiste à changer de réalité. Combien de fois a-t-on vu des gens se mettre en colère contre leur conjoint à cause d’un retard ou d’un oubli, alors que celui-ci préparait une surprise… La réalité change immédiatement au moment ou la vérité éclate ! C’est comme une caméra cachée : lorsque la personne piégée découvre la vérité à la fin de la manipulation, le ressenti change en une seconde. Croyez-vous qu’il faut absolument toute une équipe, d’énormes moyens, et un scénario vicieux pour piéger un Etre-Humain ? Détrompez-vous ! Nous sommes tout à fait capables d’écrire nous-mêmes un scénario auto-manipulateur, et de déployer d’énormes moyens pour tomber dans notre propre piège.

Que ce soit pendant la phase d’analyse (après l’évènement) ou à chaud, lorsque vous reconnaissez les signes avant-coureurs, repérez la caméra, et change de réalité !

Remplacez la colère par l’Indignation !

S’il vous est impossible de changer de réalité, et donc de remplacer la colère par l’Amour, la Sagesse ou la Gratitude… Optez pour un sentiment voisin qui utilise les mêmes énergies, mais qui produit des résultats positifs.

Connaissez-vous la différence entre la colère et l’Indignation ?

  • La colère vous met en débâcle, et vous écoutez sa voix ! L’Indignation vous met en quête et vous écoutez votre voix.
  • La manifestation de la colère est un ensemble de gestes erratiques, difficiles à contrôler. L’Indignation se manifeste par une action créative, faisant appel à vos talents.
  • L’expression de la colère est répulsive. Elle vous éloigne de tout, y compris de vous-même. L’Indignation exprimée fait de vous un aimant à deux pôles, qui repousse certaines personnes et en attire d’autres (aussi indignées que vous et en quête d’un leader).
  • La colère est un désespoir impuissant sans but ni volonté, l’Indignation est l’expression d ‘un nouvel espoir

Dans la seconde partie de cet article, j’explorerai la culpabilité et la frustration en utilisant le même cheminement :

  1. En reconnaissant les effets néfastes de ces émotions, surtout si la manifestation est excessive.
  2. En proposant des variantes des 3 solutions proposée (contemplation, caméra, remplacement)

En attendant, je vous propose deux exercices (vous pouvez faire l’un ou l’autre ou les deux) :

Complétez les pensées ci-dessus r en écrivant des formules du type «La colère ceci, l’indignation cela».

Anticipez le prochain article en imaginant l’émotion qui viendra remplacer la culpabilité ou la frustration, puis en écrivant des formule du type «La Culpabilité ceci, Son remplaçant cela», etc.

Si vous trouvez des citations positives d’autres penseurs, elles serotn les bienvenues.

A++

Stéphane

Changement de Feedback

Lors d’un déménagement j’ai fait appel à mon ami Patrick. Patrick est un sacré bricoleur. Pour vous situer le personnage : il est capable de monter un meuble IKEA en une seule fois, sans se tromper en ne regardant la notice que 2 ou 3 fois… Voyez, c’est du costaud !

Compétence Inconsciente

En termes de coaching Patrick a une «Compétence Inconsciente». Ça signifie qu’il n’a plus besoin de se concentrer sur ce qu’il fait : la maîtrise est totale, et les gestes sont automatiques. On peut comparer ça à la conduite d’une voiture pour la plupart d’entre-nous. Les gestes sont inconscients, et lorsque la route est familière, les manœuvres sont détendues. Le conducteur porte son attention sur des «surprises potentielles» comme un refus de priorité, mais il n’y a pas d’effort ressenti pour manœuvrer le volant, les clignotants, le levier de vitesse, les freins, etc.

Cependant, les Compétents Inconscients ont un énorme problème pour enseigner leur talent à d’autres personnes, tant ce qu’ils font leur paraît naturel. Il leur arrive de s’énerver ou de se moquer lorsque le débutant ne parvient pas à faire une «chose simple»… Ils peuvent également employer un vocabulaire technique complexe, sans se rendre compte qu’ils parlent une langue étrangère pour le néophyte.

Fuite d’Energie

Patrick et moi, nous commençons notre travail vers 19h00. Je lui prépare les pièces et les planches, tandis qu’il les assemble avec une habileté à couper le souffle. Vers 20h30, je propose à Patrick de faire une pause pour dîner. Nous avions déjà monté deux meubles, il en restait trois.

Nous mangeons sur le pouce et je l’invite à reprendre le travail, lorsqu’il me répond :

– Ah bein non, pas maintenant ! Y a Mentalist !

J’aime bien cette série télévisée et j’aime beaucoup Patrick, mais je n’aimais pas du tout la tournure que la soirée était en train de prendre alors qu’elle avait si bien commencé. Ce n’est pas la première fois que Patrick me fait ce genre de «plan», il n’a aucun sens de priorités. J’essaye donc de le ramener à la réalité :

– Il nous reste au moins 2 heures de travail, et je suppose que comme moi, tu dois te lever tôt demain. Tu peux rater un épisode ou deux…

– Ah non ! Ce soir c’est un spécial «John Le rouge» ! Je ne peux pas rater ça !

– Je vais te l’enregistrer ! Tu prendras la clé USB en partant et tu le regarderas tranquillement chez toi. Tu pourras même le revoir plusieurs fois !

– Impossible ! Je veux le voir en direct !

Mon envie de me moquer commence à apparaître… Patrick a parfois des «sorties» bizarres, et celle-ci me laisse coi ! La moquerie est la résultante de beaucoup d’émotions négatives comme la colère ou la culpabilité. Mais ce type d’humour, principalement constitué de «piques»  est loin d’être pacifique de par son intention : il est fait pour blesser l’autre, que l’on considère comme son adversaire.

Je regarde donc Patrick avec un air moqueur, et je lui dis entre cynisme et agacement :

– Ah bein oui ! C’est sûr ! Ce soir on va avoir une retransmission en direct de l’enquête ! D’ailleurs on aurait dû aller en Californie ce matin pour suivre le CBI dans les rues, et encourager toute l’équipe !

– Tu ne comprends pas ce que je veux dire ?

– Je comprends que t’es bizarre ! On finit le travail, et tu verras Mentalist en léger différé…

Patrick est blessé. Je le lis sur son visage qui soutient mon regard. Puis il baisse les yeux, puis la tête, rentre les épaules, jette quelques regards évasifs vers la chambre où attendent les cartons puis vers le salon ou attend la télé, et se lève en expirant. C’est le premier soupir de la soirée…

Je suis très partagé : d’un côté, je vois une victoire, car nous retournons vers l’objectif de la soirée,  d’un autre côté, je sens que sa volonté de m’aider, qui partait d’un bon sentiment, se transforme en contrainte… Mon changement émotionnel a eu un impact sur le sien, et ce que je venais de lui retourner nous a placé dans deux univers parallèles. Nous ne sommes plus dans la même Energie… 2 minutes avant il était en pleine forme, et le voilà qui soupire, fatigué !

Changement de Feedback

La moquerie, que ce soit en couple ou entre amis est chose courante. C’est d’ailleurs l’une des bases du vaudeville ou de certains sketchs comiques où les personnages se tournent au ridicule mutuellement. Mais à la différence des spectacles joués par des acteurs qui reprennent une oeuvre artistique préalablement écrite, ce «sens de la répartie» d’un type particulier n’est pas attracteur de par son intention de piquer ! Une parole méchante, aussi drôle soit-elle, vous éloigne de votre interlocuteur, des éventuels spectateurs, et dans certains cas, elle vous éloigne de vous-même. D’ailleurs pour vous faire pardonner, vous direz que vos mots ont dépassé votre pensée. Ce qui signifie en termes de processus psychologique que vous y avez pensé intérieurement, que vous auriez pu le garder pour vous, mais que vos émotions vous ont fait perdre le contrôle…

Je savais que cette forme de moquerie traduisait un manque de confiance en soi. C’est un complexe d’infériorité du piètre bricoleur que je suis, que je tentais d’équilibrer en montrant ma supériorité de manager cartésien. Il faut dire que Patrick n’a pas manqué de me piquer lorsqu’il m’a demandé si j’avais une «scie cloche», et que je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait dire par là… Je lui rendais la monnaie de sa pièce, automatiquement…

Mais ce soir-là Patrick avait de la chance ! J’étais justement en train de travailler sur le «changement de Feedback», et je voyais là l’occasion de mettre en pratique la théorie… Je commence donc le processus dans ma tête :

  • Et si je changeais mon Feedback ?

Cette question mérite d’être posée lorsque les rouages du système gagnant commencent à mal tourner. Mentalist est venu s’immiscer de façon inattendue dans le projet. Connaissant le côté bourru de Patrick, je le voyais déjà passer la soirée à marmonner, regarder sa montre, et peut-être même se tromper dans le montage en reportant la faute sur moi, puisque lui, est incapable de se tromper… Lorsqu’un Compétent Inconscient est contrarié, il commet des erreurs de débutants qu’il ne peut comprendre ni expliquer puisque tout est inconscient… C’est donc forcément à cause de l’autre !

Je commençais à exprimer intérieurement le Feedback de la soirée. Même si elle n’était pas finie, j’en connaissais l’issue. C’est une évidence :

Le destin existe dans certains cas ! Toute personne qui connait l’issue d’une action et qui n’y change rien, est prédéterminée à vivre ce qu’elle envisage.

Nous avons déjà vu que le Feedback est un outil puissant lorsqu’il est formulé après l’action, mais il est également possible de le formuler en cours d’action. C’est une technique : il y a des choses qui sont courues d’avance, sauf si on change le pas de course.

J’ai donc commencé à formuler un nouveau Feedback (imaginaire), inventant un futur plus optimiste que celui qui se dessinait sous mes yeux, et je savais que pour obtenir ce résultat, il fallait que quelque chose change. Je me suis engagé dans un travail conscient qui consiste à PENSER et à M’ÉMOUVOIR, puis à PENSER grâce à l’émotion reçue, puis à M’ÉMOUVOIR encore grâce à la pensée, etc. Une boucle de rétroaction sous contrôle.

Ça va vite ! Si on s’en donne les moyens, ça peut se faire en quelques secondes. En ce sens, j’apprécie la distance qui sépare le lieu où l’action se décide du lieu où l’action doit se manifester. Le temps d’arriver, je peux m’autoriser à  enclencher le processus intérieur du changement.

Changer de Feedback, c’est changer son destin.

Bon par nature…

Inutile de chercher à étouffer ses émotions, car de toute façon le processus émotionnel opère, même s’il ne va pas toujours dans le bon sens. Par exemple, le temps de remonter l’escalier pour aller dans la pièce où les travaux nous attendent, je pourrais laisser mon sentiment de colère surchauffer, et dire à Patrick que je préfère qu’il rentre chez lui ! Je peux aussi laisser ma moquerie prendre le dessus pour le vanner encore à propos de ce «direct», digne d’un bêtisier de fin d’année ! Je peux aussi le culpabiliser en lui demandant d’aller voir Mentalist dans le salon, pendant que je trime ! Dans tous les cas, notre relation risquait d’être affectée, et je ne le souhaitais pas.

Sans travail sur soi, nous avons tous cette propension à sur-stimuler les émotions négatives. Si le but est de mettre KO l’adversaire, c’est même une «Compétence Inconsciente» ! Vous ne saurez pas expliquer comment vous avez fait, et lorsqu’une personne vous demandera ce qui vous est passé par la tête, vous vous énerverez en lui disant que «c’est évident !»… Bein oui ! Sans cette demi-heure de moqueries-bonus à propos du «direct», et éventuellement une vanne en public lors d’une soirée entre amis, que deviendrait notre vie ?

Bien que je pense qu’en cas de contrariété, nous nous dirigeons naturellement vers la colère, le cynisme, la culpabilité, parfois la haine… j’hésite entre l’inné et l’acquis de cette attitude. Il y a quelques années, je pensais que l’être humain utilisait plus volontiers ses émotions négatives de façon innée, et qu’il avait besoin de techniques pour apprendre à se contrôler. Mais je m’interroge de plus en plus sur la responsabilité de notre éducation : serait-il possible qu’un bébé soit bon par nature ? Dans ce cas ce sont les parents (comme les autres proches, comme l’école, comme les lectures, comme la télé, etc.) qui lui enseignent des techniques basées sur des émotions négatives, pensant que ça lui apprendra à mieux se défendre en cas de danger. Le Développement Personnel consiste à reprogrammer tout ça à l’âge adulte, en fonction du parcours (qui a du sens), et en envisageant des lendemains meilleurs. C’est un sacré challenge !

Inné ou acquis, lorsque la propension naturelle est négative, ce sont es TECHNIQUES volontaires qui permettent de changer de destin.

Revenons à l’histoire : j’essaye donc de formuler un nouveau Feedback pendant que je monte les escaliers. Je commence par reconnaître que Patrick est de bonne composition, car lui aussi aurait pu mal tourner : me voyant dans l’incapacité de le comprendre, il aurait pu décider de partir en me culpabilisant de m’être servi de lui, sans lui autoriser une pause «Mentalist».  Il est resté ! Prêt à se remettre au travail malgré la contrariété et la fatigue naissante, assorties de sarcasmes qui le mettraient en défaut.

Dans ma formation de coach, je venais également d’apprendre que nos pensées et nos émotions puisent leurs forces dans nos valeurs morales et dans nos croyances. Il est toujours possible d’associer un ressenti à une valeur. Lorsque j’ai tenté de comprendre quelle valeur a permis à Patrick de se rediriger vers le travail malgré son envie de regarder la télé, un seul mot m’est venu à l’esprit :

AMITIÉ

C’était devenu évident ! J’avais beau tourner le problème dans tous les sens, Patrick n’était pas payé pour ce coup de main, il a immédiatement dit OUI lorsque je lui ai demandé son aide (sans même penser que nous étions mardi, jour de sa série préférée), et suite à notre mésentente et malgré sa frustration, il était en train de monter les escaliers…

Ça mérite un effort de ma part !

Avant même qu’il ne saisisse le tournevis, je lui ai lancé :

– Tu sais quoi Patrick ? Je n’ai pas envie de regarder la télé ce soir, mais j’ai très envie de voir Mentalist avec toi ! Installe-toi devant la télé, je vais nous faire un thé !

J’ai changé de réalité : au lieu d’avoir en face de moi un abruti qui m’invente n’importe quoi parce qu’il est incapable de patienter, je me tenais devant mon ami ! Il est venu par amitié, il partira tard par amitié, et il y a de fortes chances qu’il ait eu lui aussi envie de voir Mentalist avec moi, mais qu’il ne sache pas le dire… Patrick a effectivement ce problème : il n’exprime jamais ses émotions. Lorsque je lui ai demandé de venir m’aider, il ne m’a pas répondu :

– Mais bien-sûr mon ami ! Depuis le temps que j’avais envie de passer une soirée avec toi !

Il m’a dit :

– Quand faut y aller, faut y aller !

Ce qui rend l’intention, le fond moral, beaucoup moins perceptible… Mais pour des raisons que je gratifie tous les jours, je sais exprimer mes émotions en les habillant lorsque c’est nécessaire, et je sais également habiller celles des autres par empathie. Ça peut paraître prétentieux de le dire ainsi, car a priori ça ressemble à de l’auto-complaisance.

Définition de l’autocomplaisance :

Fait d’attribuer la causalité de sa réussite à ses qualités propres.

OK ! Vu sous le prisme du locus interne, ça me plaît beaucoup ! J’ai du mal à voir le problème… Je comprends toutefois que ça dérange les personnes qui n’acceptent pas les principes de base du Développement Personnel, et qui refusent toute proactivité.

J’ai donc réussi ma soirée avec Patrick grâce à mes qualités propres. Je m’attribue une bonne part du mérite, mais comme je ne suis pas le seul acteur, je donne sa place à Patrick, comme je la donne à toutes les personnes qui me rendent heureux. Oui, je suis responsable de mon Bonheur, mais je ne suis pas le seul ! Je suis l’acteur principal de ma vie, mais il y a des second-rôles qui me donnent la réplique. C’est plutôt rassurant de savoir que l’on peut compter sur celles et ceux qui ont les mêmes valeurs que nous. Des valeurs qui redressent les torts des émotions négatives.

Tous les couples qui se réconcilient, parfois après des humiliations cuisantes, remplacent les émotions vives liées à l’amour, par la valeur morale AMOUR. Ce n’est pas toujours conscient, mais le retour vers de meilleurs sentiments se fait toujours en allant puiser dans les profondeurs de son âme pour remonter à la source.  Dans mon histoire, la source n’est pas l’émotion ni la pensée, mais la VALEUR qui déclenche le processus :

Valeur –> Pensées <–> Émotions –> Action –> Résultat

Comme vous le voyez, le processus intérieur est beaucoup plus long (et plus riche) que la manifestation extérieure. Une fois que le monde intérieur est OK. Il n’y a plus qu’à…

Le déclencheur nous fait penser autrement et nous émouvoir autrement AVANT d’agir. Changer de Feedback, consiste à décrire le résultat attendu, en tenant compte de l’ensemble de la chaîne. Un résultat inventé puis visualisé permet de remonter le long du processus :

  1. Quelle action m’a permis d’obtenir ce résultat ?
  2. Quelle émotion a déclenché l’action ?
  3. Comment s’est déroulée la boucle Pensées<–>Emotions, avant l’impulsion
  4. Quelle valeur a généré ces pensées.

Dès que vous visualisez un cata, pensez à faire cette rétro-ingénierie en partant du résultat, puis en remontant jusqu’à la valeur. Ça vous permet de vous aligner.

Résultat

Après le premier épisode, Patrick m’a lui-même invité à reprendre le travail. Je lui ai proposé d’enregistrer les deux épisodes qui restaient, et il m’a répondu :

– J’enregistre toujours Mentalist. Mais rien ne remplace un bon direct !

C’est ce qu’il m’a dit, mais ce n’est pas ce que j’ai entendu. J’ai entendu :

– J’avais envie de voir Mentalist avec toi ce soir. C’est ça un bon direct !

Pourquoi ai-je entendu d’autres mots que ceux qui ont été prononcés ? Parce que c’est le résultat que j’ai visualisé lorsque j’ai inventé mon Feedback. Et quitte à utiliser mon talent d’habilleur, il ne pouvait en être autrement 😉

A++

Stéphane